Carême jour 29 - Lundi V (30/03/20) : "La lumière de vie!"

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Durant ce carême, cette quarantaine où nous vivons dans le confinement d'un monde attaqué par une terrible pandémie, traversons ce désert, en priant pour les malades atteints par Covid-19, pour ceux qui nous ont quitté, pour les soignants et tous ceux qui nous permettent de vivre, avec le regard fixé vers la lumière de la résurrection et de la sortie de cette crise. Amen.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

De l'Évangile de Jésus Christ selon saint Jean : 

En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » Les pharisiens lui dirent alors : « Tu te rends témoignage à toi-même, ce n'est donc pas un vrai témoignage. » Jésus leur répondit : « Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d'où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d'où je viens, ni où je vais. Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne. Et, s'il m'arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j'ai avec moi le Père, qui m'a envoyé. Or, il est écrit dans votre Loi que, s'il y a deux témoins, c'est un vrai témoignage. Moi, je suis à moi-même mon propre témoin, et le Père, qui m'a envoyé, témoigne aussi pour moi. » Les pharisiens lui disaient : « Où est-il, ton père ? » Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ;  si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. » Il prononça ces paroles alors qu'il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et personne ne l'arrêta, parce que son heure n'était pas encore venue. (Jn 8, 12-20)

Nous nous approchons de l'instant crucial de la passion, et nous le sentons, Seigneur, dans cet Évangile du Jean qui avance et qui nous donne d'entendre ce long enseignement qui nous suivra en préparation de la semaine Sainte. Tu es à Jérusalem, avant d'être chassé. Peu à peu, tu nous expliques qui tu es, parce qu'en te connaissant, toi que l'on peut voir, on connaîtra ton Père, notre Père céleste, celui qu'à l'inverse nous ne pouvons pas voir.

La Lumière, c'est ce qui désigne Dieu dans de nombreuses religions, et c'est la racine étymologique du mot. Sans lumière, nulle vie n'aurait été possible sur notre planète : elle est à l'origine de la chaleur, elle féconde grâce à la photosynthèse, elle éclaire le monde. Mais si douce et si agréable soit-elle être sur notre peau, elle peut brûler et rendre aveugle, à qui oserait s'y confronter en la regardant de plein fouet. La lumière, c'est ce qui supprime les ténèbres. La Lumière que tu es, ô Christ Jésus, va bien évidemment au-delà de ce pur aspect physique, mais devient une réalité humaine, spirituelle et transcendantale. En effet, c'est dans les obscurités de notre cœur que tu nous offres ta clarté, afin de marcher, c'est-à-dire d'évoluer, dans la lumière de la vie. Sans doute, si tu rajoutes cette dernière précision, c'est qu'il faut se méfier de ce qui brille. Selon cette expression populaire : « Tout ce qui brille n'est en pas en or » ! Rappelons qu'aux prémices, le prince du mal, Lucifer, est l'ange de lumière, et parce qu'il a voulu luire autant que Dieu, il a précipité sa chute vers la Ténèbre, par péché d'orgueil. Il nous faut donc, à nous Chrétiens, faire cet effort de te suivre, c'est-à-dire d'écouter tes commandements par la proximité de ta Parole et de tes sacrements, pour distinguer ta Lumière, la lumière de vie, des lumières artificielles de ce monde. Tu n'es pas la lumière de ce monde, de la petite société humaine, mais la Lumière du Monde, c'est-à-dire de l'Univers, qui est Une et indivisible parce que Dieu.

Tu as le vrai témoignage, car toi seul possède l'entière connaissance, celle de ton origine et de ton devenir. Alpha et Oméga, tu es le commencement et la fin ; en toi qui es Dieu est compilée toute l'histoire de l'univers. C'est d'ailleurs deux témoins qui sont en notre présence : le Fils et le Père. Voici que tu nous enseignes le mystère de la Sainte Trinité : le Fils témoigne du Père, le Père témoigne du Fils, l'Esprit Saint témoigne de l'Amour entre le Fils et le Père.

Évidemment, comme l'a prophétisé Syméon lorsque bébé, tu as été présenté au temple, par toi vient la division. Ton Verbe en action, venant bouleverser le monde, entraîne la réaction des hommes, selon leur jugement : ils te suivront ou te condamneront. Ainsi est le jugement des hommes, binaire et manichéen, bien ou mal, adoration ou condamnation. Toi, tu ne juges pas. Toi, tu aimes chacun tel qu'il est, et lorsque le jugement arrivera, d'où seront séparés les boucs des brebis, chacun répondra de son propre positionnement, et tel sera le résultat de ce jugement : ceux qui auront décidé de suivre ton Chemin, ta Vérité, et donc la Lumière de la Vie, et ceux qui s'en seront détournés, jusqu'au dernier moment !

On te pose par ailleurs des questions sur ton père : d'où vient-il ? La question du Père est importante, depuis la nuit des temps. Tu réponds que pour connaître ton Père, c'est toi qu'il faut connaître. Nous le savons, le Père dont tu te revendiques et que nous reconnaissons, c'est le Père Céleste, Créateur du Ciel et de la terre ; eux aussi doivent-ils le savoir, mais cherchant à te piéger, ils veulent te faire parler pour te faire blasphémer selon leurs lois, et trouver un vrai motif à ta condamnation injuste.

Ils veulent te prendre, Seigneur, alors que toi tu es dans le Temple de Jérusalem, dans le Saint des Saints, près du Trésor, c'est à des tables de la Loi. Tu es dans le Temple de ton Père, et tu fais la jonction avec la première alliance et la nouvelle que tu incarnes. Mais tu es aussi Dieu dans son Temple, et tu le Temple suprême, le vrai Temple, celui qui sera détruit et qu'en trois jours tu reconstruiras, pour les siècles des siècles, pour un règne sans fin. En toi, Verbe de Dieu, est contenu l'ensemble de la Parole qui a permis la création de l'univers.

On ne t'arrête pas, car tu n'es pas si vulnérable. Si tu es un homme dans sa condition, tu es aussi pleinement Dieu, et ta mort sur la croix, condition du salut des hommes et de ta résurrection, n'arrivera qu'à l'heure voulue, au temps voulu, au lieu voulu, pour que s'accomplissent les Ecritures selon ta volonté, c'est-à-dire la volonté divine du Père. Ce ne sont donc pas tes détracteurs qui gagnent, et qui en fait sombrent dans leurs péchés, mais toi qui vient transcender ce monde par ton acte de sacrifice suprême, et ta résurrection des morts.

Aujourd'hui, tu te définis à nous comme Lumière du monde, et tu rajoutes Lumière de Vie, c'est-à-dire seule source jaillissante et abondante qui désaltèrera notre soif, apaisera notre faim, pour vivre dans ton Royaume.

Seigneur, toi qui au commencement a crié « que la Lumière soit », ne cesse jamais d'accomplir ce commandement en nos vies, pour qu'elles même ne cessent d'être d'éternels recommencements vers ta Sagesse et ta Sainteté ;

O Christ, tu es la Lumière de vie : que cette Lumière luise pleinement dans nos vies, pour que nous suivions le vrai chemin, celui de la Vérité et de l'amour inconditionnel du prochain ;

Seigneur, par ton feu qui éclaire, celui qui jadis a conduit Moïse sur le chemin de la pâque, conduis-nous vers le feu ardent de la Pâque du Christ, en son mystère, dans sa résurrection au matin, à l'aube du jour nouveau, du jour de son Royaume éternel.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)


Prière finale pour le Carême en temps de confinement :

Seigneur Jésus Christ, en marchant dans tes pas de carême, nous vivons le confinement d'une maladie qui attaque notre monde. Lorsque tu es parti au désert, tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu. Dans ces moments d'isolement imposés, nous parcourons nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent. Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres. Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer. Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons. Dans ton infinie miséricorde, délivre-nous de cette terrible pandémie. Amen, Maranatha.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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