Jour 6 - Vivre l'humilité & guérir de ses blessures - l'annonce faite à Joseph

Souvent, on ne reçoit bien que ce que l'on renonce à posséder. Dieu nous défait de notre volonté toute-puissante. Si notre intuition peut être bonne, en accord avec le projet de Dieu, il faut aussi savoir la lui remettre - extrait  Comme des Colonnes sculptées

Le songe de Saint Joseph

Accepter d'être surpris, c'est consentir au fait que la rencontre avec l'aimé ne signe pas la fin du pèlerinage au contraire. Être désarmé, c'est aussi lâcher nos peurs, pour tendre à l'autre des mains vides prêtes à l'accueillir. Saint Joseph a vécu cette expérience. C'est ainsi que je comprends le songe qu'il a reçu. Oui, Joseph a craint quand il a su que Marie était enceinte. Comment ne pas se sentir indigne ? Comment s'approcher d'un tel mystère ? Il reçoit alors ces paroles de l'ange : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse » (Mt 1, 20). Joseph est juste parce qu'il ne s'est pas défilé ! Le Seigneur lui a demandé de se faire présence auprès de Marie et de l'enfant. 

Vivre l'humilité & guérir de ses blessures

Croire que nous avons atteint la destination, que nous avons tout compris, tout intégré, que nous pouvons enfin nous installer est une véritable entrave à cette « course rapide, joyeuse, sûre, alerte et prudente sur le chemin de la Béatitude » (Claire d'Assise). La rencontre qui illumine et chamboule vient aussi souvent nous désarçonner, nous désarmer. Il arrive que nous ayons le sentiment d'avoir déjà parcouru un long chemin de guérison, d'être fin prêts pour aimer, et, alors que s'ouvre un chemin de vie, le passé nous rattrape. L'ajustement à l'autre dans la relation provoque parfois la remontée acide de souvenirs, de peurs, de mauvaises attaches, de deuils qui ne sont pas tout à fait finis...

Joseph était prêt à renoncer à Marie. Mais l'ange lui dit de ne pas craindre. Cette même parole est adressée à chacun de nous. Il s'agit de ne pas craindre le projet de Dieu. 

Le pèlerin de la longue attente, mains ouvertes, reçoit de Dieu le trésor qu'est l'époux ou l'épouse. Il se donne avec cette confiance que, s'il demeure juste – c'est-à-dire ajusté à l'inspiration divine –, Dieu lui donnera toutes les ressources pour aimer, jusque dans sa faiblesse. Dieu donne (toujours) « sa faveur à qui en a besoin à l'heure propice »(Si 39, 33). 

... l'humilité à l'école de Saint Joseph 

A l'école de Saint Joseph, j'accepte de me laisser aimer et d'aimer. J'accepte tout ce qui me constitue. Le célibat peut devenir alors un chemin d'unification. Je suis invité(e) à m'accepter entièrement, avec mes ombres et mes lumières, mon histoire, mes réussites et mes échecs, mes peurs et mes enthousiasmes, mes ténèbres et leur transfiguration. En acceptant de me laisser aimer par Dieu, en acceptant le regard de confiance qu'Il pose sur moi quand Il met sur ma route une belle rencontre, je peux alors recevoir l'autre comme un cadeau et l'aimer véritablement.

• Notre Père
• Je vous salue Marie
• Prière de la Neuvaine