Désert, repos, enseignement.

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Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit


Extrait de l'Evangile du jour :  

En ce temps-là, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu'ils avaient fait et enseigné.

Il leur dit : « Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. »

De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l'on n'avait même pas le temps de manger.

Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l'écart.

Les gens les virent s'éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes,

ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.

En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.


Cet Evangile, O Seigneur, fait suite à celui d'hier, où l'on assiste horrifié à la décapitation de Saint Jean le Baptiste, et surtout celui d'avant-hier, dans lequel tu envoies tes disciples en mission deux par deux :

Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.
« Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. »
Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l'hospitalité dans une maison, restez-y jusqu'à votre départ.
Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »

Seigneur, tu envoies les tiens en mission. Tu leur donnes le pouvoir sur les esprits mauvais, et c'est pas deux qu'ils partent. Il n'est pas toujours facile de travailler à deux, ou à plusieurs. C'est vrai, lorsqu'on est tout seul, c'est plus simple : on applique ses idées, sans contradiction, et on récolte tous les compliments, tous les merci. A deux en revanche, il faut savoir écouter, faire des concessions, prendre sa place, et tantôt la laisser. A deux, on vit un principe qui t'est très cher, celui de fraternité. « C'est à la manière dont vous vous aimerez qu'on vous reconnaîtra. » Et puis à deux, on est plus en sécurité, on se soutient l'un l'autre.


Si on ne vous accueille pas, secouez la poussière de vos pieds !

Cette phrase est forte, ô Seigneur. Tout d'abord, elle implique que tu n'entres jamais par effraction. Tu te proposes, et laisses la liberté à chaque d'ouvrir ou de fermer la porte. Mais si la porte est fermée, tu nous l'indiques bien, secouons la poussière de nos pieds. Et tu rajoutes qu'il s'agit là d'un témoignage. Lorsque tu es dans le désert, tu es confronté à la faim, à la soif, et surtout aux tentations du diable. Lui, perversité incarnée, te propose par des idées alléchantes de te corrompre, mais toi, tu n'entres pas en communication avec lui, lui répondant avec autorité les paroles des prophètes, toi le Verbe Vivant, si bien qu'il finit par partir. Aussi, nous devons nous faire humble face à ceux qui nous rejettent et nous refusent. Nous ne sommes rien d'autre que des serviteurs, pécheurs nous aussi, mais seul Dieu sait ce qui est bon pour chacun. Alors, il faut parfois laisser les choses se faire dans la Foi en la Providence, et secouer nos pieds de peur de les alourdir de nos frustrations.


La décapitation de Jean le Baptiste, celui qui a préparé tes chemins, est un passage choquant des Saintes Ecritures ; elle préfigure ta passion sur la croix. Voilà que pour le désir d'une femme amère en soif de revanche, Hérodiade, épouse d'Hérode, de l'inconscience de sa fille qui se présente en dansant pour plaire au roi et qui verbalise le souhait de sa mère, on livre sa tête sur un plateau. Le fantasque roi Hérode ne souhaite pas vraiment le faire, mais parce qu'il a fait une promesse devant tout le monde, durant une fête de débauche sans doute bien arrosée, il s'y résout, tombant dans, disons-le sans honte, l'abject. C'est, là aussi, un témoignage, celui du martyre du plus grand prophète qui va jusqu'au bout de sa foi. Aujourd'hui, ô Seigneur, des Chrétiens d'orient vivent encore ce supplice de la décapitation, parce qu'ils refusent de renier leur foi en toi. Nous devons prier inlassablement pour eux, leurs familles, leurs communautés. Hier, nous fêtions la mémoire de Saint Paul Miki, jésuite japonais, crucifié et tué en 1597 avec 25 autres, à Nagasaki. Comme tu nous l'as dit, la persécution ne s'est jamais arrêtée. Ces missionnaires du japon, durant leur torture, chantaient ta louange.


Voilà tes disciples de retour, épuisés sans doute par l'ampleur de la tâche, et toi, Christ serviteur et médecin, tu leur proposes de s'éloigner dans un endroit désert pour se reposer. Tu nous habitues à l'exercice, toi qui t'éloignes souvent dans la montagne en toute solitude pour prier, pour réfléchir, pour méditer, pout t'entretenir avec ton Père, dans le mystère insondable de la trinité. Ton souhait ne sera pas exaucé car une grande foule te dépasse pour t'y attendre. Ce passage est émouvant, car la foule c'est un peu nous, lorsque nous essayons de te suivre, sans forcément y arriver. Toi-même, tu ressens de la compassion, car tu vois là un troupeau sans son berger, un troupeau perdu, un troupeau qui t'attend, un troupeau qui donc, en te suivant, te reconnaît. Alors, tu te mets à leur enseigner.


C'est souvent ainsi que commence ton évangélisation : par l'enseignement, par les paraboles, par l'éducation, par la pédagogie. Il y a toujours, à ton contact, une sensation décapante, car tout ce qui a pu faire nos représentations, nos croyances, nos idées reçues, vole en éclat par ta Parole d'Amour et d'Espérance qui chavire le plus solide des navires, qui fait s'effondrer, comme à Jéricho, les mûrs ou les temples les plus solides, si ceux-ci vont à l'encontre de la Vérité ou enferment les hommes.


Christ, nous sommes, à l'image de cette foule, des brebis sans berger. Sois notre berger, notre pasteur, notre guide, afin que nous suivions ton chemin de vérité, de liberté, de justice et d'amour.

Seigneur, fortifie-nous dans notre Foi. Comme Saint Jean le Baptiste, comme Saint Paul Miki, n'ayons pas peur d'assumer jusqu'au bout d'être Chrétien.

Jésus, enseigne-nous encore et encore, et sans cesse, par la bouche des Saints, des théologiens, des docteurs de la foi, de tes ministres, de ton vicaire le pape, des autres communautés chrétiennes, mais aussi des plus petits, des plus malades et des plus pauvres.

O Christ, fortifie-nous dans les moments de détresse, de désert, de retraite, de recul, afin que nous soyons nourris non pas de la peur, de la culpabilité ou de l'amertume, mais de l'action de grâce, de la charité et de l'espérance.


Oui, Seigneur, comme cette foule, comme Jean le Baptiste, comme Paul Miki et ses amis missionnaires, comme tous les Saints et les martyres connus et inconnus, nous souhaitions te suivre, t'attendre, t'espérer, car il n'y a d'autre pasteur, d'autre guide, d'autre salut, que toi, Jésus le Christ, Verbe Incarné et Dieu Vivant.


Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,


Amen, Alleluia !

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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