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AUJOURD'HUI, NOUS FÊTONS SAINT JOSEPH !

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Du deuxième livre de Samuel :

Cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Nathan : « Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur : Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. C'est lui qui bâtira une maison pour mon nom, et je rendrai stable pour toujours son trône royal. Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. »

De l'Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu :

Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l'on appelle Christ. Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit. (Mt 1, 16.18-21.24a)

Si il est bien un personnage un peu laissé à part, Seigneur, c'est Saint Joseph, l'époux de ta Sainte Mère, ton père adoptif et nourricier qui va te permettre de grandir et de croître. Ta filiation avec Dieu est si forte qu'elle prend le dessus, et c'est, d'une certaine façon, la constante de toute l'histoire, méconnue, de Joseph, et ce qui en fait un des Saints les plus grands de tous les temps.

Mais qui est Joseph ? Dans son Évangile, ton disciple Mathieu le place dans la lignée d'Abraham. On ne connait pas trop son âge, mais lorsqu'on observe la sagesse de ses actes, on peut penser qu'il a déjà une expérience des choses. Il lui est accordé la jeune et vierge Marie, qui sous l'action de l'Esprit-Saint tombera enceinte. Ne l'ayant pas connue, ce dernier songe à la répudier, mais dans sa grande douceur, en secret. Sous l'action de l'ange, comprenant l'enjeu, il ne le fait pas, et l'accueille avec l'enfant qui n'est pas de lui, mais de toi le Créateur, son Dieu. Joseph ne connaîtra jamais Marie, elle qui restera vierge et sans péché. Comment, de toutes les façons, pourrait-il en être possible face à celle qui accueille, en son sein, par l'action de l'Esprit, le Don de Dieu, et Dieu lui-même ?

A l'appel de l'empereur Auguste, il quitte avec son épouse enceinte sur le point d'accoucher sa ville de résidence, Nazareth, pour sa ville d'origine Bethléem, pour se faire recenser. C'est là qu'elle te met au monde, toi notre Seigneur Jésus, dans une mangeoire, puisque personne n'avait de place en sa maison. Les bergers et les mages viendront t'y adorer, tandis que Joseph veillera à ta sécurité. Le huitième jour, il te conduira au temple, pour te donner ton Saint Nom, inspiré par l'ange, « Dieu sauve », il te rachètera et te présentera devant la communauté. Il entendra le vieillard Syméon te reconnaître comme le Messie. La folie du roi Hérode le Grand, qui voit en toi un adversaire, le poussera à te chercher partout pour te faire périr. L'Ange inspirera Joseph pour que, fuyant en Égypte, il te protège toi et Marie, jusqu'à la mort d'Hérode. Ce dernier, sombre dictateur, fera périr tous les enfants jusqu'à l'âge de deux ans, dans toute la région de Bethléem. Ces Saints Innocents, premiers martyrs en ton nom, nous continuons de les célébrer, durant la période de Noël.

De retour à Nazareth, Joseph le charpentier et le travailleur concourra à ta croissance et ton éducation. Comme à la coutume pour la fête de Pâques, Joseph et Marie te conduisent à Jérusalem. Tandis que tes parents s'en retournent, après la fête, tu restes dans le temple. Ils te croient d'abord dans le convoi, puis sans doute paniqués, reviennent à la ville sainte te chercher. Ils mettront trois jours à te trouver, préfiguration des trois jours durant lesquels, après ta mort, nous attendrons ta résurrection, et ils te trouveront dans le temple, en train d'enseigner aux anciens en extase devant ta sagesse et ton intelligence. Marie te sermonnera, avec toute sa douceur, mais toi, calmement, tu expliqueras que c'est dans la maison de ton père qu'il te faut être. Tandis que Marie garde dans son cœur tous ces évènements, vous retournez à Nazareth. Dans la sagesse, en taille et en Grâce, tu grandiras devant Dieu et devant les hommes.

Nous n'entendrons plus, dans les Évangiles, parler de Joseph. Bon nombre d'exégètes et d'historiens émettent des hypothèses quant à son destin. Il n'est pas rare, chez nous, Chrétiens, de l'oublier un peu, éblouis par la relation particulière qui te lie avec Marie, conçue sans péché, par ta filiation divine et ta condition de Dieu fait homme. C'est, il me semble, une erreur, car Joseph, Saint Joseph, Joseph le juste, est à bien des égards un exemple.

C'est, d'une certaine façon, le premier Chrétien. En effet, averti dans un songe, alors qu'il est dans l'incrédulité de sa fiancée enceinte, il croit sans voir. Il n'est pourtant pas évidant d'accepter aussi simplement qu'une vierge puisse concevoir sans union, mais lui le fera. Il accepte ta Parole, Verbe de Dieu, vieille sur toi dès ta conception, dès ta naissance, te met à l'abri de ceux qui veulent déjà ta mort. Il te reconnait fils de Dieu, et accepte sa position de deuxième plan.

Exemple donc de croyant, qui ne cherche pas la première place, qui se met en retrait, qui sert sans contrepartie, qui œuvre dans l'ombre, de ses mains de charpentier. Il concourt à la construction de la future Église, en prenant soin de sa tête, toi notre Seigneur Jésus jeune enfant.

Exemple de père. Rempli de l'Esprit-Saint, de la sagesse divine, il y a en toi, enfant Jésus, les graines qui fleuriront. Joseph, ton père adoptif et nourricier, permettra humainement et matériellement à cet accomplissement dans ta condition d'homme. Te donnant l'exemple du travail dans son métier de charpentier, de la justice de ces ancêtres, il est le lien indispensable entre toi et la terre, entre toi et les pères de la première alliance.

Exemple de mari, acceptant la condition de son épouse, respectant sa virginité, jusqu'au bout, la respectant et la protégeant, restant son égal.

Exemple de foi. Sans sa croyance, sans son acceptation, que serait-il advenu de ta Sainte Mère, qui t'accueillait en son sein ?

Oui, il est important de célébrer Saint Joseph, parce qu'il t'a nourri, t'a logé, t'a aimé, comme père adoptif, comme son propre fils, toi le Fils de Dieu.

Seigneur Dieu Notre Père, merci d'avoir mis sur le chemin de Marie Saint Joseph ; que nous suivions son exemple de charité, de foi, d'espérance, de chrétien et de père ;

O Christ, toi qui a grandi auprès de Saint Joseph, toi qui seul connait sa véritable histoire, ignorée de nous tous, guide-nous sur nos chemins de Carême, pour qu'à notre tour nous soyons saints et justes à son image ;

Esprit-Saint, toi qui à travers l'ange a parlé à Joseph pour lui révéler le mystère de l'incarnation, sois présent auprès de nous, pour que jamais nous n'oublions que Dieu s'est fait homme pour notre salut.

Prières à Saint Joseph : 

Je vous salue Joseph, vous que la grâce divine a comblé ; le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux ; vous êtes béni entre tous les hommes et Jésus, l'Enfant divin de votre virginale Épouse, est béni. Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu'à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

Prière de de Jean Paul II à Saint Joseph faite à l'Oratoire de Saint Joseph de Mont Royal au Canada : 
Saint Joseph, avec toi, pour toi, nous bénissons le Seigneur. Il t'a choisi entre tous les hommes pour être le chaste époux de Marie, celui qui se tient au seuil du mystère de sa maternité divine, et qui, après elle, l'accueille dans la foi comme l'œuvre du Saint-Esprit. Tu as donné à Jésus une paternité légale en lien avec la lignée de David. Tu as constamment veillé sur la Mère et l'Enfant avec une sollicitude affectueuse, pour assurer leur vie et leur permettre d'accomplir leur destinée. Le Sauveur Jésus a daigné se soumettre à toi comme à un père, durant son enfance et son adolescence, et recevoir de toi l'apprentissage de la vie humaine, pendant que tu partageais sa vie dans l'adoration de son mystère. Tu demeures auprès de lui. Continue à protéger toute l'Église, la famille qui est née du salut de Jésus. Protège spécialement ce peuple canadien qui s'est placé sous ton patronage. Aide-le à s'approcher à son tour du mystère du Christ dans les dispositions de la foi, de soumission et d'amour qui ont été les tiennes. Regarde les besoins spirituels et matériels de ceux qui recourent à ton intercession, en particulier des familles et des pauvres de toutes pauvretés ; par toi, ils sont sûrs de rejoindre le regard maternel de Marie et la main de Jésus qui les secourt. Amen.

Prière du Pape François pour la « Consécration à Saint Joseph du Vatican » :
Saint Joseph, Gardien du Rédempteur et très chaste Époux de la bienheureuse Vierge Marie, accueille avec bienveillance l'acte de dévotion et de consécration que nous t'adressons aujourd'hui. Protège cette terre et donne-lui la paix : elle a été baignée par le sang de saint Pierre et des premiers martyrs romains ; protège-nous et ravive la grâce du baptême de ceux qui y vivent et y travaillent ; protège et augmente la foi des pèlerins qui viennent ici de toutes les régions du monde. Nous te consacrons les fatigues et les joies de chaque jour ; nous te consacrons les attentes et les espérances de l'Église ; nous te consacrons les pensées, les désirs et les œuvres : que tout s'accomplisse dans le Nom du Seigneur Jésus. Ta protection douce, ferme et silencieuse a soutenu, guidé et consolé la vie cachée de la sainte Famille de Nazareth : protège nos familles, renouvelle aussi pour nous ta paternité et garde-nous fidèles jusqu'à la fin. Nous plaçons aujourd'hui, avec une confiance renouvelée, sous ton regard bienveillant et sage, les évêques et les prêtres, les personnes consacrées et les fidèles laïcs, qui travaillent et vivent au Vatican : protège leur vocation, et enrichis-la de toutes les vertus nécessaires pour grandir dans la sainteté. Amen

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)

Prière finale pour le Carême :

Seigneur Jésus Christ, durant quarante jours, nous allons marcher dans tes pas.
Tu es parti au désert et tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu.
Nous allons parcourir nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent.
Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres.
Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer.
Donne-nous, Seigneur, de nous éloigner de tout orgueil et gloriole, de toute démonstration ostentatoire, et de donner, prier ou jeûner dans le secret de nos cœurs, afin de donner à notre démarche une intention pure, et que l'on nous reconnaisse « à la façon dont nous nous aimons ».
Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons.
A nous, pauvres pécheurs, disciples divisés, parce que cela n'est pas ta Volonté, affermis nous dans notre Foi et notre zèle pour que nous œuvrions chaque jour dans l'œcuménisme et la voie de l'unité des Chrétiens, ainsi que dans le respect et l'accueil des autres religions, car tu es venu pour tous les Hommes. Par notre démarche de rédemption, purifie-nous de tout ce qui nous sépare, et qui est l'œuvre du prince de ce monde.
Selon ton commandement, assumons avec vigueur ce que nous sommes : que notre oui soit oui, que notre non soit non.
Par toi, Dieu le Père tout-puissant et miséricordieux, qui nous pardonne ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe de Dieu, qui est parti au désert et qui a vaincu le mal ; en toi, Dieu l'Esprit-Saint, souffle vivant et vivifiant, qui nous donne la force d'avancer vers la sainteté. Amen, Maranatha.