Carême jour 31 - Mercredi V (01/04/20) : le Feu de la Foi !

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(image web libre de droit pixabay)

Durant ce carême, cette quarantaine où nous vivons dans le confinement d'un monde attaqué par une terrible pandémie, traversons ce désert, en priant pour les malades atteints par Covid-19, pour ceux qui nous ont quitté, pour les soignants et tous ceux qui nous permettent de vivre, avec le regard fixé vers la lumière de la résurrection et de la sortie de cette crise. Amen.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Du livre du prophète Daniel : 

En ces jours-là, le roi Nabucodonosor parla ainsi : « Est-il vrai, Sidrac, Misac et Abdénago, que vous refusez de servir mes dieux et d'adorer la statue d'or que j'ai fait ériger ? Êtes-vous prêts, maintenant, à vous prosterner pour adorer la statue que j'ai faite, quand vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la harpe, de la lyre, de la cornemuse et de toutes les sortes d'instruments ? Si vous n'adorez pas cette statue, vous serez immédiatement jetés dans la fournaise de feu ardent ; et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ? » Sidrac, Misac et Abdénago dirent au roi Nabucodonosor : « Ce n'est pas à nous de te répondre. Si notre Dieu, que nous servons, peut nous délivrer, il nous délivrera de la fournaise de feu ardent et de ta main, ô roi. Et même s'il ne le fait pas, sois-en bien sûr, ô roi : nous ne servirons pas tes dieux, nous n'adorerons pas la statue d'or que tu as érigée. » Alors Nabucodonosor fut rempli de fureur contre Sidrac, Misac et Abdénago, et son visage s'altéra. Il ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu'à l'ordinaire. Puis il ordonna aux plus vigoureux de ses soldats de ligoter Sidrac, Misac et Abdénago et de les jeter dans la fournaise de feu ardent. Le roi Nabucodonosor les entendit chanter. Stupéfait, il se leva précipitamment et dit à ses conseillers : « Nous avons bien jeté trois hommes, ligotés, au milieu du feu ? » Ils répondirent : « Assurément, ô roi. » Il reprit : « Eh bien moi, je vois quatre hommes qui se promènent librement au milieu du feu, ils sont parfaitement indemnes, et le quatrième ressemble à un être divin. » Et Nabucodonosor s'écria : « Béni soit le Dieu de Sidrac, Misac et Abdénago, qui a envoyé son ange et délivré ses serviteurs ! Ils ont mis leur confiance en lui, et ils ont désobéi à l'ordre du roi ; ils ont livré leur corps plutôt que de servir et d'adorer un autre dieu que leur Dieu. »

De l'Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean 

En ce temps-là, Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » Ils lui répliquèrent : « Nous sommes la descendance d'Abraham, et nous n'avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : “Vous deviendrez libres” ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : qui commet le péché est esclave du péché. L'esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui, y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres. Je sais bien que vous êtes la descendance d'Abraham, et pourtant vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne trouve pas sa place en vous. Je dis ce que moi, j'ai vu auprès de mon Père, et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu chez votre père. » Ils lui répliquèrent : « Notre père, c'est Abraham. » Jésus leur dit : « Si vous étiez les enfants d'Abraham, vous feriez les œuvres d'Abraham. Mais maintenant, vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l'a pas fait. Vous, vous faites les œuvres de votre père. » Ils lui dirent : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution ! Nous n'avons qu'un seul Père : c'est Dieu. » Jésus leur dit : « Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car moi, c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même ; c'est lui qui m'a envoyé. » (Jn 8, 31-42)  

Nabuchodonosor est un dictateur de la pire espèce. Puissant roi du vaste empire Babylonien, on lui attribue notamment la destruction du Temple. Il dirige un peuple de païens qui adorent différents dieux, notamment Nabu, déesse de la sagesse. Il est présent dans de nombreux livres de l'ancien testament. Voilà que ce dernier décide de faire ériger une statue en or, qui devra être adorée par tous ses sujets. N'étant pas despote à moitié, tous ceux qui ne respecteront pas cet ordre seront purement et simplement tués par le feu.

Au comble de la décadence, la délation fait son œuvre, des personnes viennent livrer trois jeunes juifs, qui administrent la province de Babylone, Sidrac, Misrac et Abdénago, qui, t'étant fidèles, refusent d'adorer d'autres dieux que toi, le seul et l'unique. Le dictateur entre en fureur, les fait arrêter, mais ces derniers ne se démontent pas. Ils n'ont peur ni du feu ni de la mort, car ils savent que tu viendras les sauver. Il augmentera la puissance du feu, pour être certain de bien les tuer, mais le miracle s'opère : un ange descend, et les voici qui chantent et qui dansent dans la fournaise, indemnes, si bien que Nabuchodonosor, stupéfait, te béniras car il t'a vu sauver les tiens. Dans la liturgie des heures, nous retrouvons le chant qui suit cet épisode, magnifique louange à la création, sous le nom de cantique des trois enfants.

Ces trois jeunes gens, Seigneur, entre l'enfance et l'âge adulte, parce qu'ils sont restés fidèles à toi, à leur Foi, à celle de leur père Abraham, ils ont été sauvés. Nous te retrouvons, face aux juifs, en train de leur enseigner ce qu'est être ton disciple. Cela paraît d'ailleurs assez simple : être fidèle à ta parole ! Cela permet connaître la vérité, et d'être libérés. Alors évidemment, ce sont des gens de leur époque, et ils te répondent que dans la lignée d'Abraham ils n'ont jamais été esclaves. Mais, toi, tu ne parles pas d'un tel enchaînement, mais de ce qui lie les mains et les pieds aussi fort que des chaines d'acier : le péché.

Toi, le Verbe, la Parole de Dieu en action, vrai Dieu et vrai homme, qui a déjà révélé ton nom divin, JE SUIS, tu es le Fils, et puisque personne ne peut voir le Père, c'est par toi que nous pouvons le voir, et c'est par toi que nous serons libérés du péché. Ils vont te tuer. Ainsi, ils se coupent de la descendance d'Abraham, parce que lui ne l'aurait pas fait ! Lorsqu'on dit « ils », on parle de toute l'humanité. Ta Sainte Mère fut vraiment la seule à comprendre, au moment venu, la signification de la croix. Sa souffrance a été aussi forte que la tienne. Mais les autres, ils se sont enfuis, ils t'ont reniés, ils ont eu peur ou ils t'ont condamnés.

Entendons-nous bien : ces personnes qui sont en face de toi pensent avoir la vérité. Parce qu'ils sont fidèles à la lignée Abrahamique, ils se réclament Dieu pour père. Le paradoxe apparaît. Quiconque connait le Père connait le Fils, et quiconque connait le Fils connaît le Père. On ne peut pas aimer le Père si on aime pas le Fils. Et c'est ainsi qu'on devient ton disciple, en te reconnaissant Fils de Dieu, Dieu toi-même, dans la très Sainte et très mystérieuse Trinité.

Être ton disciple parait simple : suivre ta Parole pour avoir ta liberté. Te suivre, c'est dire OUI. Mais malgré les apparences, cela n'a rien de simple : il n'y a pas plus exigeant que ton Évangile. Il est plutôt aisé d'aimer ses amis, ses proches, bien que cela ne soit pas toujours évident. Mais aimer son ennemi ? Prier pour son persécuteur ? Tendre l'autre joue ? Donner sa vie pour ceux qu'on aime ? Jeûner et prier dans le silence, sans aucune reconnaissance ? Accepter de prendre sa croix ? Proclamer ta résurrection jusqu'au risque de sa vie ? Tout cela n'est pas simple ! Pour réussir, nous avons besoin de nous reconnaître incapables, pécheurs, pour accepter ta main, ton aide, pour nous relever, nous ressusciter ! Demander et vous recevrez !

Être libre ! Cela n'est pas faire ce que l'on veut, où l'on veut, lorsqu'on veut, sans prendre acte de personne ! Tu ne l'entends pas de cette oreille : cela n'est pas une leçon d'anarchie. Être libre en toi, c'est s'abandonner, abandonner sa vie à ta divine Providence. Ainsi, en mettant nos vies entre tes mains, nous nous libérons de ce qui nous enchaîne, nous retrouvons la paix, et nous pouvons vivre selon tes commandements.

Seigneur, Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, tu nous places dans cette grande lignée, mais tu affirmes que ton Fils Unique c'est Jésus : permets nous de ne jamais oublier le Saint Nom de Jésus ;

O Christ, prends pitié de nous, nous qui sommes pécheurs, nous qui ne vivons pas selon ta parole et dans ta liberté : éclaire-nous, toi, Lumière du monde, nous tous, les Chrétiens divisés, dans ta divine volonté ;

Seigneur, Esprit de Dieu, tout honneur et toute gloire, comme tu as protégé par l'ange les trois enfants du feu de Nabuchodonosor, donne-nous de vivre de la même force de Foi, pour que malgré nos afflictions, nous chantions et dansions dans le brasier du malin ;

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)


Prière finale pour le Carême en temps de confinement :

Seigneur Jésus Christ, en marchant dans tes pas de carême, nous vivons le confinement d'une maladie qui attaque notre monde. Lorsque tu es parti au désert, tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu. Dans ces moments d'isolement imposés, nous parcourons nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent. Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres. Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer. Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons. Dans ton infinie miséricorde, délivre-nous de cette terrible pandémie. Amen, Maranatha.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

Merci ! 9 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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