Neuvaine à Ste Thérèse d'Avila, 3ème jour.
Ne suis-je pas assez éprouvée, ne connaissez-vous pas à fond le vœu de mon cœur ; après tant d'années de constance ? Doutez-vous de ma résolution, m'avez-vous vue varier un seul instant, ne m'avez-vous pas toujours aperçue toute tournée vers la voix qui m'appelle, tendant à elle de toutes mes pensées, de tous mes désirs et de toutes mes forces ; soupirant sans cesse après le bonheur de la suivre ; fondant en larmes de me voir ainsi renvoyée d'année en année ; conjurant Dieu de toute la ferveur, et dans toute la sincérité de mon âme, de briser, enfin, mes liens ; vous pressant, vous sollicitant de m'aider à les rompre, employant pour vous y engager, l'intercession de vos plus chères filles ? N'ai-je pas connu assez le monde pour le détester à jamais, pour ne jamais le regretter ? J'ai considéré tant de fois, une à une, toutes les douceurs de cet état, auquel je veux renoncer ! Vous m'êtes témoin, ô mon Jésus, qu'il n'en est point que j'aie balancé à vous sacrifier. Vaines douceurs, douceurs pleines d'amertume, fussent-elles mille fois plus pures, je préfère le Calice de mon Sauveur. Ne me dites point, ma Sainte Mère, que je ne connais pas encore assez votre règle. Ah ! ne m'avez-vous pas vu la lire sans cesse, la méditer, la porter toujours sur moi, en faire mes délices ? Je ne me suis rien déguisé, abaissements, pauvreté, austérités de toutes espèces, privations de toutes sortes, solitude, délaissements, contradictions, humiliations, mépris, mauvais traitements, j'ai mis tout au pis ; rien ne m'a effrayée, j'ai comparé l'état de Princesse et l'état de Carmélite, et toujours j'ai prononcé que celui de Carmélite valait mieux que celui de Princesse ; et jamais ce jugement ne s'effacera de mon cœur ; j'ai vu, ô mon Jésus, j'ai soupesé la croix, dont je, vous prie de me charger. Ah ! que n'est-elle aussi pesante que la vôtre !
Je vous salue Marie...
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6