"Il fait entendre les sourds et parler les muets" (Mc 7, 31-37)

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Chant final : "Celui qui me guérit" de Geneviève FALLEUR

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus quitta le territoire de Tyr ;
passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée
et alla en plein territoire de la Décapole.
Des gens lui amènent un sourd
qui avait aussi de la difficulté à parler,
et supplient Jésus de poser la main sur lui.
Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule,
lui mit les doigts dans les oreilles,
et, avec sa salive, lui toucha la langue.
Puis, les yeux levés au ciel,
il soupira et lui dit :
« Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
Ses oreilles s’ouvrirent ;
sa langue se délia,
et il parlait correctement.
Alors Jésus leur ordonna
de n’en rien dire à personne ;
mais plus il leur donnait cet ordre,
plus ceux-ci le proclamaient.
Extrêmement frappés, ils disaient :
« Il a bien fait toutes choses :
il fait entendre les sourds et parler les muets. »

Source : AELF

Méditation du Père Bernard Devert

Il fait entendre les sourds et parler les muets.

Effata, dit l'homme de Nazareth ; ouvre-toi, prend le risque d'écouter pour entendre autrement afin de naître à l'inespéré. Qui peut rejeter une telle ouverture ?

Comment parler de ce qui nous habite, de cette parole intérieure, au lieu de répéter des mots qui sont si étrangers à nous-mêmes que nous ne savons plus qui nous sommes, d’où les repères perdus.

"Ouvre-toi", dit le Christ, c'est-à-dire libère-toi de ce que tu possèdes et qui, finalement, te possède.

Maurice Zundel dit que Dieu ne peut pas se posséder, il ne s'atteint lui-même qu'en se communiquant. Au cœur de la pauvreté divine se situent le sens et la source de l'incarnation.

Les disciples sont à la fois émerveillés, mais aussi déconcertés, et comment ne pas l'être tant ils sont, dans une première écoute, tentés de penser le Christ en terme de puissance. L’Effata va leur permettre d'entendre ce "craquement de l'âme", pour reprendre le mot si juste de Bernanos.

Ce craquement ouvre l'homme au cœur de ses faiblesses sans jamais le blesser pour saisir que c’est là que Dieu se tient.

Il y a de ces moments où seuls, les regards cachés sont des regards qui rendent possible la rencontre dans cet Effata.

Là où les cœurs sont lézardés de peine, l'idée de Dieu est bien souvent lézardée. Au choc de la souffrance s'ajoute celui d'un inévitable deuil des idées que nous avons sur Dieu et que, par trop souvent, nous véhiculons pour avoir perdu pour autant que nous ne l'ayons jamais eu le sens de l'essentiel.

Tous, nous faisons l’expérience de nos finitudes. Paradoxalement, il y a plutôt lieu de s’en réjouir car que serions-nous si rien ne nous manquait.

A l’heure où il est évoqué l’homme surdimensionné ou encore augmenté, le progrès décisif pour que notre monde soit habitable pour tous, ne nécessite-t-il pas de mettre l’accent sur l’augmentation du cœur pour voir plus large et plus haut.

S’ouvre le risque de découvrir « les angles morts » qui se révèlent finalement des angles de vie pour voir les fragilités, celles-là mêmes qui nous font quitter les idées de puissance pour n’apercevoir que la projection de soi.

Par ces regards habités par le détour de l’autre, alors nous nous ouvrons au silence pour quitter enfin le mutisme, découvrant étonnés, que l’homme, dans sa fragilité, est le sanctuaire du divin.

Effata ! Quelle ouverture

Prière de la communauté

Notre Père

Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. Amen

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5 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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