« Ils cherchaient à l'arrêter, mais il échappa à leurs mains »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, de nouveau, des Juifs prirent des pierres pour lapider Jésus. Celui-ci reprit la parole : « J'ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes qui viennent du Père. Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me lapider ? » Ils lui répondirent : « Ce n'est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, mais c'est pour un blasphème : tu n'es qu'un homme, et tu te fais Dieu. » Jésus leur répliqua : « N'est-il pas écrit dans votre Loi : J'ai dit : Vous êtes des dieux ? Elle les appelle donc des dieux, ceux à qui la parole de Dieu s'adressait, et l'Écriture ne peut pas être abolie. Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites : “Tu blasphèmes”, parce que j'ai dit : “Je suis le Fils de Dieu.” Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire. Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père. » Eux cherchaient de nouveau à l'arrêter, mais il échappa à leurs mains.
Il repartit de l'autre côté du Jourdain, à l'endroit où, au début, Jean baptisait ; et il y demeura. Beaucoup vinrent à lui en déclarant : « Jean n'a pas accompli de signe ; mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai. » Et là, beaucoup crurent en lui. (Jn 10, 31-42)
Concentré sur l'événement
Le calvaire qui s'élève dans un paysage, au carrefour de deux routes, à l'entrée d'une église ou d'un cloître, au sommet d'une montagne, les bras étendus du Christ-Roi – préfiguration de son martyre en même temps que geste d'embrassement – au-dessus d'une ville, à l'embouchure d'un fleuve… Toutes ces figures de bois ou de pierre sont comme un point de butée pour ma conscience. Pour elle, c'est comme le dernier site visible. Au-delà, fléchissant les genoux, je m'abandonne, avec confiance, à l'invisible. Si j'affirme que moi aussi je ne veux savoir que Jésus et Jésus crucifié (1 Co 2, 2), mon champ de vision et de conscience ne s'en trouve pas dérisoirement rétréci. Bien au contraire : ce champ n'a plus alors de limite. À partir, au-delà de ce point de visibilité, s'étend un autre site, « vrai lieu » que mes yeux ne peuvent voir, que mon seul esprit ne peut concevoir. Mais attention, à ce lieu, aucun titre de propriété ne donne accès. Quant à la vérité, elle n'est pas « triste », comme le pensait rêveusement Ernest Renan, mais triomphante, exaltante, joyeuse – comme la résurrection, comme la promesse du salut. Quant à moi, concentré autant que je le peux sur l'événement christique, je ne termine pas, je ne m'« accomplis » pas, je ne trouve pas mon apothéose : je commence, j'apprends lettre à lettre le nom qui est au-dessus de tout nom (Ph 2, 9).
Patrick Kéchichian
Ancien journaliste au Monde, Patrick Kéchichian est l'auteur d'une œuvre critique sensible et profonde. Il est revenu à la foi catholique, qu'il proclame avec vigueur.
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7 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6