Pour que le feu de la vie mystique embrase nos sociétés
A l'occasion du jubilé de la consécration de la basilique de Montmartre, prions en ce mois de novembre pour que le feu de la vie mystique, contenu dans le Cœur brûlant d'amour de Jésus, embrase nos sociétés. Pour vous y aider, je vous recommande vivement la communauté : "Consacrons nos personnes et la France au Coeur de Jésus". N'hésitez pas à y inviter vos amis !
Comme méditation de ce mois-ci, voici l'avant-propos du dernier livre paru aux Recherches carmélitaines : "Carmel et défi politique" :
Existe-t-il un lien entre la vie cachée du Carmel et la vie publique d'une société ? Le génie du christianisme irait-il jusqu'à unir ces deux réalités si apparemment éloignées ? Le bon sens chrétien, le sensus fideum, répondra intuitivement par l'affirmative. Sainte Thérèse de Lisieux, exemple de vie cachée, et saint François-Xavier, exemple de vie active, ne sont-ils pas d'ailleurs tous les deux patrons des missionnaires ? Oui, effectivement. Mais à se contenter d'une réponse vague, à ne pas tenter d'y voir plus clair, on pourrait passer à côté de la perle précieuse ou, plus précisément, du moteur caché qui fait avancer, non seulement le soleil et les étoiles, mais aussi les sociétés temporelles et humaines. La vie mystique, l'amour contemplatif, comme moteur interne de la vie des peuples : la perspective n'est-elle pas digne d'intérêt ? Il est certes excellent de s'engager dans le combat politique, pour la défense de la culture et de la vie, mais le moteur interne qui rendra ces œuvres fécondes ne saurait être différent de celui qui a animé l'Église depuis que Madeleine a baigné de larmes les pieds de Jésus. Que l'on songe un instant à l'étonnante coïncidence de l'apogée de l'Espagne, au Siècle d'Or, et du feu mystique allumé par sainte Thérèse d'Avila à la même période. La France du Grand Siècle a, quant à elle, était accompagnée par « l'invasion mystique » qui a pris naissance dans le salon de Madame Acarie. Cette dame, laïque et mystique de haut vol, qui fit venir le Carmel réformé en France suite à trois apparitions de sainte Thérèse, accueillait chez elle, non seulement les plus hautes pointures de l'École Française de spiritualité, tel un Bérulle, Vincent de Paul ou François de Sales, mais aussi les hommes impliqués dans la rénovation politique de la société. Le martyre des Carmélites de Compiègne, sujet du dernier ouvrage de Bernanos, éteignit les furies de la Terreur. Mère Camille de l'Enfant-Jésus, prieure du Carmel qui est aujourd'hui à la place de l'Institut Catholique de Paris, s'opposa, mieux que n'importe quel révolutionnaire, aux folies hégémoniques de Napoléon en créant un réseau clandestin de communication entre les cardinaux-gris et le pape emprisonné par lui. Alors que Louis-Philippe, Roi des Français de la branche cadette, allait être détrôné par la Révolution de Juillet, Jésus se choisit sœur Marie de Saint-Pierre, carmélite de Tours, pour s'occuper, telle une nouvelle reine, des besoins spirituels de son pays. La petite Thérèse, outre l'ouragan de gloire qu'elle alluma dans le monde, s'intéressa de près aux destinées de la France. Elle était « la sainte des poilus », invoquée plus que quiconque dans les tranchées. Elle était la sainte préférée de Bergson, Claudel… et la bienfaitrice d'Édith Piaf. Elle eût le toupet, même, de s'inviter chez François Mitterrand, par une visite de ses reliques, quelques mois avant qu'il ne décède. Peut-on désormais songer à l'Allemagne, sans reconnaître dans l'holocauste d'Édith Stein, juive, prussienne, philosophe et carmélite, l'expression de son âme la plus authentique ? Ces exemples, livrés à la volée et sans exhaustivité, ne nous donnent pas la clef. Le rapport caché entre la vie mystique du Carmel et la vie politique d'une société reste un mystère. L'université d'été 2018 de l'Institut saint Jean de la Croix, qui a eu lieu du 8 au 14 juillet 2018 au monastère du Broussey et dont nous publions dans ce volume des Recherches carmélitaines les cinq interventions et la synthèse finale
Durant ce mois de novembre, formons-nous une image intérieure de la société pour laquelle nous voulons prier : un pays, une région, un continent, etc. Redisons souvent à Jésus, durant nos activités quotidiennes : "Que le feu de ton Cœur embrase cette région" ; "Que ton Esprit saint renouvelle la face de cette terre" ou d'autre paroles semblables.
Pour recevoir la revue Carmel, cliquez ici.
Merci ! 126 personnes ont prié
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6