Depuis le début de ce carême, nous explorons les voies de la prière. Peut-être avez-vous l'impression que nous avons ouvert plusieurs chapitres d'un même livre. Si tel était le cas, c'est que nous aurions perdu notre pari : la lectio divina, la liturgie des Heures et l'oraison ne sont pas indépendantes, à l'image de deux droites parallèles, qui ne se croisent qu'à l'infini. Bien plus, la lectio divina, la liturgie des Heures et l'oraison sont en permanence entremêlées, et c'est ce que nous aimerions vous montrer aujourd'hui.

Si dans la lectio divina, je me mets à l'écoute du Seigneur qui me parle, si je lui réponds personnellement dans l'oraison, et communautairement dans la liturgie des Heures qui est la prière de l'Église, alors je peux constater qu'un cercle est bouclé : Dieu me parle, je lui réponds. S'il manque l'un des deux membres de la phrase, la prière est mutilée : l'oraison et la liturgie des Heures ne sont plus qu'un bavardage si elles ne sont pas muries de ce que le Seigneur me dit d'abord de lui, si elles ne sont pas une réponse à l'appel préalable de Dieu. De même, la lectio divina n'est qu'une captation de la Parole divine si je ne prends pas la peine d'y répondre. La prière est une, qui est une relation d'amour entre le Seigneur et nous-mêmes. Ainsi, plutôt que des voies parallèles, nous en avons décomposé les différentes phases. Mais après un tel travail de « dissection », il convenait de refaire le lien, d'insister sur la prière comme réalité unifiée.

Cependant, le cercle n'est pas la meilleure image. La figure du cercle risque de nous emprisonner dans une éternelle répétition, dans un sempiternel identique, qui exclurait tout progrès, tout mouvement et toute évolution. Pourtant, il y a du circulaire entre ce que Dieu me dit et ce que je lui dis. Ainsi, nous pouvons convoquer la figure de la spirale, plus à même d'exprimer l'idée d'une élévation circulaire progressive, que cette nouvelle semaine de Carême na manquera pas de vous faire vivre !

J'écoute cette méditation...