Carême jour 5 Lundi I (2/03/20) : " J'avais faim"

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Le carême est un temps privilégié pour les Chrétiens. Nous y vivons quarante jours de réflexion, d'efforts et de jeûnes, en miroir avec les quarante jours passés par Jésus dans le désert. Ils s'ouvrent vers la mort et la résurrection du Christ. Comme les anciens, nous avons reçu les cendres, signe de contrition et de pénitence dans l'ancienne alliance, symbole de notre condition mortelle, mais aussi feu vivant qui nous réchauffe, fertilisant de notre renaissance. Marqués sur notre front de la croix, qui nous donne à contempler la mort de Jésus, mais surtout sa résurrection, marchons ensemble durant cette grande quarantaine vers la paque de notre Seigneur Jésus le Christ.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

Du livre des Lévites :

Le Seigneur parla à Moïse et dit : « Parle à toute l'assemblée des fils d'Israël. Tu leur diras : Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. (…) Tu n'exploiteras pas ton prochain, tu ne le dépouilleras pas : tu ne retiendras pas jusqu'au matin la paye du salarié. Tu ne maudiras pas un sourd, tu ne mettras pas d'obstacle devant un aveugle : tu craindras ton Dieu. Je suis le Seigneur.

De l'Évangile du jour :

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !” (Mt 25, 31-46)

Au jour du jugement, Seigneur, nous espérons être du bon côté, avec toi, du côté des brebis, parce que c'est l'héritage que tu prépares pour nous depuis la fondation du monde, ton Royaume que nous ne cessons de proclamer. Alors nous pouvons être pris de crainte, en nous demandant : mais comment faire pour ne pas finir dans la fournaise ?

Comme toujours, ta Parole est accompagnée d'une explication, et vient accomplir ce que les prophètes ont toujours annoncé. Déjà Moïse, qui accomplit la première pâque libérant le peuple captif du joug égyptien, prévient son peuple. C'est tout d'abord un appel à la sainteté, une sainteté semblable à la tienne. Pour atteindre cette sainteté, il faut notamment passer par la charité, et la charité commence par l'arrêt du péché. L'exploitation de l'homme par l'homme, la mise à l'écart de la différence, de ceux qui portent un handicap, l'enrichissement sur le dos des pauvres, l'esclavage : ce sont là des entraves gravissimes à l'amour du prochain. Par l'intermédiaire de ton prophète Moïse, qui préfigure ta résurrection, tes mots sont sans appel : tu craindras le Seigneur. Je suis le Seigneur. La crainte est un des dons de ton Esprit-Saint. Elle est synonyme d'adoration, et c'est en suivant tes commandements qu'on trouve le chemin, c'est en écoutant ta Parole et ta Sagesse que les eaux s'ouvrent pour passer sur l'autre rive.

Face à tes disciples, tu expliques de nouveau l'importance de la Charité, et tu formules les œuvres précises que cette dernière nécessite : donner du pain aux affamés, donner de l'eau aux assoiffés, ouvrir ses bras à l'étranger, vêtir ceux qui sont à nu, porter assistance aux souffrants, être miséricorde pour les prisonniers. Tes mots sont au propre comme au figuré, car si réellement nous devons être des sources vivantes pour ces besoins, nous devons aussi comprendre ce qui touche l'âme : combien de fois a-t-on faim et soif de ta Parole, de ton Pain vivant et vivifiant ? Combien sommes-nous étrangers, pestiférés, par nos différences ? Comment nous met-on à nu par nos comportements à risque de souffrance, et combien a-t-on besoin de la protection de ta Sainte Tunique face à ce monde ?  Quels sont les maux qui nous atteignent dans nos cœurs et nos esprits, nous poussant dans le désespoir et la pénombre ? Et toutes ces prisons que nous construisons, pour nous enfermer, nous éloigner des autres et de nous-même ?

Toi, Seigneur, Innocent des innocents, tu as été fait captif ; on t'a traité comme un étranger, un indigne, un pestiféré ; on a arraché tes vêtements, on t'a mis à nu pour t'enlever ta condition d'humanité ; tu as souffert des blessures qu'on t-a infligées ; tu as eu faim ; tu as eu soif, et c'est de l'eau vinaigrée qu'on t'a donnée. Toi, l'Innocent, on t'a mis à mort, on a percé ton côté. Il en est alors sorti de l'eau et du sang : l'eau pure du baptême, le sang sacrificiel de l'eucharistie.

Seigneur, cette charité est si importante que tu nous précises que lorsqu'on assiste l'un de ces petits, c'est à toi qu'on le fait. Tu te fais présence réelle dans le tout petit. Ainsi seront reconnues les brebis des boucs au jour du jugement : dans la façon dont, en écoutant ta Parole et vivant de ton corps et de ton sang, nous t'avons aimé à travers notre prochain.

Seigneur, en ce temps de Carême, donne-nous l'intelligence de la foi pour comprendre ta Parole, s'en nourrir, l'aimer, car c'est elle qui, à travers toi et ton eucharistie, assouvit notre faim, notre soif, calme notre souffrance, panse nos plaies ;

O Christ, toi qui es présent dans les pauvres, les petits, les humbles, les malheureux, donne-nous de porter un regard d'amour à celui qui croisera notre chemin, et d'adjoindre à nos pensées et nos paroles les actes qui seront les fondations d'une humanité fraternelle, aimante, égalitaire et juste ;

Seigneur, que ton Esprit inonde nos cœurs, notamment ceux des puissants, des riches et des décideurs : qu'ils ne ressentent aucune honte de leur situation, mais qu'ils s'en servent pour être des artisans de paix, de générosité et de justice sociale.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)

Prière finale pour le Carême :

  • Seigneur Jésus Christ, durant quarante jours, nous allons marcher dans tes pas.
    Tu es parti au désert et tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu.
    Nous allons parcourir nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent.
    Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres.
    Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer.
    Donne-nous, Seigneur, de nous éloigner de tout orgueil et gloriole, de toute démonstration ostentatoire, et de donner, prier ou jeûner dans le secret de nos cœurs, afin de donner à notre démarche une intention pure, et que l'on nous reconnaisse « à la façon dont nous nous aimons ».
    Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons.
    A nous, pauvres pécheurs, disciples divisés, parce que cela n'est pas ta Volonté, affermis nous dans notre Foi et notre zèle pour que nous œuvrions chaque jour dans l'œcuménisme et la voie de l'unité des Chrétiens, ainsi que dans le respect et l'accueil des autres religions, car tu es venu pour tous les Hommes. Par notre démarche de rédemption, purifie-nous de tout ce qui nous sépare, et qui est l'œuvre du prince de ce monde.
    Selon ton commandement, assumons avec vigueur ce que nous sommes : que notre oui soit oui, que notre non soit non.
    Par toi, Dieu le Père tout-puissant et miséricordieux, qui nous pardonne ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe de Dieu, qui est parti au désert et qui a vaincu le mal ; en toi, Dieu l'Esprit-Saint, souffle vivant et vivifiant, qui nous donne la force d'avancer vers la sainteté. Amen, Maranatha..


Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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