1er degré de l'amour: l'homme s'aime pour lui-même

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Au long de cet Avent, nous vous proposons de parcourir les quatre degrés de l'amour distingués par S. Bernard de Clairvaux (1091-1153), grand moine de notre pays, et correspondant de notre Père S. Norbert, fondateur de l'ordre de Prémontré, qu'il présente dans une lettre comme la « trompette de l'Esprit saint », ce qui est plutôt avenant ! Parcourir quatre degrés, cela suppose d'avancer sur un itinéraire précis, ou mieux encore, de gravir les différents barreaux d'une échelle, c'est-à-dire de s'élever. Voilà ce que nous vous souhaitons : que cette retraite en ligne vous aide à vous élever vers celui qui s'est abaissé jusqu'à naître dans une mangeoire à Bethléem. 


L'homme s'aime pour lui-même

Le premier degré de l'amour dont parle S. Bernard dans son ouvrage sur L'amour de Dieu, c'est l'amour de soi. Vous avez bien lu : pour aimer, il faut commencer par s'aimer soi-même, ce qui n'est pas toujours le plus facile. Nous avons à entrer d'abord dans l'amour de ce qu'il nous est donné d'être, et de nous approprier cette belle parole du psalmiste : « je confesse que je suis une vraie merveille » (Ps. 139, 14a, trad. TOB). 


Mais cela ne revient-il pas à sombrer dans un orgueil terrible ? Que nenni ! Du moins, si cet amour est ajusté. Nous nous aimons nous-mêmes en vérité à partir du moment où nous nous rendons compte que tout ce que nous sommes ne vient pas de nous, mais nous est donné par celui qui nous a créés. C'est bien ce que visait le psalmiste, dont le verset déjà cité continue ainsi : « tes œuvres sont prodigieuses » (Ps. 139, 14b). Nous nous aimons vraiment et justement dès lors que nous reconnaissons que nous sommes donnés à nous-mêmes, que nous nous recevons de Dieu. Ce n'est qu'alors que nous pouvons comprendre l'affirmation de S. Paul : « Jamais personne n'a pris sa propre chair en aversion » (Ep 5, 29). C'est aussi en ce sens que notre Père S. Augustin déclare : 

« Pour tout homme, l'amour commence par l'amour de soi, et il ne peut commencer que par cet amour de soi. Il ne faut rappeler à personne qu'il doit s'aimer » (Sermon 368, IV, 4).


Comment être sûr que nous ne faisons pas fausse route, et que nous nous aimons parce que nous reconnaissons que nous ne sommes notre propre origine ? Un test de vérification est possible, qui est tout simple. Il suffit de regarder si notre amour nous pousse vers les autres, ou s'il nous isole. L'amour vrai se répand toujours, et ne peut jamais rester enfermé, comme dans un bocal. C'est pourquoi S. Bernard, dans le traité que nous lisons, relie ce premier degré de l'amour à l'amour du prochain : « L'amour charnel devient social quand il s'élargit en vue du bien commun ». En cela, il est fidèle au message de l'Évangile : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22, 39).


Tout au long de cette semaine, nous vous invitons à vous observer, et à vous demander comment vous vous aimez : vous recevez-vous de Dieu, ou avez-vous tendance à mettre la main sur ce don primordial de la vie ? 

Prière de la communauté

Souvenez-vous (saint Bernard)

Souvenez-vous, ô très douce Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre sainte protection imploré votre assistance et réclamé votre secours, ait été abandonné. Animé d’une pareille confiance, O Vierge des vierges, ô ma Mère, je viens vers vous et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. Ô Mère du Verbe incarné, ne méprisez pas mes prières, mais daignez les écouter et les exaucer favorablement. Amen !

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13 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Retraite d'Avent : "Franchir les 4 degrés de l'amour"

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