Carême jour 9 - Vendredi I (06/03/20) : "Réconciliation des Chrétiens!"

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Le carême est un temps privilégié pour les Chrétiens. Nous y vivons quarante jours de réflexion, d'efforts et de jeûnes, en miroir avec les quarante jours passés par Jésus dans le désert. Ils s'ouvrent vers la mort et la résurrection du Christ. Comme les anciens, nous avons reçu les cendres, signe de contrition et de pénitence dans l'ancienne alliance, symbole de notre condition mortelle, mais aussi feu vivant qui nous réchauffe, fertilisant de notre renaissance. Marqués sur notre front de la croix, qui nous donne à contempler la mort de Jésus, mais surtout sa résurrection, marchons ensemble durant cette grande quarantaine vers la pâque de notre Seigneur Jésus le Christ.


Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Du livre du prophète Ézékiel :

Écoutez donc, fils d'Israël : est-ce ma conduite qui n'est pas la bonne ? N'est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, commet le mal, et meurt dans cet état, c'est à cause de son mal qu'il mourra. Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Il a ouvert les yeux et s'est détourné de ses crimes. C'est certain, il vivra, il ne mourra pas.

Évangile du Jour :

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des Cieux. Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu'un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu'un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d'accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou. » (Mt 5, 20-26)

Il est parfois, Seigneur, bon de t'entendre nous sonner les cloches, et remettre les pendules à l'heure. Ce serait tellement simple si, par des paroles incantatoires ou des rites précis, nous pouvions nous purifier. Il n'y aurait pas beaucoup d'efforts à faire, l'homme étant d'un naturel plutôt fainéant.

Tu nous as dit comment nous devions suivre ton chemin, et être reconnus, à la façon dont nous nous aimerions les uns les autres. La Fraternité en toi est essentielle.

Pour appuyer le trait, tu prends l'exemple extrême de la pire abomination : le meurtre. Au même titre que ce dernier, tu dis que celui qui se fâchera avec son frère devra passer en jugement !

Je ne pense être dans l'erreur Seigneur si en entendant de ta bouche « Réconcilie toi avec ton frère », je songe aux divisions anciennes et intestines qui gangrènent les Chrétiens du monde, les empêchant de vivre pleinement l'universalité de l'Église dont tu es la tête.
Les différences sont importantes, il est vrai, entre les protestants, les orthodoxes et les catholiques, mais la frontière est mince, puisqu'avec toi, Seigneur, rien n'est impossible. J'ai vécu cette proximité lors de la semaine pour l'unité des Chrétiens. Il existait énormément de joie entre les communautés qui s'accueillaient l'une l'autre, et nous remarquions notre parenté en disant le Notre-Père et le symbole des apôtres, qui nous est commun.

Mais ce n'est pas tout.
L'importance donnée à ta Parole de Vie, toi qui est Verbe de Dieu, permet de vivre de ta Sagesse, et d'affermir notre Foi. Elle permet aussi d'œuvrer en cohérence par nos actes de charité, par notre rapport aux plus petits et aux plus fragiles.
La croyance ferme au Kérygme des premiers temps, à ta conception par l'Esprit dans ta sainte mère la Vierge Marie, à ta filiation avec Dieu le Père dont tu es le Fils Unique, à ta mort sur la croix, à ta résurrection, à ton ascension au Ciel et à l'envoi de ton Esprit, nous conforte dans cette fraternité. Nous croyons, protestants, orthodoxes et catholiques, en ce mystère insondable et pourtant palpable : tu es un Dieu unique, unitaire, mais pourtant trinitaire, un seul Dieu à l'intimité vivante dans les trois personnes du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ce qui fait notamment que nous partageons le même baptême.
Alors, que penses-tu de nous, Seigneur, qui ne savons pas nous réunir, pourtant habités par la même Foi ? Devrons-nous passer devant le tribunal et payer jusqu'au dernier centime ?
Tu as envoyé ton Esprit pour que ta Volonté se fasse, notamment aux pères conciliaire de Vatican II, aux Saints papes Jean XXIII et Paul VI, et particulièrement à Saint Jean Paul II et la rencontre œcuménique et interreligieuse d'Assise.

« Avec ceux qui, étant baptisés, portent le beau nom de chrétiens sans professer pourtant intégralement la foi ou sans garder l'unité de la communion sous le Successeur de Pierre, l'Église se sait unie pour de multiples raisons . Il en est beaucoup, en effet, qui tiennent la Sainte Écriture pour leur règle de foi et de vie, manifestent un zèle religieux sincère, croient de tout leur cœur au Dieu Père tout-puissant et au Christ Fils de Dieu et Sauveur, sont marqués par le baptême qui les unit au Christ, et même reconnaissent et reçoivent d'autres sacrements dans leurs propres Églises ou dans leurs communautés ecclésiales. Plusieurs d'entre eux jouissent même de l'épiscopat, célèbrent la sainte Eucharistie et entourent de leur piété la Vierge Mère de Dieu. À cela s'ajoute la communion dans la prière et dans les autres bienfaits spirituels, bien mieux, une véritable union dans l'Esprit Saint, qui, par ses dons et ses grâces, opère en eux aussi son action sanctifiante et dont la force a permis à certains d'entre eux d'aller jusqu'à verser leur sang. Ainsi, l'Esprit suscite en tous les disciples du Christ le désir et les initiatives qui tendent à l'union pacifique de tous, suivant la manière que le Christ a voulue, en un troupeau unique sous l'unique Pasteur. À cette fin, l'Église notre Mère ne cesse de prier, d'espérer et d'agir, exhortant ses fils à se purifier et à se renouveler pour que, sur le visage de l'Église, le signe du Christ brille avec plus de clarté. » (Constitution dogmatique sur l'Eglise « Lumen Gentium », concile Vatican II, Paul VI, 21 Novembre 1964).
Seigneur, tu nous appelles à nous réconcilier avec notre frère, donne-nous la force d'aller vers les plus proches, ceux de notre famille avec qui nous avons un grief, nos amis, nos collègues, ceux que nous apprécions et ceux que nous n'apprécions pas, dans un dialogue sincère, franc, et un pardon du cœur pour reconnaître dans l'autre un semblable dont tu es le visage ;
Ô Christ, toi qui es la tête de l'Église, rassemble tes enfants, que nous surmontions nos blessures et cicatrices ouvertes, que nous vainquions nos vieilles rancœurs, comme tu l'a voulu durant le calvaire de ta passion, pour qu'à son tour le corps mystique et humain de l'Eglise universelle ressuscite ;
Seigneur, que par ton Esprit nous considérions comme frères tous les hommes de la terre, même ceux qui ont une autre religion ou philosophie, pour que nous soyons des artisans de paix pour tous les hommes qui font partie de ta divine Volonté.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)


Prière finale pour le Carême :

Seigneur Jésus Christ, durant quarante jours, nous allons marcher dans tes pas.
Tu es parti au désert et tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu.
Nous allons parcourir nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent.
Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres.
Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer.
Donne-nous, Seigneur, de nous éloigner de tout orgueil et gloriole, de toute démonstration ostentatoire, et de donner, prier ou jeûner dans le secret de nos cœurs, afin de donner à notre démarche une intention pure, et que l'on nous reconnaisse « à la façon dont nous nous aimons ».
Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons.
A nous, pauvres pécheurs, disciples divisés, parce que cela n'est pas ta Volonté, affermis nous dans notre Foi et notre zèle pour que nous œuvrions chaque jour dans l'œcuménisme et la voie de l'unité des Chrétiens, ainsi que dans le respect et l'accueil des autres religions, car tu es venu pour tous les Hommes. Par notre démarche de rédemption, purifie-nous de tout ce qui nous sépare, et qui est l'œuvre du prince de ce monde.
Selon ton commandement, assumons avec vigueur ce que nous sommes : que notre oui soit oui, que notre non soit non.
Par toi, Dieu le Père tout-puissant et miséricordieux, qui nous pardonne ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe de Dieu, qui est parti au désert et qui a vaincu le mal ; en toi, Dieu l'Esprit-Saint, souffle vivant et vivifiant, qui nous donne la force d'avancer vers la sainteté. Amen, Maranatha.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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