Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l'ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s'assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d'autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! (Matthieu 21, 6-9)

La liturgie des Rameaux chez les chaldéens :

Le dimanche des Rameaux occupe une place très importante en Orient. Dans la cérémonie chaldéenne des Rameaux, la liturgie d'ouverture des portes de l'église fait suite à une procession autour de l'édifice et s'inspire de la Gayassa, un poème du Ve siècle. Ce texte illustre l'arrivée du bon larron au paradis, présentant le bois vivifiant de la Croix pour que lui soient ouvertes les portes du Royaume des Cieux. Une partie de la Gayassa a été transposée dans un très beau chant. Il est entonné lors des Rameaux, faisant ainsi le parallèle entre les portes de la Jérusalem terrestre que Jésus franchit et celles de la Jérusalem Céleste, matérialisées par le seuil de l'église..

Qui sont les chaldéens ?

L'Église de l'Orient, à l'origine de l'Église chaldéenne, est fondée en Mésopotamie - à l'époque territoire de l'Empire perse - par saint Thomas et ses disciples Addai et Mari.

En 1553, une partie de l'Eglise d'Orient s'unit à Rome et fonde l'Eglise chaldéenne. Le nom de « chaldéen » provient de « Chaldée », région correspondant plus ou moins à la Babylonie. Le successeur de Saint Pierre confère l'ordination épiscopale et la pleine communion à Simon VIII, devenu alors le premier patriarche de l'Eglise catholique chaldéenne. Cette consécration est renouvelée par le Pape en 1830 et voit le ralliement de nombreux chrétiens assyriens à la réconciliation portée par le nouveau patriarche des chaldéens. Depuis le début du XXe siècle et jusqu'à maintenant, la communauté chaldéenne subit les persécutions et les conséquences meurtrières de nombreux conflits : le génocide Arménien en 1915, le génocide assyrien de 1918, la guerre du Golfe en 1991, la guerre civile irakienne entre 2014 et 2017.

Les chaldéens aujourd'hui

On compte aujourd'hui 800.000 chaldéens au Moyen Orient et en diaspora, dont 200 000 à 300 000 en Irak. Beaucoup d'entre eux ont fui les guerres d'Irak et les persécutions de divers groupes terroristes dont l'état islamique. Une grande partie de la communauté vit en diaspora, comme en France où ils représentent 20 000 fidèles. L'Eglise chaldéenne est actuellement dirigée par Sa Béatitude le cardinal Louis Raphaël Ier Sako, qui possède le titre de Patriarche de Babylone des Chaldéens, en résidence à Bagdad. L'Eglise chaldéenne célèbre la messe selon le rite syriaque occidental et en langue araméenne.

Invités à suivre le Christ sur son chemin de gloire

En ce début de semaine Sainte, nous sommes invités par l'Evangile à faire monter vers Dieu non seulement des louanges mais également une prière d'action de grâce. En entrant dans Jérusalem, Jésus sait qu'Il sera livré pour nos péchés, qu'Il sera crucifié pour racheter par son précieux sang l'Humanité entière. En descendant du Mont des Oliviers sur le dos de l'ânesse, Il chemine déjà vers sa Résurrection. Et nous sommes appelés à cheminer avec Lui, en chantant nous aussi « Hosanna », qui signifie « Sauve-nous » en hébreu. Comme la Cité sainte, ouvrons les portes de nos vies, de nos cœurs, pour accueillir et suivre le Christ le long de cette semaine.

Dans cette marche vers Pâques, par la prière et la rencontre, nous rendons grâce pour ce que notre Église doit à l'Orient : les premières évangélisations, la tradition monastique, les Pères de l'Église... et leur témoignage qui revivifie notre foi.