Lundi de la 1ere semaine de l'Avent, année A

“Ce jour-là, le Germe que fera grandir le Seigneur sera l'honneur et la gloire des rescapés d'Israël, le Fruit de la terre sera leur fierté et leur splendeur. Alors, ceux qui seront restés dans Sion, les survivants de Jérusalem, seront appelés saints: tous seront inscrits à Jérusalem pour y vivre.”

 Le Verbe s'est fait chair, il est une semance de vie...Il est intéressant de relever dans la Bible, le vocabulaire  utilisé pour ”dire” Dieu et son projet de Salut.

Les hommes et les femmes d'hier et d'aujourd'hui, tentent de donner à comprendre Dieu, avec les mots qui sont les leurs, issus de leurs réalités proches. Ils tentent de rendre palpable, une réalité qui l'est un peu moins, sinon au yeux de la foi.

Il me semble intéressant de relever cette diversité de vocabulaire, car elle est bien la preuve que la Bible est une histoire vivante, enracinée dans le coeur de ces hommes et femmes inspirés, chargés par Dieu de nous transmettre ses messages.

Isaïe vient lui aussi, prophétiser l'avènement du Sauveur, ce “Germe que le Seigneur fera grandir, honneur et gloire des rescapés d'Israël.”

Isaïe nous invite donc à entrer dans l'espérance du Rédempteur qui vient nous sauver, qui vient faire toutes choses nouvelles.

Il nous invite à entrer dans cette espérance de l'histoire du Salut.

Car si nous sommes invités à nous préparer, à entrer dans une démarche de discernement de ce qu'il convient de changer en nous, de discerner les chantiers qui s'imposent, afin que notre château intérieur soit digne de notre Roi, cela doit se faire dans la joie, cela doit être source de joie.

Nous allons vivre un grand événement ces prochains jours, nous avons une date importante dans nos agendas, celle de la venue du Sauveur, nous avons un Hôte de marque qui veut venir demeurer chez nous, chez chacun de nous. Et nous savons que sa venue va changer beaucoup de choses dans nos vies!

Quelle joie quand on m'a dit :

« Nous irons à la maison du Seigneur ! »

Maintenant notre marche prend fin

devant tes portes, Jérusalem !

Ce psaume 121, est un de mes psaumes “préférés”. Il l'est pour la bonne et simple raison qu'il chante cette joie, joie à nulle autre comparable, de vivre dans la maison du Seigneur, de vivre dans sa proximité.

Nous pouvons avoir la tentation de rechercher la proximité des grands de ce monde, parce que nous en attendons une sécurité, une joie, des honneurs…

Mais comme le dit le psaume, nous devons ” lever les yeux vers les montagnes, d'où me viendra le secours, le secours me viendra du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre.”

Et c'est ce que chante ce psaume, cette joie de la proximité du Seigneur que nous attendons. Oui, frères bien aimés, si nous nous réjouissons aujourd'hui, c'est dans l'espérance de vivre bientôt cette proximité du Seigneur, de venir l'adorer, de l'accueillir en nos âmes.

“Je me suis toute livrée et donnée,

Et il se fit un tel échange

Que mon Bien-Aimé est à moi,

Et je suis à mon Bien-Aimé”

Ste Thérèse d'Avila in “Dilectus Meus Mihi”

Voila la proximité à laquelle nous sommes appelés, ce coeur à coeur amoureux, qui est un embrasement d'amour d'une âme avec son Seigneur, qui motive toute sa vie, qui orchestre tout son agir, qui apaise toute ses passions, car toutes ses passions sont à son Bien-Aimé.

Cela requiert une démarche de foi qui est un consentement amoureux à son Sauveur.

“ Amen, je vous le déclare,chez personne en Israël, je n'ai trouvé une telle foi.”

L'Evangile nous invite à ce consentement d'amour, qui n'est rien de rationnel, comme il n'y a rien de rationnel dans l'amour véritable.

Le centurion s'adresse à Jésus dans une démarche humble, à l'inverse de ce que suggère sa position.

Jésus ne peut qu'être touché, puisque Lui-même s'abaissera jusqu'à la mort et la mort de la croix.

Nous pouvons avoir la tentation de refuser un tel programme.

Si je raisonne en terme de carrière, c'est certain, je ne vais pas avancer par une telle démarche.

Mais Jésus ne me demande pas de réaliser un plan de carrière, il me propose de sauver mon âme, il me propose une histoire d'Amour, un amour déraisonnable, un amour dont je ne sais au départ qu'une chose avec certitude, je ne sais pas par quels chemins il me mènera, mais je sais qu'au terme, je verrai Dieu, dans une vie bienheureuse.

Seul la foi, seul l'amour peut consentir à un tel pari, un pari fou, et c'est à ce pari que jésus aujourd'hui.

Car oui, je suis aimé de Dieu!

"Heureux le coeur énamouré

Qui met en Dieu sa seule pensée.

Pour Lui, il renonce à tout le créé;

Il trouve en Lui sa gloire et son contentement;

Il vit sans souci, oublieux de lui-même,

Tout son vouloir est en Dieu,

Ainsi, dans sa joie, il traverse,

Les tempêtes de la mer."

Ste Thérèse d'Avila in “Heureux le coeur énamouré”

Amen.