“J'ai vu le Seigneur !”
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l'un à la tête et l'autre aux pieds, à l'endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l'a déposé. » Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as déposé, et moi, j'irai le prendre. » Jésus lui dit alors : « Marie ! » S'étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c'est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples : « J'ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu'il lui avait dit. (Jn 20, 11-18)
Voir la vraie demeure
Les paroles que [Jésus] adresse [à Marie de Magdala] sont, en vérité, une invitation à le rencontrer là où il est désormais, là où il vit en plénitude : tourné vers le Père. Une invitation à le découvrir dans le mouvement profond de son être, dans son élan vers le Père : « Je monte vers mon Père et votre Père. » Il faut entendre ces paroles comme le bruit d'un torrent qui bondirait vers sa source. Désormais Jésus vit tout entier dans ce mouvement. Mais il n'y est pas seul. Il monte vers le Père avec tous ses frères. C'est toute l'humanité qu'il tire vers la lumière. En lui, le long désir s'élance vers la plénitude de la vie. « Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi », avait-il annoncé (Jn 12, 32). Marie de Magdala voulait retenir Jésus. Jésus, lui, l'invite à le suivre dans son mouvement, dans son élan, avec tous ses frères. C'est une invitation à entrer dans la grande joie pascale, la joie de la communion avec le Père : « Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père » (Jn 14, 28). Cette joie, Jésus voudrait qu'elle soit nôtre, car il nous a ouvert le chemin. Et déjà il nous emporte avec lui au sein du Père dans son élan puissant et victorieux.
Au début de l'Évangile de Jean, les premiers disciples avaient demandé à Jésus : « Où demeures-tu ? » (Jn 1, 38). Et il leur avait répondu : « Venez et voyez » (v. 39). Au terme de l'Évangile, il leur fait voir sa vraie demeure. Elle est dans sa relation au Père, dans sa communion d'amour avec lui. Une communion à laquelle nous sommes nous-mêmes associés.
Éloi Leclerc, o.f.m.
Après l'épreuve de la guerre et de la déportation, le franciscain Éloi Leclerc († 2016) a enseigné la philosophie avant d'écrire Sagesse d'un pauvre et Exil et tendresse. Il a publié ensuite de nombreux ouvrages de spiritualité
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6