« On lui donnera le nom d'Emmanuel »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
(Mt 1, 18-24)
Le fiat de Joseph
On s'est plu à souligner – et on avait raison – combien le plan de salut de Dieu était suspendu au « oui » de Marie. Dieu ne fait jamais rien pour l'homme sans l'homme. Le fiat de Marie a toujours inspiré à l'humanité une reconnaissance infinie envers celle qui a accepté d'être la Mère du Sauveur. Mais on a tendance à oublier que Joseph lui aussi a été partie prenante de la grande aventure de la Rédemption. Sans être comme le oui de Marie une condition sine qua non, le oui de Joseph au plan de Dieu était capital : Joseph était chargé d'insérer Jésus dans l'authentique filiation de David. Autrement dit, Joseph n'a pas joué qu'un rôle de paravent, un cache-mystère de la virginité de Marie. Il n'a pas été que le « père la soupe », chargé de nourrir une femme et un enfant. Sur la grande scène du salut de l'humanité, il n'a pas eu qu'un petit rôle, disparaissant assez vite de l'histoire, une fois son texte débité. Et s'il est déclaré juste, c'est aussi parce qu'il a accepté la mission importante que Dieu lui a donnée : « Ne crains pas de prendre Marie, ton épouse. » Une mission d'époux, une mission de père !
Denis Sonet
Le père Denis Sonet († 2015) a été aumônier, puis formateur de conseillers conjugaux au CLER.
La fuite en Égypte, Jean-Baptiste-Marie Pierre (1713-1789), Paris (France), église Saint-Sulpice. © COARC / Roger-Viollet
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6