« Va d'abord te réconcilier avec ton frère »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des Cieux. Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu'un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu'un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d'accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou. »
(Mt 5, 20-26)
Pardonner et être pardonné
L'expérience que tout homme fait de l'amour de Dieu est inséparable de l'expérience de son pardon, en raison de ce que Dieu est, et à cause de la sainteté de son nom. L'homme se découvre non seulement aimé, mais aimé d'un amour tel, qu'il le transforme et le rend juste. Dieu n'excuse pas, il n'a pas de complicité avec les démissions et les trahisons de ses fils ; mais il les justifie en pénétrant par son Esprit au plus profond de leur subjectivité. Il les rend meilleurs, c'est-à-dire pleinement eux-mêmes, capables d'aimer et de pardonner. C'est leur cœur qui est changé. L'expérience humaine du pardon est, elle aussi, structurée par un double mouvement, pardonner et être pardonné. L'expérience du pardon désiré, demandé et reçu exige aussi une maturation : elle introduit l'offenseur dans une œuvre de vérité qui s'accomplit en lui et requiert du temps. L'exigence de reconnaître sa faute et les conséquences sur sa victime (aveu et confession des fautes) à la fois le révèle à lui-même comme injuste, et le place devant la nécessité d'être remis de sa dette. Ce dernier élément implique qu'à travers l'acte commis, il a blessé la nature d'une relation. L'offense est humainement toujours injuste, car elle brise l'ordre naturel de la relation entre les hommes. La paix ne peut socialement revenir que si est restauré cet ordre initial de justice.
Mgr Jean Laffitte
Mgr Jean Laffitte a été secrétaire général du conseil pontifical pour la famille de 2009 à 2016. Il est depuis prélat de l'Ordre de Malte.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6