« Veillez donc »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l'homme. En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu'à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l'homme. Alors deux hommes seront aux champs : l'un sera pris, l'autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l'une sera prise, l'autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n'aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra. »
(Mt 24, 37-44)
La venue du Fils de l'homme
L'Avent signifie que nous sommes prêts à ce que l'éternité et le temps se rencontrent non seulement dans le Christ, mais en nous, dans l'homme, dans notre vie, notre monde, notre temps. Si nous voulons entrer dans ce qui est nouveau, nous devons accepter la mort de ce qui est vieux. Par conséquent, le commencement, c'est la fin. Il faut accepter la fin avant de pouvoir commencer. Ou plutôt, pour être fidèle à la complexité de la vie, il nous faut accepter, en même temps, la fin dans le commencement.
Le secret du mystère de l'Avent est donc de savoir que je commence où je finis parce que le Christ commence où je finis. Ou, en termes plus familiers : je m'éveille à la vie du Christ quand je meurs à moi-même. Je commence à vivre pour le Christ quand j'atteins la « fin » ou la « limite » de ce qui me divise de mon frère ; quand j'accepte de franchir cette limite, de traverser cette frontière, de devenir un étranger, d'entrer dans un désert qui n'est pas « moi-même », où je ne respire pas l'air, où je n'entends pas le tumulte de ma ville, où je suis seul et sans défense dans le désert de Dieu.
Thomas Merton, o.c.s.o.
Moine trappiste américain de Gethsemani (Kentucky), Thomas Merton († 1968) était un fervent partisan du dialogue interreligieux. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont La Nuit privée d'étoiles, paru en 1951.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6