Examen récapitulatif à l'occasion de l'anniversaire de sa naissance.


Examen récapitulatif de Hyacinthe Marie Cormier à l'occasion de l'anniversaire de sa naissance lorsqu'il était Prieur de Corbara en 1862 :

"Au commencement de ma trentième année, je me sens le besoin de me recueillir et de me mettre à une vie nouvelle... A peine ai-je écrit ces deux ou trois mois et voilà que la présence de Dieu m'investit comme pour m'encourager et me fortifier... Oui, mon Dieu, je le dis devant vous, je suis las de cette vie languissante, je ne pratique pas même une vertu ordinaire et cependant il m'en faudrait une extraordinaire pour correspondre aux devoirs de ma charge, aux besoins de notre Ordre et de toute l'Eglise, et à la soif que vous avez d'âmes généreuses transformées en vous... A chaque instant votre grâce m'avertisse auparavant et me reprenne après que je les ai commises. Pauvre âme remplie d'une bonne volonté sans effet, pauvre intelligence qui comprend les choses de la vie spirituelle d'une manière spéculative, les développe devant les autres de telle sorte qu'ils m'en croient pénétré ! Et cependant qu'y a-t-il au fond de tout cela si ce n'est Pauvre, misérable, aveugle et nu (Pauper et miserabilis et coecus et nudus) ! Quelle confusion si les hommes voyaient ce que je suis ! Mais vous, Ô mon Dieu, vous le voyez n'est-ce pas trop ?

Cependant, Ô mon Jésus après m'être humilié devant vous, je dois vous remercier non seulement de ce que vous m'avez souffert en ma propre personne, mais encore de ce que vous n'avez pas totalement frappé mes œuvres de stérilité. Je suis effrayé quand je pense que l'oeuvre dans laquelle je représente mes supérieurs aurait pu périr, étant si mal servie par moi ; je gémis quand je pense que si elle a quelque chose de languissant c'est ma négligence qui en est la cause : mais quand je pense que mon Dieu m'accorde encore du temps et des grâces, mon cœur se tranquillise, et j'espère.

Il faut tout d'abord me rendre compte du mal pour y porter remède. Il me semble, en m'examinant bien, trouver en moi deux espèces de défauts, les uns concernant l'exercice de ma charge, et par conséquent le bien que je dois faire à mes Frères -- les autres regardent directement ma propre sanctification et ont influé d'une manière très efficace, quoique indirecte, sur le mal que j'ai fait dans la communauté.

Les défauts qui regardent directement ma charge sont :

Quant aux vertus théologales, manque d'esprit de foi, ne voyant pas assez Dieu dans la personne de mes Frères et dans la mienne. Je ne me suis pas assez revêtu des sentiments supérieur qui, portant l'autorité de Dieu, ne doit ni l'exagérer par orgueil, ni l'effacer par faiblesse. Il y a bien des petites choses que j'ai laissé passer, des observations que j'ai manqué de faire par une certaine timidité, spécialement vis à vis des plus anciens religieux. J'ai aussi fait trop, de compte des jugements des hommes, ce qui m'a troublé et a enlevé à mes actions cette simplicité de vues si indispensable dans un supérieur.

J'ai manqué à l'esprit de confiance en Dieu dans les contrariétés et difficultés, croyant trop facilement les choses désespérées, passant d'un excès à l'autre selon que les circonstances m'inclinaient à la présomption ou au découragement.

J'ai manqué à l'esprit de charité, comme je m'étais proposé de le pratiquer dans la retraite de 1860. Ce point reste toujours très faible, bien que l'extension de mes charges et les difficultés de la position le rendent plus nécessaire. Il y a des moments où je traite les religieux avec dilatation de cœur, d'autres fois je me sens resserré, pesant, ne trouve rien à dire, voudrais fuir la société des Frères au lieu de les chérir et de les garder comme la prunelle de mes yeux.

J'aurais dû aussi, vis-à-vis des Pères, montrer plus de zèle, leur porter plus d'intérêt, ne pas sembler trop agir par moi-même dans certaines choses où je pouvais consulter, pour témoigner de la confiance.

Relativement à ma propre satisfaction, 

1° j'ai manqué de règle dans mes actions, ne divisant pas bien en mon temps, de façon à me priver du temps nécessaire pour faire la lecture et surtout l'examen, que par une certaine négligence j'ai omis très souvent.

2° J'ai été immortifié, ai trop suivi les désirs de la nature relativement à la nourriture et à des petits adoucissements qui ne m'étaient pas nécessaires. Je sais bien qu'on m'a recommandé de me soigner, mais il me semble distinguer clairement entre les besoins véritables auxquels je remédie sans scrupules et les inclinations de la chair mal dissimulées par une ombre d'utilité. Ce sont ces dernières que je satisfais trop facilement, et la grâce m'en fait aussitôt le reproche.

J'ai été négligent encore dans les mortifications volontaires, ne les faisant que d'une manière irrégulière, sans suivre fidèlement les habitudes que j'avais prises.

Je me suis laissé aller trop facilement à la dissipation, n'ayant pas assez la pureté d'intention. Je me préoccupe dans le temps même de l'office des choses de mon emploi. Ces pensées souvent m'assiègent. Je mets dans l'exécution une sollicitude trop humaine, je me trouble des obstacles.

L'amour-propre est enraciné fortement..."

SOURCE : "Le Révérendissime Père Hyacinthe-Marie Cormier des Frères Prêcheurs, 76ème Général de son Ordre, Sa Vie intime" - Aubanel Frères, Editeurs, imprimeurs de notre Saint Père le Pape, Avignon.

Prière de la communauté

Prière à l'intercession du Bienheureux Hyacinthe Marie Cormier

Bienheureux Hyacinthe Marie Cormier, Vous qui avez découvert la beauté de la vie intérieure, Vous qui étiez humble et rempli de bonté, Vous qui avez montré sagesse et prudence dans vos décisions, Aidez-nous à faire les bons choix dans notre vie, Et à vivre de "l'amour de la vérité", votre devise. Aidez-nous à rester en relation avec Dieu malgré nos épreuves, Et à vivre la miséricorde dans nos souffrances. Apprenez-nous à laisser l'Esprit nous conduire et nous vêtir du Christ pour servir nos frères. Nous vous demandons de présenter avec nous ces intentions à Dieu notre Père : ... Donnez-nous courage, confiance et douceur pour annoncer l'Evangile. Afin de mettre un peu de lumière dans nos ténèbres, aidez-nous à rester dans la joie d'être des enfants de Dieu. Amen. Nihil obstat Frère Bruno Cadoré o. p., maître de l'Ordre des Prêcheurs Imprimi potest Monseigneur Jacques Blaquart, évêque d'Orléans Copyright : Atalante Delmotte

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Prions avec le Bx Hyacinthe Marie CORMIER

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