Carême jour 28 - Samedi IV (28/03/20) : "Jamais un homme n'a parlé de la sorte!"

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Durant ce carême, cette quarantaine où nous vivons dans le confinement d'un monde attaqué par une terrible pandémie, traversons ce désert, en priant pour les malades atteints par Covid-19, pour ceux qui nous ont quitté, pour les soignants et tous ceux qui nous permettent de vivre, avec le regard fixé vers la lumière de la résurrection et de la sortie de cette crise. Amen.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Du livre du prophète Jérémie : 

« Seigneur, tu m'as fait savoir, et maintenant je sais, tu m'as fait voir leurs manœuvres. Moi, j'étais comme un agneau docile qu'on emmène à l'abattoir, et je ne savais pas qu'ils montaient un complot contre moi. Ils disaient : “Coupons l'arbre à la racine, retranchons-le de la terre des vivants, afin qu'on oublie jusqu'à son nom.” Seigneur de l'univers, toi qui juges avec justice, qui scrutes les reins et les cœurs, fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras, car c'est à toi que j'ai remis ma cause. »

De l'Évangile de Jésus Christ selon saint Jean :

En ce temps-là, Jésus enseignait au temple de Jérusalem. Dans la foule, on avait entendu ses paroles,
et les uns disaient : « C'est vraiment lui, le Prophète annoncé ! » D'autres disaient : « C'est lui le Christ ! » Mais d'autres encore demandaient : « Le Christ peut-il venir de Galilée ? L'Écriture ne dit-elle pas que c'est de la descendance de David et de Bethléem, le village de David, que vient le Christ ? » C'est ainsi que la foule se divisa à cause de lui. Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent : « Pourquoi ne l'avez-vous pas amené ? » Les gardes répondirent : « Jamais un homme n'a parlé de la sorte ! » Les pharisiens leur répliquèrent : « Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! » Nicodème, l'un d'entre eux, celui qui était allé précédemment trouver Jésus, leur dit : « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l'entendre d'abord pour savoir ce qu'il a fait ? » Ils lui répondirent : « Serais- tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! » Puis ils s'en allèrent chacun chez soi. (Jn 7, 40-53)

Le peuple se divise à cause de toi, ô mon Seigneur Jésus Christ. Syméon le vieillard l'avait prédit à ta Mère, lorsque tu as été présenté au temple. Il y a ceux qui te rejettent et ceux qui te reconnaissent, et rien dans les deux clans n'est figé, puisque certains détracteurs se convertiront tandis que des disciples te trahiront.

Les scribes et les pharisiens ne se salissent pas les mains. Ils veulent ta peau, mais envoient les gardes. Ces derniers, pauvres exécuteurs qui n'ont d'autres choix que de suivre les ordres, n'auront pas le courage de te faire captif. Deux raisons expliquent cela. Il y a tout d'abord cette notion de moment : l'heure de l'accomplissement n'est pas encore venu. Il y a ensuite ta Parole, et de toute évidence, une fois en face de toi, les gardes ne peuvent qu'être terrassés par la justesse de ton verbe : jamais un homme n'a parlé de la sorte ! Ce qui leur vaut des ennuis, et d'être considérés, par les justes et purs que se considèrent les pharisiens, comme faisant partie d'une foule de maudits.

Nous retrouvons Nicodème, qui t'a déjà rencontré, Jésus, et qui rappelle, de façon toute à fait banale et somme toute logique, qu'avant de juger un homme il faut l'entendre pour qu'il s'explique sur ses actes. La réponse est cinglante, glaçante : aucun prophète n'est jamais venu de Galilée.

Il y a là, Seigneur, l'une des marques continue et toujours présente du péché de l'homme : l'exclusion et le racisme. Parce qu'une personne vient d'un endroit ou d'un autre, alors elle ne peut être bonne, comme si la personnalité se résumait à l'origine et la naissance.

A la vérité, si nous lisons correctement les Écritures quant à nos origines primordiales, nous provenons de la glèbe ; c'est de la glaise que tu nous as bâti, Dieu le Créateur. Nos cellules, nos organes, nos os, notre peau, les aliments que nous mangeons et l'eau que nous buvons : tout cela vient de la terre mère, de la maison commune, et c'est à cela que nous retournons, dans la décomposition de nos corps. Cela nous donne une double indication : nous sommes tous du même moule, et nous finirons tous au même endroit !

Évidemment, ce propos est partiellement exact, puisque tu as insufflé en nous notre âme, dès notre conception. Nous avons cette double réalité : l'enracinement profond dans la terre, et la poussée de notre âme vers le Ciel.

Rien de bon, sous le soleil, entend-on de la bouche de Qohèleth le sage. Nous sommes tous confrontés, un jour ou l'autre, à la réalité du rejet, et à la grande injustice de ceux qui, détenant le pouvoir, décident qui est digne ou non de la reconnaissance des pairs, de l'acceptation de la société.

Tu es venu abolir cela. Avec toi, il n'y a plus ni de circoncis ni d'incirconcis, ni de juifs ou de grecs ou de romains, ni d'esclaves ou de maîtres, ni de justes ou de pécheurs, mais des frères, des fils, égaux devant toi. Tu n'es pas venu pour un peuple, mais pour l'univers entier. Tous trouvent grâce à tes yeux. Tu acceptes tout, tu pardonnes tout. Tu nous laisses libres, libres de te suivre, d'aller vers La lumière, ou libres de s'en retourner, pour rester dans les ombres ténébreuses.

Ce n'est donc pas toi qui divise, mais la liberté que dans ta grande miséricorde tu nous accordes. Cette liberté nous rend responsable de notre choix. Et pourtant, jusqu'au dernier souffle de notre vie, il nous suffit d'un mot, d'un regard, d'une exhortation, pour recevoir pleinement tout pardon et entrer dans ta  Vérité, dans ton Chemin, dans ta Vie.

Oui, Seigneur, ton Christ divise car depuis le premier péché, le mal corrompt les âmes : sa présence fait se dandiner le serpent apeuré qui lâche ses plus viles outrances ; aide-nous, Seigneur, de lutter contre Satan et ses œuvres ;

Oui, ô Christ, tu viens fendre les tombeaux de ton glaive, pour que se libèrent nos scléroses, pour qu'on puisse choisir entre la Lumière et le néant : guide-nous sur ton chemin, pour qu'à chaque endroit où il se trouve, nous évitions le diable ;

Oui, Esprit-Saint, devant toi, ni Lucifer ni ses démons ne peuvent faire face : habite nos corps, nos esprits et nos âmes pour que, sanctifiés, le mal ne puisse entrer dans le Temple que nous deviendrons.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)

Prière finale pour le Carême en temps de confinement :

Seigneur Jésus Christ, en marchant dans tes pas de carême, nous vivons le confinement d'une maladie qui attaque notre monde. Lorsque tu es parti au désert, tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu. Dans ces moments d'isolement imposés, nous parcourons nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent. Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres. Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer. Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons. Dans ton infinie miséricorde, délivre-nous de cette terrible pandémie. Amen, Maranatha.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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