LE JEUDI SAINT DES ROIS DE FRANCE
Pour montrer à quel point l'institution monarchique en France était chrétienne, qu'il nous soit permis de rappeler les cérémonies qui avaient lieu chaque année à la Cour le Jeudi Saint rapportées par M. Paul Gruyer :
«C'est le pieux Roi Robert qui, aux lointains alentours de l'an mil, institua l'usage par les Rois de France de laver les pieds des pauvres le Jeudi Saint de chaque année et de célébrer la Cène en leur honneur. Cette coutume qui courbait devant des malheureux la Majesté Royale, avait été pratiquée déjà par les Empereurs Grecs de Byzance, et c'est de là qu'elle était venue en Europe.
Le nombre des pauvres amenés au palais pour cette cérémonie fut d'abord illimité. Il se réduisit par la suite et au début du XVIIè siècle, Henri IV régnant, il avait été définitivement fixé à treize garçons ou fillettes, ce nombre symbolisant Jésus-Christ et les douze Apôtres. Si le Roi était empêché, le Dauphin le remplaçait...
... On les assied le long d'un banc, le dos tourné contre la table où le Roi les doit servir, et le visage vers la chaire où le Grand Aumônier, ou autre Prélat qui a été choisi, doit faire l'exhortation. Celle-ci terminée, on chante le Miserere, puis le Roi s'avance vers les Enfants et prosterné à deux genoux, il commence à laver le pied droit au premier, et le baise, et ainsi continue aux autres... Les enfants passent ensuite avec leur banc de l'autre côté de la table où ils sont servis par le Roi chacun de treize plats de bois, les uns pleins de légumes, les autres de poisson, et d'une petite cruche pleine de vin sur laquelle on met trois pains ou échaudés. Puis le Roi passe au cou à chacun d'eux une bourse de cuir rouge dans laquelle il y a treize écus d'or, laquelle est présentée à sa Majesté par le Trésorier des Aumôniers.
«Ce sont toujours comme par le passé, les Princes du sang royal ou autres Princes et Nobles qui tendent les plats au Roi...
«Derrière les Enfants, il y a un Aumônier servant qui prend tous les plats sitôt que le Roi les a mis sur la table, et les remet dans des paniers ou corbeilles, qui sont tenus par les Pères et Mères ou Parents des enfants, auxquels le tout appartient.
«Finalement, le Roi se rend à la Messe avec une grande suite et à l'issue, avec un cierge blanc en main, suivi des mêmes Princes et Seigneurs, il accompagne le Saint-Sacrement depuis l'autel où la Messe a été dite, jusque dans un oratoire qu'on lui a préparé, où il est posé en grande dévotion.
«... Une cérémonie parallèle se déroula jusqu'à la Révolution, également dans les grands appartements de la Reine. Elle aussi y servait les petits pauvres, assistée par les Princesses de la Famille Royale et par des Duchesses qui lui tendaient les plats».
Quel magnifique exemple chrétien donnait ainsi le Roi de France.
Ajoutons que saint Louis, tous les vendredis, accomplissait ce geste qui grandissait la majesté royale et que bien souvent, au cours de sa sortie matinale quand il rencontrait des pauvres, il ne manquait pas de les ramener au palais royal où lui-même tenait à les servir à table, voyant en chacun d'eux un membre souffrant de Jésus-Christ.
On comprend que devant de pareils faits :
«L'Église ait encouragé dès avant le XIIIè siècle, et à Rome même, la prière pour le Roi de France.
«A Saint-Louis-des-Français, on lit sur chacun des piliers, qui font face à la porte d'entrée : Quiconque prie pour le Roi de France gagne dix jours d'indulgences accordés par le Pape Innocent IV».
Inscriptions et indulgences existent encore.
Prions avec la prière des francs
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6