Témoignage : fête de Pourim

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En tout humilité, je vous livre un témoignage, celui de la rencontre vécue ce soir avec une communauté Juive pour la fête de Pourim. Le temps de carême est le temps de la rencontre. Puisse cette petite méditation vous aider dans votre cheminement.


Ce soir, Seigneur mon Dieu, j'étais invité par une amie juive pour la fête de Pourim.

J'étais là, dans la synagogue, un peu hagard et impressionné, et j'ai senti ta présence à mes côtés.

La synagogue était belle, toute de bois vêtue ; derrière un rideau se trouvait la Torah.

J'ai reçu un bon accueil, on m'a remis un livret et un beau livre de prières.

J'ai écouté le rabbin chanter en hébreux l'office du soir,

Puis tout le monde a entonné, toujours en hébreux, le Chema Israël (« écoute, Israël »).

Le rabbin a ensuite sorti le rouleau du livre d'Esther, dont l'histoire est à l'origine de la fête de Pourim.

J'ai commencé par essayer de suivre la traduction française,

Mais connaissant le livre, je me suis vite laisser aller à l'écoute du chant hébreux,

Méditant dans mon coin.

Le livre d'Esther raconte l'histoire d'une petite Juive, Esther, élevée par son cousin Mardochée, homme juste et vertueux.

C'est une communauté juive exilée qui vit en Perse sous le règne du puissant roi Assuérus.

Ce dernier, qui vient de répudier sa femme désobéissante, s'éprend pour Esther, d'une grande beauté, et la fait reine.

Haman, arriviste prêt à tout qui devient son premier ministre, parce que Mardoché refuse de s'incliner à son passage, décide et convainque le roi d'exterminer toute la population juive.

Mal absolu, inspiré par le démon, c'est sur un tirage au sort (Pour) qu'il décidera de la date de ce génocide.

Esther, avec ton aide ô Dieu Tout Puissant, parvient à convaincre le roi lors d'un banquet de sauver son peuple.

Pour ses exactions, Haman sera pendu en lieu et place où il avait décidé du même sort pour Mardochée.

Pourim, issu du mot Pour, tirage au sort, célèbre cette victoire par un jour de fête et de festin, après le jeûne d'Esther.

Me voilà donc, à écouter cette langue qui doit ressembler à celle que tu as parlée durant ta condition d'homme,

Emporté par la beauté du chant.

Tout le monde a une crécelle, un grelot, et lorsque le nom d'Haman est prononcé, lui l'image du mal, un grand vacarme se fait dans le temple, des coups sur le bois et des cris, une façon de répudier le démon.

Je me suis laissé prendre au jeu, n'oubliant jamais ton nom, et me rappelant que tu étais juif,

Que tu as fréquenté la synagogue, le temple, que tu as lu la Torah et les textes des prophètes,

Que tu as enseigné en ces hauts lieux.

Ce soir, en répondant humblement à l'invitation,

En faisant preuve d'un profond respect pour cette communauté qui m'accueillait,

En me sentant en communion avec ce texte que nous aussi nous lisons,

Je me suis présenté en ton nom, celui de Chrétien, venu en signe de paix et d'ouverture.

Tu étais avec moi, Jésus, tout au long de ce moment, je te sentais à mes côtés, je sentais le poids de ta croix qui bougeait sur ma poitrine.

Ce soir, soir de carême, j'ai compris le lien indéfectible qui existe entre la première alliance et la nouvelle ;

Ce soir, soir de repentance et d'accueil, je voulais être au contact direct de ce grand peuple, celui qui nous a précédé, celui qui nous a tant appris, celui qui a tant souffert, dans des génocides ignobles, des déportations et des diasporas, celui qui continue d'essuyer des crimes, des profanations, des insultes, du racisme et de la discrimination.

Ce soir, je voulais adjoindre à mes paroles des actes.

La rencontre humaine est la meilleure œuvre.
J'étais avec des hommes, des femmes, qui me ressemblaient.

Des semblables qui, comme moi, n'ont de cesse que de proclamer la grandeur de ton Nom, Dieu le Très-Haut,

A aucun moment nos différences ne m'ont parasité, parce qu'ils ont fait preuve, envers moi, d'une humanité peu ordinaire.

Merci Seigneur, toi le Très-Haut, Dieu d'Abraham, d'Isaac, de Jacob, des prophètes, car ce soir j'ai vécu un grand moment de Foi ;

Merci, ô Christ, qui m'as donné de connaître ce que tu as vécu durant ta condition d'homme, dans cette si belle langue hébraïque ;

Merci, Esprit-Saint, de m'avoir poussé à accepter cette invitation. Que ton souffle perdure pour que la paix advienne, pour que le racisme et l'antisémitisme cessent, pour que nos grands frères dans la Foi aient le respect et la reconnaissance qu'ils méritent.

Si il est possible pour un Chrétien d'avoir une âme juive, je te remercie, Dieu Un, de me donner la grâce de cette amitié.

Amen.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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