Carême jour 24 - Mardi IV (24/03/20) : Guérison un jour de sabbat !

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Le carême est un temps privilégié pour les Chrétiens. Nous y vivons quarante jours de réflexion, d'efforts et de jeûnes, en miroir avec les quarante jours passés par Jésus dans le désert. Ils s'ouvrent vers la mort et la résurrection du Christ. Comme les anciens, nous avons reçu les cendres, signe de contrition et de pénitence dans l'ancienne alliance, symbole de notre condition mortelle, mais aussi feu vivant qui nous réchauffe, fertilisant de notre renaissance. Marqués sur notre front de la croix, qui nous donne à contempler la mort de Jésus, mais surtout sa résurrection, marchons ensemble durant cette grande quarantaine vers la pâque de notre Seigneur Jésus le Christ.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Du livre du prophète Ézékiel :

En ces jours-là, au cours d'une vision reçue du Seigneur, l'homme me fit revenir à l'entrée de la Maison, et voici : sous le seuil de la Maison, de l'eau jaillissait vers l'orient, puisque la façade de la Maison était du côté de l'orient. L'eau descendait de dessous le côté droit de la Maison, au sud de l'autel. L'homme me fit sortir par la porte du nord et me fit faire le tour par l'extérieur, jusqu'à la porte qui fait face à l'orient, et là encore l'eau coulait du côté droit. L'homme s'éloigna vers l'orient, un cordeau à la main, et il mesura une distance de mille coudées ; alors il me fit traverser l'eau : j'en avais jusqu'aux chevilles. Il mesura encore mille coudées et me fit traverser l'eau : j'en avais jusqu'aux genoux. Il mesura encore mille coudées et me fit traverser : j'en avais jusqu'aux reins. Il en mesura encore mille : c'était un torrent que je ne pouvais traverser ; l'eau avait grossi, il aurait fallu nager : c'était un torrent infranchissable. Alors il me dit : « As-tu vu, fils d'homme ? » Puis il me ramena au bord du torrent. Quand il m'eut ramené, voici qu'il y avait au bord du torrent, de chaque côté, des arbres en grand nombre. Il me dit : « Cette eau coule vers la région de l'orient, elle descend dans la vallée du Jourdain, et se déverse dans la mer Morte, dont elle assainit les eaux. En tout lieu où parviendra le torrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Le poisson sera très abondant, car cette eau assainit tout ce qu'elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent. Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d'arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. »

De l'Évangile de Jésus Christ selon saint Jean :

À l'occasion d'une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il existe une piscine qu'on appelle en hébreu Bethzatha. Elle a cinq colonnades, sous lesquelles étaient couchés une foule de malades, aveugles, boiteux et impotents. Il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu'il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Veux-tu être guéri ? » Le malade lui répondit : « Seigneur, je n'ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l'eau bouillonne ; et pendant que j'y vais, un autre descend avant moi. » Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. » Et aussitôt l'homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pied : « C'est le sabbat ! Il ne t'est pas permis de porter ton brancard. » Il leur répliqua : « Celui qui m'a guéri, c'est lui qui m'a dit : “Prends ton brancard, et marche !” » Ils l'interrogèrent : « Quel est l'homme qui t'a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? » Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c'était ; en effet, Jésus s'était éloigné, car il y avait foule à cet endroit. Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t'arriver quelque chose de pire. » L'homme partit annoncer aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri. Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu'il avait fait cela le jour du sabbat. (Jn 5, 1-16)

Secours, assistance et soin. Tu es aujourd'hui, Seigneur, le Christ serviteur qui met le tablier pour laver les pieds. Devant cette piscine, où l'eau se met parfois à bouillonner, se trouve un impotent. Alors que tous les malades se plongent dans ce qui semble être un bain guérisseur, lui reste là, seul, attendant une aide que personne ne lui donne, les regarde s'immerger, et constate ce que son handicap l'empêche de faire.

Si les autres ne le voient pas, toi, tu t'approches de lui, et tu lui demandes si il veut être guéri. Ce détail est important. En effet, jamais tu ne t'impose, mais tu agis avec le consentement de l'autre. Ce dernier te répond qu'il ne peut descendre dans la piscine, et espère que tu vas le porter pour l'y mettre. Mais une fois de plus, tu ne fais pas ce qui est attendu, mais ce qui est juste : d'une simple parole, voilà que notre homme se lève et marche.

Le thème de l'eau est primordial. Cette eau baptismale que tu transcendes dans l'Esprit ne saurait correspondre à l'eau de la prétendument miraculeuse de la piscine de Bethzatha. Il n'est besoin ni de remous ni de bouillonnements pour que ta volonté s'accomplisse. Le prophète Ezéchiel nous fait part de la vision de ce fleuve grandissant que tu lui montres, Dieu de l'Univers. Elle part du sanctuaire et fertilise de ses bienfaits toute la création.

Jésus, tu es venu nous annoncer que le vrai sanctuaire, c'est toi. L'eau qui importe n'est pas celle qui est à l'entrée du temple, mais celle qui va jaillir de ton cœur transpercé. Cette eau nouvelle, mélangée au sang de ton sacrifice, c'est évidemment celle du baptême.

Comme tu as guéri un jour de Sabbat, les pharisiens questionnent le miraculé, puis te persécutent, toi qui a, selon eux, enfreint la règle. Et pourtant, nul sabbat en ta présence, puisque Dieu Vivant, tout est en train de s'accomplir.

Le paralysé miraculé, purifié, peut enfin rentrer dans le temple. Il t'y trouve. Tu viens alors vers lui, et lui demande de ne plus pécher, au risque d'être victime d'un plus grand malheur.

Recevoir ta Grâce, c'est gratuit. Mais recevoir ta Grâce, c'est aussi s'engager. Tu donnes à ceux qui ont la Foi. Tu donnes à ceux qui demandent. Mais comme à la femme adultère, à qui tu pardonnes, tu scandes : va, et ne pèche plus !

Car en effet, il serait trop simple d'user et d'abuser de la miséricorde, en continuant à vivre dans nos manquements. Le pardon n'a pas de limite, certes, mais le pardon implique un retour à la vertu, un changement d'attitude, une conversion. Si nous n'opérons pas cela, nous rejetons ton cadeau, et nous nous détournons de ta Lumière. C'est, en effet, quelque chose de bien pire que d'être paralysé : la vie dans la Ténèbre n'est qu'un mélange de souffrance et de désillusions, de manque d'amour et de désespoir.

Oui, Seigneur, viens nous pardonner, de ta miséricorde sans faille, viens nous laver par l'eau du vrai sanctuaire, ton Fils, jaillie de son flanc ;

Oui, ô Christ, guéris nous de nos mal-être, de nos handicaps, de nos incapacités, et conduis nous, par ton exemple, sur les chemins de la félicité et de la divine volonté ;

Oui, Esprit-Saint, permets que jamais nous ne soyons détournés de nos promesses, de notre alliance, de nos vie en toi ;

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)


Prière finale pour le Carême :

Seigneur Jésus Christ, durant quarante jours, nous allons marcher dans tes pas.
Tu es parti au désert et tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu.
Nous allons parcourir nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent.
Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres.
Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer.
Donne-nous, Seigneur, de nous éloigner de tout orgueil et gloriole, de toute démonstration ostentatoire, et de donner, prier ou jeûner dans le secret de nos cœurs, afin de donner à notre démarche une intention pure, et que l'on nous reconnaisse « à la façon dont nous nous aimons ».
Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons.
A nous, pauvres pécheurs, disciples divisés, parce que cela n'est pas ta Volonté, affermis nous dans notre Foi et notre zèle pour que nous œuvrions chaque jour dans l'œcuménisme et la voie de l'unité des Chrétiens, ainsi que dans le respect et l'accueil des autres religions, car tu es venu pour tous les Hommes. Par notre démarche de rédemption, purifie-nous de tout ce qui nous sépare, et qui est l'œuvre du prince de ce monde.
Selon ton commandement, assumons avec vigueur ce que nous sommes : que notre oui soit oui, que notre non soit non.
Par toi, Dieu le Père tout-puissant et miséricordieux, qui nous pardonne ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe de Dieu, qui est parti au désert et qui a vaincu le mal ; en toi, Dieu l'Esprit-Saint, souffle vivant et vivifiant, qui nous donne la force d'avancer vers la sainteté. Amen, Maranatha.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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