« Pour vous, qui suis-je ? »
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, Jésus s'en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres, un des prophètes. » Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. Il commença à leur enseigner qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mc 8, 27-33)
Pour nous
Le « plongeon » du Christ dans les abîmes de la mort a tout entier son origine dans la décision divine de ne pas laisser l'homme être la proie des enfers, mais d'aller le chercher comme la brebis perdue jusque dans les enfers. « Que dire après cela ? » s'écrie alors Paul, exultant à la pensée de cette incroyable surenchère de l'amour sur le péché. Oui, « que dire après cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8, 31). Le « pour nous » de l'amour du Père s'est exprimé jusqu'au bout dans la substitution de l'innocent aux pécheurs. Tout s'est passé en effet comme si le Père, devant choisir entre son Fils et nous, entre sa mort et la nôtre, nous avait préférés à son Fils en le laissant mourir à notre place. Le « pour nous » ne signifie donc pas seulement que Dieu nous est favorable, ce qui est déjà beaucoup, mais qu'il nous préfère à cet autre lui-même qu'est son Fils, ce qui est proprement incroyable. Ce que Dieu n'a pas exigé d'Abraham en l'empêchant d'immoler son fils, il l'a exigé de lui-même en abandonnant entre les mains des pécheurs son Fils unique et bien-aimé.
Mgr Jean-Pierre Batut
Jean-Pierre Batut est évêque de Blois depuis 2015.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6