Carême jour 3 : vendredi après les cendres : pourquoi ne jeûnent-ils pas ?

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Le carême est un temps privilégié pour les Chrétiens. Nous y vivons quarante jours de réflexion, d'efforts et de jeûnes, en miroir avec les quarante jours passés par Jésus dans le désert. Ils s'ouvrent vers la mort et la résurrection du Christ. Comme les anciens, nous avons reçu les cendres, signe de contrition et de pénitence dans l'ancienne alliance, symbole de notre condition mortelle, mais aussi feu vivant qui nous réchauffe, fertilisant de notre renaissance. Marqués sur notre front de la croix, qui nous donne à contempler la mort de Jésus, mais surtout sa résurrection, marchons ensemble durant cette grande quarantaine vers la paque de notre Seigneur Jésus le Christ.

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Du livre d'Isaïe :

« Quand nous jeûnons, pourquoi ne le vois-tu pas ? Quand nous faisons pénitence, pourquoi ne le sais-tu pas ? » Oui, mais le jour où vous jeûnez, vous savez bien faire vos affaires, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous. Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages. Ce n'est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd'hui que vous ferez entendre là-haut votre voix.

Évangile du jour :

En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s'approchèrent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l'Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront. » Mt 9, 14-15

Les Pharisiens cherchent une fois de plus à te piéger, Seigneur Jésus. Ils viennent te chercher sur le jeûne et le fait que tes disciples ne le respectent pas. Les pharisiens, ce sont les plus fervents, ceux qui se tiennent pour dépositaires de la tradition et de la Loi.
Seigneur, pardonne-moi de faire un peu d'arithmétique. Dans le carême que nous vivons, il nous est donné de prier et de jeûner, à différents niveaux, durant quarante jours. Pourtant, si on compte jusqu'à Paque, il y a quarante-sept jours.
Fait méconnu et pourtant bien réel : nous enlevons de ces quarante-sept jours les sept dimanches de carême, ce qui nous donne bien quarante jours.
Pourquoi ?
Tous les dimanches quels qu'ils soient sont la célébration de ta résurrection. Ainsi, le dimanche, nous ne sommes pas en carême, mais en fête de la résurrection. Comme les disciples, parce que l'époux, c'est-à-dire toi, le Verbe vivant est présent, nous ne jeûnons pas.
Nous louons car tu es ressuscité, tu es vivant, tu es parmi nous, et nous n'attendons plus le salut car tu es le Salut. Comment tes disciples, en ta présence, en ta manifestation, en ta Lumière, face à toi qui es Dieu sur terre, pouvaient-ils se morfondre ?
Cela nous donne, par ailleurs, une indication pour vivre notre carême en vérité, en ta Vérité. Ta résurrection a eu lieu une bonne fois pour toute, et tu es là, avec nous, et ton règne n'aura pas de fin. Le carême n'est donc pas un temps de mortification, mais un temps de conversion, de réconciliation, de pardon et de charité. Jeûner se révèlerait-il utile si ce ne sont pas nos cœurs que nous purifions? Le jeûne est un signe fort, qui doit s'accompagner d'une conversion du cœur dans la Foi et l'Espérance vers la Charité. Le carême est donc un chemin de conversion, de préparation pour mieux accueillir ta résurrection que nous fêtons lors de la Pâque, dans les mystères visibles et invisibles de ton Eglise et de tes sacrements.

Car loin de moi, Seigneur, l'idée de mettre en cause l'importance des temps liturgiques et de la tradition de l'Église. Ils sont au contraire des balises essentielles dans notre vie car nous, pauvres pécheurs, avons besoin de signes visibles, de piqûres de rappel. Lorsque nous jeûnons mercredi des cendres ou vendredi saint, nous sentons dans nos corps la faim s'installer. Cette faim nous te fait rappeler. Cette faim, aussi, nous permet d'embrasser une infime partie de la grande souffrance de nos frères et sœurs qui souffrent de la famine, une infime partie de la souffrance que tu as vécu lors de ta passion, et que tu continues de vivre à chaque fois que l'un d'entre nous est persécuté . Ces temps, ces moments, c'est toi qui les a voulu et qui les veux, les inspirant par ton Esprit à nos ancêtres, nos pères, nos docteurs et nos papes. Ils nous apportent sens, joie et clarté, nous permettant de vivre en communion, c'est-à-dire en communauté, auprès des nôtres.
Seigneur, ne nous laisse pas aller sur des chemins mortifères, mais garde nous dans la joie de la Vie éternelle et manifestée dans ta résurrection.
Ô Christ, transforme nos jeûnes, nos efforts, nos contritions, comme autant de chemins de louange et de célébration de ta présence parmi nous, de moments d'offertoire de joie et non de peine.
Seigneur, que ton Esprit souffle sur ce chemin qu'il nous est donné de traverser, nos pas dans la tristesse, mais dans la joie de ceux qui mettent une parenthèse au flot impétueux de ce monde pour se rapprocher plus près de toi.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha !

(durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)

Prière finale pour le carême :

Seigneur Jésus Christ, durant quarante jours, nous allons marcher dans tes pas.
Tu es parti au désert et tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu.
Nous allons parcourir nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent.
Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres.
Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer.
Donne-nous, Seigneur, de nous éloigner de tout orgueil et gloriole, de toute démonstration ostentatoire, et de donner, prier ou jeûner dans le secret de nos cœurs, afin de donner à notre démarche une intention pure, et que l'on nous reconnaisse « à la façon dont nous nous aimons ».
Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons.
A nous, pauvres pécheurs, disciples divisés, parce que cela n'est pas ta Volonté, affermis nous dans notre Foi et notre zèle pour que nous œuvrions chaque jour dans l'œcuménisme et la voie de l'unité des Chrétiens, ainsi que dans le respect et l'accueil des autres religions, car tu es venu pour tous les Hommes. Par notre démarche de rédemption, purifie-nous de tout ce qui nous sépare, et qui est l'œuvre du prince de ce monde.
Selon ton commandement, assumons avec vigueur ce que nous sommes : que notre oui soit oui, que notre non soit non.
Par toi, Dieu le Père tout-puissant et miséricordieux, qui nous pardonne ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe de Dieu, qui est parti au désert et qui a vaincu le mal ; en toi, Dieu l'Esprit-Saint, souffle vivant et vivifiant, qui nous donne la force d'avancer vers la sainteté. Amen, Maranatha.



Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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