Seigneur Jésus, je voudrais t'offrir cette nouvelle journée. Je te consacre mes pensées, paroles et actions. Je t'en prie, vis en moi, parle en moi, prie en moi aujourd'hui ! Sainte Vierge Marie, ma douce mère, je t'aime ! Guide mes pensées et mes paroles pendant ce moment de prière !

Seigneur Jésus, que la recherche de ton Royaume ne m'empêche pas d'avoir les pieds sur terre !

1. Ce passage de l'Évangile peut surprendre à plusieurs égards. D'abord, on peut se demander quel est le rapport entre cette parabole et l'ensemble du message annoncé par le Christ. La plupart des autres paraboles se réfèrent clairement au Royaume de Dieu, mais dans celle-ci, Dieu semble absent. On y trouve plutôt un comportement bassement humain, une combine telle que pouvait en faire n'importe quel administrateur du temps de Jésus, et qui continue à être à la portée de n'importe quel homme d'affaires d'aujourd'hui. Mais cette parabole surprend encore plus par la louange adressée à l'administrateur malhonnête. On dirait que Jésus fait l'éloge de l'escroquerie ! Comment comprendre ces paroles si énigmatiques du Christ ?

2. En premier lieu, la parabole de l'administrateur malhonnête nous montre que Jésus n'est pas étranger aux préoccupations simplement humaines que nous avons tous. Il est vrai Dieu, mais il n'en est pas moins vrai homme. L'Évangile est rempli de détails qui montrent à quel point le Christ connaissait les problèmes et les espoirs de tous les gens qu'il côtoyait : bergers, pêcheurs, vignerons, moissonneurs, pharisiens, collecteurs d'impôts, etc. Comme le dit l'Évangile de saint Jean, « il les connaissait tous et n'avait besoin d'aucun témoignage sur l'homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu'il y a dans l'homme. » (Jn 2, 24-25)

Mais concrètement, que m'apporte l'humanité du Christ ? Qu'est-ce que cela change à ma vie ? Cela m'apprend que je ne dois pas renoncer à mes qualités humaines sous prétexte de chercher les choses d'en haut. Ma vie spirituelle n'est pas censée atrophier mon habileté, qu'elle soit sportive, intellectuelle ou relationnelle. Un exemple de cette attitude chrétienne qui ne renonce pas à apprécier « tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d'être aimé et honoré » (Ph 4, 8) sur cette terre, c'est mère Yvonne-Aimée de Jésus, religieuse augustine au couvent de Malestroit, qui nous le donne. Favorisée de grâces mystiques tout au long de sa vie, elle était aussi capable de danser, jouer du piano, superviser l'aménagement d'une clinique médicale à la pointe du progrès et protéger les parachutistes anglais pendant la seconde Guerre mondiale. Le Seigneur veut que je sois équilibré, que j'aie à la fois le regard dans le ciel et les pieds bien sur terre.

3. Quant à l'habileté de l'administrateur malhonnête, je peux l'imiter dans une tout autre perspective. L'administrateur a profité de sa situation pour tisser un réseau d'amis, qui le recevront une fois qu'il aura été renvoyé par son maître. Moi aussi, je me trouve dans une position où je peux me faire beaucoup d'amis qui m'aideront plus tard. Ces amis, ce sont les saints ou les futurs saints, les âmes du purgatoire que je peux conduire au ciel par les indulgences, ou les vivants dont je peux contribuer à la conversion par mes prières et mon témoignage. Voilà le commerce auquel je suis appelé ! Je peux puiser dans le trésor de mon maître, le Christ, pour répartir largement les grâces de salut à toutes les âmes qui en ont besoin.

Ô Jésus, roi d'amour, j'ai confiance en ta miséricordieuse bonté ! Je t'en prie, accorde-moi la grâce de grandir dans tous les domaines, à la fois en grâce et en sagesse, en ferveur et en habileté ! Aide-moi à vaincre le mal par le bien ! Si d'autres font bien le mal, comment pourrais-je mal faire le bien ? Sainte Vierge Marie, toi qui as vu ton fils grandir et mûrir, vrai Dieu et vrai homme, aide-moi à chercher les choses d'en haut sans quitter les pieds du sol !

Aujourd'hui, j'examinerai brièvement les talents que Dieu m'a donnés et le profit que j'en ai fait.