Carême jour 13 - Mercredi II (11/03/20) : Servir

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Le carême est un temps privilégié pour les Chrétiens. Nous y vivons quarante jours de réflexion, d'efforts et de jeûnes, en miroir avec les quarante jours passés par Jésus dans le désert. Ils s'ouvrent vers la mort et la résurrection du Christ. Comme les anciens, nous avons reçu les cendres, signe de contrition et de pénitence dans l'ancienne alliance, symbole de notre condition mortelle, mais aussi feu vivant qui nous réchauffe, fertilisant de notre renaissance. Marqués sur notre front de la croix, qui nous donne à contempler la mort de Jésus, mais surtout sa résurrection, marchons ensemble durant cette grande quarantaine vers la pâque de notre Seigneur Jésus le Christ.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Du livre du prophète Jérémie :

Mes ennemis ont dit : « Allons, montons un complot contre Jérémie. La loi ne va pas disparaître par manque de prêtre, ni le conseil, par manque de sage, ni la parole, par manque de prophète. Allons, attaquons-le par notre langue, ne faisons pas attention à toutes ses paroles. » Mais toi, Seigneur, fais attention à moi, écoute ce que disent mes adversaires. Comment peut-on rendre le mal pour le bien ? Ils ont creusé une fosse pour me perdre. Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur, pour détourner d'eux ta colère.

De l'Évangile du Jour : 

En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu'elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. » Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. » Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n'est pas à moi de l'accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » Les dix autres, qui avaient entendu, s'indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20, 17-28)

Seigneur, tu nous annonces, une fois de plus, ta passion. Mais, une fois de plus, personne ne comprend ce que cela veut bien pouvoir dire. Toi qui va t'abaisser à être humilié, condamné, tabassé, fouetté, pour être crucifié et mis à mort, la mère des fils de Zébédée vient te demander une indulgence : placer ses deux fils à ta gauche et à ta droite.

Ta réponse est très claire. Cette femme ne sais pas ce qu'elle te demande. Comment peut-elle imaginer un seul instant ce que signifie être à ta gauche et à ta droite ? Comment peuvent-ils répondre qu'ils peuvent boire à ta coupe ? Cette coupe, c'est celle de ta passion, et à la vérité, au jour de la crucifixion, il ne restera plus grand monde avec toi, si ce n'est ta sainte mère, Jean et Marie Madeleine. Les autres sont partis. Ils ont eu peur. Jusqu'à Pierre, la première pierre de ton Eglise, celui qui la bâtira à la sueur de son front, qui t'a renié à trois reprises malgré l'assurance de son dévouement.

Dans ta condition de Dieu, auprès de ton Père, tu n'es pas un dieu éloigné de ses fidèles, mais tu es Dieu, qui est depuis le commencement, et qui entretient avec ses créatures une relation forte d'amour. Lorsque tes enfants vivent, chantent, louent, tu vis, chante et loue avec eux. Mais lorsque tes enfants souffrent, pleurent, sont persécutés, torturés, tu es avec eux, auprès d'eux, et tu ressens leur douleur dans la profondeur de ton cœur si grand, de ton cœur transpercé par la lance. Si ta résurrection est perpétuelle et éternelle, ta croix se répète à chaque fois que l'un d'entre nous croule sous le joug de la souffrance. Ton sang ne cesse de couler, comme le sacrifice que tu as fait pour notre rédemption.

Non, Seigneur, ils ne peuvent savoir ce qu'ils disent, comme nous ne pouvons savoir ce que tu ressens, ce que tu continues à vivre, toi qui est présent à chaque seconde, à chaque instant, auprès des plus pauvres et des plus malheureux.

Il n'y a, Seigneur, aucune promotion à gagner. Dieu le Père, tu sais ce qui est bon pour tes créatures, tu sais qui est digne d'être placé à ta gauche et à ta droite. Il est inutile de prier pour te demander une quelconque faveur, car cela n'est pas la Voie que tu nous ouvres.

Qu'on nous reconnaisse à la manière d'où nous nous aimons. Que tu nous juges à notre Foi et à nos œuvres. Que nos œuvres soient en cohérence, en adéquation, en communion avec ce que tu nous demandes. Aimons-nous les uns les autres comme tu nous as aimé, car il n'est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime.

Si nous allons vers le pauvre, nous te trouverons, nous serons à ta gauche et à ta droite ;

Si nous allons vers les malades, les pestiférés, nous te trouverons, nous serons à ta gauche et à ta droite ;

Si nous allons vers les aveugles, les sourds, les muets, nous te trouverons, nous serons à ta gauche et à ta droite ;

Si nous accueillons l'étranger, l'exilé, le persécutés, nous t'accueillerons, nous serons à ta gauche et à ta droite ;

Si nous donner à manger à l'affamé, autour de notre table, c'est toi qui partageras notre pain, nous serons à ta gauche et à ta droite ;

Si nous donnons de l'eau à l'assoiffé, c'est toi qui sera avec nous à côté du puit, nous serons à ta gauche et à ta droite ;

Si nous aimons notre prochain, notre ami, notre ennemi, c'est toi que nous aimerons, tu seras auprès de nous, nous serons à ta gauche et à ta droite.

Il n'est pas nécessaire d'être parmi les premiers, il suffit de te chercher où tu es. Il suffit de désirer marcher dans tes pas. Il suffit d'écouter ton Evangile, et de le vivre dans notre cœur, dans notre âme, dans notre esprit et dans notre chair.

Refusons d'être servis mais soyons serviteurs. Toi, tu nous as montré l'exemple, tu as parlé et agi, tu as guéri des malades, ouvert les yeux à des aveugles, ressuscité des morts. Tu as lavé les pieds de tes disciples, à la veille de ta mise à mort, alors que tu savais que ton heure arrivait.

En ce temps de carême, de pénitence et de réflexion, nous devons entendre ces appels que tu nous fais, entrer dans la charité vraie et réelle, avec pour seule et unique consolation la certitude que pendant que nous faisons cela, tu es là, avec nous, nous sommes à ta gauche ou à ta droite, à une place privilégié.

Seigneur Dieu le Père, toi pour qui rien n'est inconnu, toi des les voies sont impénétrables, toi qui sais ce qui est bon pour nous avons même que nous le formulions, donne-nous d'admirer ta splendeur dans un esprit de crainte et d'adoration ;

O Christ, toi qui porte nos fardeaux, sois auprès de nous, avec nous, comme un compagnon de route, un maître, un médecin, un don délicieux qui, comme le miel, viendra adoucir les plaies qui nous seront présentés.

Que ton Esprit-Saint nous garde sans cesse sur la voie de la Foi, de la Charité et de l'Esperance, et nous insuffle un unique et salvateur désir : celui de te servir et de t'appartenir.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)


Prière finale pour le Carême :

Seigneur Jésus Christ, durant quarante jours, nous allons marcher dans tes pas.
Tu es parti au désert et tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu.
Nous allons parcourir nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent.
Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres.
Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer.
Donne-nous, Seigneur, de nous éloigner de tout orgueil et gloriole, de toute démonstration ostentatoire, et de donner, prier ou jeûner dans le secret de nos cœurs, afin de donner à notre démarche une intention pure, et que l'on nous reconnaisse « à la façon dont nous nous aimons ».
Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons.
A nous, pauvres pécheurs, disciples divisés, parce que cela n'est pas ta Volonté, affermis nous dans notre Foi et notre zèle pour que nous œuvrions chaque jour dans l'œcuménisme et la voie de l'unité des Chrétiens, ainsi que dans le respect et l'accueil des autres religions, car tu es venu pour tous les Hommes. Par notre démarche de rédemption, purifie-nous de tout ce qui nous sépare, et qui est l'œuvre du prince de ce monde.
Selon ton commandement, assumons avec vigueur ce que nous sommes : que notre oui soit oui, que notre non soit non.
Par toi, Dieu le Père tout-puissant et miséricordieux, qui nous pardonne ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe de Dieu, qui est parti au désert et qui a vaincu le mal ; en toi, Dieu l'Esprit-Saint, souffle vivant et vivifiant, qui nous donne la force d'avancer vers la sainteté. Amen, Maranatha.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

Merci ! 6 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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