Carême jour 29 - 2ème partie : "va, et ne pèche plus !"

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Frères et sœurs, deux Évangiles étaient proposés par l'association épiscopale liturgique. Aussi lumineux l'un que l'autre, j'ai fait le choix, en ce temps de confinement, de vous proposer les deux.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

De l'Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean :

En ce temps-là, Jésus s'en alla au mont des Oliviers. Dès l'aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s'assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu'on avait surprise en situation d'adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s'en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t'a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » (Jn 8, 1-11)

Pendant que tu enseignes, Seigneur, sur l'amour du prochain et la miséricorde, puisque là est ton premier enseignement - il n'est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime -, les vertueux, les observateurs de la Loi, les biens pensants, que sont les scribes et les pharisiens, pensent avoir la trouvaille du siècle et t'emmène la pècheresse par excellence, la femme adultère prise sur le fait, qu'ils mettent là, en plein milieu, parce que l'usage veut qu'elle soit lapidée. Ils viennent affirmer la puissance de leur loi, de leur jugement sur les hommes, comme au temps où Moïse jugeait des situations par centaines. Évidemment, derrière leur démarche se cache l'œuvre du malin, qui souhaite te mettre à l'épreuve pour trouver une incohérence dans ta parole, un paradoxe, et donc un discrédit.

Ta réaction peut apparaître de prime abord débonnaire : tu es baissé, tu n'observes ni les accusateurs ni l'accusée, et tu écris avec ton doigt sur la terre. Personne dans les Évangiles ne relatent le contenu de ces écrits, et c'est la première fois que nous t'observons faire cela, toi le Verbe qui proclame à l'oral par une Parole tranchante et indélébile. Sans doute, si personne n'en parle, s'agissait-il de signes sans signification, comme des dessins naïfs. Pourquoi fais-tu un tel geste ? Nous devons bien imaginer les autres te regarder, éberlués. Mais au fond, tu les imites : tu reproduis la lettre, cette loi gravée dans la pierre qu'ils ne cessent de rappeler. Tu les laisses là où ils doivent être, ces écrits, au sol, sans grand sens, sans grand intérêt : ils finiront par être balayés par le vent et la pluie, les pieds qui les fouleront. Tu te lèves, de toute ta splendeur, et tu parles.

Quelle perspicacité dans ce que tu diras : que celui qui n'a jamais péché jette une pierre ! Tu sais d'avance que personne n'entre dans cette catégorie, mis à part toi. Ainsi, n'étant exempts de ce que leur propre loi condamne, ils ne peuvent plus juger, ni condamner. Au fond, toi seul a ce pouvoir, mais plein de miséricorde, tu ne l'utilises pas.

Personne ne bouge, et tout le monde s'en va. Tu restes seul avec la femme, et c'est alors que tu t'adresses à elle. Nous remarquons une fois de plus que tu préfères les rapports individuels, car si tu es le Dieu de tous, tu es aussi le Dieu de chacun, et tu réponds autant pour la multitude que pour chaque personnalité.

Tu fais remarquer à la femme adultère que plus personne ne la condamne. Tu montres ta victoire sur le mal, et tu donnes ta miséricorde comme un signe, puisque toi non plus, tu ne condamne pas. Mais néanmoins, et il faut l'entendre, ton pardon n'est pas une simple absolution sans conséquence, mais un appel à la conversion. Si tu pardonnes, c'est pour nous libérer du péché. Aussi entend-on cet appel pour nous : va, et ne pèche plus !

Nous ne pourrions nous contenter, sous prétexte de ton pardon, de continuer dans nos travers en nous disant : « de toute façon, Dieu pardonne ! » Dans cette condition, nous serions détournés de ta volonté, et ainsi, comment espérer la miséricorde, puisque nous lui tournons le dos ? C'est un cœur tendre que nous devons présenter, dans un désir de suivre tes chemins.

Comme avec la femme adultère, fais preuve, Seigneur, de miséricorde envers nous, éloigne de nous les faux-monnayeurs et ceux qui nous poussent au mal, afin que nous  marchions dans tes pas de Sainteté ;

O Christ, toi qui a demandé à la femme adultère de ne plus pécher après lui avoir pardonné, prend nous par la main pour nous montrer le sentier de ta perfection ;

Seigneur, Esprit de Sainteté, fais de nous des Saints, non pas des parfaits, mais des humains qui, dans leur réalité mortelle, ont le désir de te servir et de t'imiter ;

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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