Un exorcisme

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Chers frères et sœurs, nous cheminons vers le mercredi des cendres et le temps privilégié du Carême. Je vous proposerai, durant le carême, un humble cheminement vers Pâques au rythme des textes du jour, dans la joie et la fraternité du Christ.


Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.


Évangile du Jour : 

 

En ce temps-là, Jésus, ainsi que Pierre, Jacques et Jean, descendirent de la montagne ; en rejoignant les autres disciples, ils virent une grande foule qui les entourait, et des scribes qui discutaient avec eux.
Aussitôt qu'elle vit Jésus, toute la foule fut stupéfaite, et les gens accouraient pour le saluer. Il leur demanda : « De quoi discutez-vous avec eux ? »
Quelqu'un dans la foule lui répondit :
« Maître, je t'ai amené mon fils, il est possédé par un esprit qui le rend muet ; cet esprit s'empare de lui n'importe où, il le jette par terre, l'enfant écume, grince des dents et devient tout raide. J'ai demandé à tes disciples d'expulser cet esprit, mais ils n'en ont pas été capables. » Prenant la parole, Jésus leur dit :
« Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi. »
On le lui amena. Dès qu'il vit Jésus, l'esprit fit entrer l'enfant en convulsions ; l'enfant tomba et se roulait par terre en écumant. Jésus interrogea le père :
« Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il ? »
Il répondit : « Depuis sa petite enfance. Et souvent il l'a même jeté dans le feu ou dans l'eau pour le faire périr. Mais si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par compassion envers nous ! »
Jésus lui déclara : « Pourquoi dire : “Si tu peux”… ? Tout est possible pour celui qui croit. »
Aussitôt le père de l'enfant s'écria : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! »
Jésus vit que la foule s'attroupait ; il menaça l'esprit impur, en lui disant :
 « Esprit qui rends muet et sourd, je te l'ordonne, sors de cet enfant et n'y rentre plus jamais ! »
Ayant poussé des cris et provoqué des convulsions, l'esprit sortit. L'enfant devint comme un cadavre, de sorte que tout le monde disait : « Il est mort. »
Mais Jésus, lui saisissant la main, le releva, et il se mit debout. Quand Jésus fut rentré à la maison, ses disciples l'interrogèrent en particulier : « Pourquoi est-ce que nous, nous n'avons pas réussi à l'expulser ? »
Jésus leur répondit : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. »
 Mc 9, 14-29


Nous assistons, aujourd'hui ô Seigneur, purement et simplement à un exorcisme en bon et due forme.

Tu descends de la montagne, et voici qu'à ta vue, comme toujours, une foule s'amasse. Tu ne les appelles pas vraiment, mais eux, certainement des personnes de tous niveaux, qui étaient par-là, te reconnaissent et s'approchent comme attirés par une force invisible. Et il y a là un père de famille qui t'accoste, et qui t'appelle au secours parce que son fils est possédé et qu'aucun de tes disciples n'est parvenu a le sauver. Le père semble fatigué, épuisé, éprouvé, et si il vient te voir, c'est qu'il attend beaucoup car tu as tout pouvoir sur les démons.

Ta première réaction est un peu étrange, inattendue de ta part : tu reproches à cette génération son peu de Foi. Nous reviendrons plus tard sur ce point. Tu finis par demander à ce que l'on t'emmène l'enfant.

Arrêtons-nous un instant sur cette histoire de possession. Il y a une tendance, chez les croyants, de nier le malin, de le rendre nébuleux et abstrait, d'en faire un concept pur qui n'aurait d'autre existence que l'idée du mal et du péché en opposition au bien. Cette vision manichéenne n'est pourtant et malheureusement pas réellement ce que nous enseignent les écritures. Le malin, Lucifer, Satan et ses démons existent bel et bien. Ange de lumière, Lucifer a été déchu par son action propre, celle de vouloir être à l'égal de Dieu, propulsant lui et d'autres anges loin de la Lumière, dans ce qu'il est commun d'appeler la Ténèbre. En ce sens, le démon et Satan ont une action aujourd'hui encore, et les cas de possessions sont nombreux. Chaque diocèse possède son exorciste, et il est vrai qu'il n'est pas coutume ni utile de rendre public les exorcismes petits ou grands qui ont lieu.

Ce pauvre enfant présenté à Jésus est d'ailleurs une victime très tracassée : le démon agit sur le corps par l'écume, la raideur, les convulsions. A ton contact, les signes sont exacerbés. Pourquoi ? Parce que le démon te reconnaît, comme dans d'autres exemples, notamment lorsque la troupe de démons appelée Légion dit : « Nous savons qui tu es ! » Ils te reconnaissent parce que de toi émane la Lumière de Dieu, Fils de Dieu, Dieu toi-même, Lumière qu'ils ont connu avant leur déchéance, et qu'ils ont trahie.

Tu as tout pouvoir sur le démon. Mais tu mets à l'épreuve le papa, qui dit : « si tu peux quelque chose ». Ce conditionnel te déplait. La Foi n'est ni conditionnelle ni tiédeur. La Foi est un oui ou un non, franc, incisif, sans concession. C'est pour cela que tu reproches le peu de Foi à tes disciples : bien souvent, on a tendance à taire sa Foi, la faire timide, par honte ou peur. Mais toi, tu veux que nous l'affermissions car ce n'est que comme cela que nous pouvons te suivre. "Heureux celui qui croit sans avoir vu".

Lorsque le père dit : « Je crois », tu ordonnes simplement au démon de sortir, et ce dernier, non sans se trémousser, s'en va. L'enfant reste là, certainement épuisé, éprouvé et fatigué de tout cela, si bien que les gens le croient mort, mais toi, en le prenant par la main, tu lui redonnes la force de vie, et il se lève.

Une fois seul avec tes disciples, une phrase énigmatique sort de ta bouche, car les disciples s'interrogent sur leur échec. « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. »

La prière est l'un des exercices de Foi les plus complexes, et à la fois des plus simples. Prier, c'est s'abandonner pour se donner entièrement à Dieu, dans une attitude de communion, de cœur à cœur, de vérité et de franchise. Nous sommes si peu à y arriver vraiment, pris que nous sommes par les tracas de ce monde.

Il est important, ô Seigneur, de lutter contre le démon. C'est une affaire de chaque jour, car il n'est jamais bien loin des croyants. Nous avons pour cela de nombreuses armes : ta Parole, ton Eglise, tes sacrements, notamment la confession et l'eucharistie, ta Présence réelle dans le Saint Sacrement, le chapelet, la communion des Saints, les neuvaines, la prière réelle et sincère, les bonnes œuvres en ton Nom, et bien d'autres encore. C'est un vrai OUI que nous devons te dire, et un vrai NON que nous opposons à Satan, sans compromission ni aménagement.

Imprégnons nous de ce qui est inscrit sur la croix de Saint Benoit :

 

C S P B : « Crux Sancti Patris Benedicti » : Croix du saint Père Benoît.
Sur l'arbre de la Croix du saint Père Benoît, on lit de gauche à droite : N D S M D : « Non Draco Sit Mihi Dux » : Le dragon ne doit pas être mon guide.
De haut en bas : C S S M L : « Crux Sacra Sit Mihi Lux » : La Croix doit être ma lumière.
Une inscription plus longue entoure la Croix du saint Père Benoît. Elle commençait autrefois par le nom de Jésus « IHS ». Elle a été remplacée par le mot « PAX ». L'inscription se poursuit vers la droite par les lettres :
V R S N S M V : « Vade Retro Satana, Numquam Suade mihi Vana » : Arrière Satan, ne me tente jamais par la vanité.  S M Q L I V B : « Sunt Mala Quae Libas, Ipse Venenum Bibas » : Ce que tu offres, ce n'est que du mal, ravale ton poison.


Oui, Seigneur, éloigne de nous le dragon, le serpent, le diable qui divise, Satan qui dit non à ton Salut, Lucifer qui voulait être à l'égal de Dieu, et toute leur armée de démons, sur qui tu as tout pouvoir, sur lequel tu es à jamais Seigneur ;

Oui, Seigneur, que ta Croix soit notre Lumière, car tu y as accompli les écritures, et qu'elle est à la fois le symbole de ta mort, mais aussi de ta résurrection, victoire sur la mort et le mal ;

Oui, Seigneur, que ton humilité soit pour nous exemple et modèle, afin que l'orgueil et la vanité, maîtres de tous les péchés, soient loin de nous.


Non à  Satan, et à ses œuvres ; non au diable et à ses promesses ; non à ce qui conduit aux ténèbres, non aux richesses de ce monde et au pouvoir ! Seigneur, toi Vrai Dieu, Lumière né de la Lumière, éloigne Satan de nous.


Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,


Amen, Alleluia !


Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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