Priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. 3 / 3
Présentation de la très sainte Vierge au Temple
En ce jour ou l’Eglise fête la Présentation de la très sainte Vierge au temple de Jérusalem, nous terminons la publication du texte de St Thomas d’Aquin consacré à l’explication du ‘’Je vous salue Marie’’. Nous conclurons cette publication par la prière que St Alphonse de Liguori composa lors de la fête de Notre Dame de ce jour.
Explication de la salutation de sainte Élisabeth
VOUS ETES BÉNIE ENTRE LES FEMMES
14. – Trois malédictions furent en effet, à cause du péché, portées par Dieu contre les hommes.
La première fut prononcée contre la femme. En vertu de cette malédiction, celle-ci devait porter ses enfants avec peine et les enfanter dans la douleur.
Mais la Bienheureuse Vierge ne fut pas soumise à ces peines. Elle conçut en effet le Sauveur sans corruption, le porta allègrement et l’enfanta dans la joie. À Elle s’applique excellemment la parole d’Isaïe (35, 2) : La terre germera, elle exultera, elle chantera des louanges.
15. – La deuxième malédiction fut prononcée contre l’homme : en voici la teneur (Gen., 3, 19) : A la sueur de ton visage, tu mangeras ton pain.
La Bienheureuse Vierge fut exempte de cette peine. Comme le dit l’apôtre, en effet (1 Cor., 7, 32– 34), Les Vierges sont affranchies des soucis du monde ; elles vaquent à Dieu seul.
16. – La troisième malédiction fut commune à l’homme et à la femme. En vertu de cette malédiction, l’un et l’autre doive retourner à la poussière.
La Bienheureuse Vierge en a été également préservée ; elle fut en effet enlevée au ciel avec son corps. Nous croyons en effet qu’elle a été ressuscitée après sa mort et emportée au ciel. Aussi lui applique-t-on très justement ces paroles (Ps, 131, vers. 8) : Levez-vous, Seigneur, pour le lieu de votre repos, vous et l’arche de votre sainteté.
MARIE
17 – La Vierge fut donc exempte de toute malédiction et Bénie entre les femmes (Luc 1, 28 et 42). Elle seule, en effet, leva la malédiction, apporta la bénédiction et ouvrit les portes du paradis.
À ce titre le nom de Marie lui convient. Marie signifie en effet « Etoile de la mer ». Comme les navigateurs, par l’étoile de la mère, sont conduits vers le port, ainsi, par Marie, les chrétiens sont conduits vers la gloire.
LE FRUIT DE VOS ENTRAILLES EST BÉNI
18. – Le pécheur cherche parfois dans quelque chose ou quelqu’un ce qu’il ne peut obtenir, mais que le juste, lui, obtient. La richesse du pécheur est gardée pour le juste, disent les Proverbes (13, 22). Ainsi Eve rechercha un fruit, sans trouver en lui la satisfaction de ses désirs.
La Bienheureuse Vierge, au contraire, trouva dans son fruit tout ce qu’Eve désira.
19. – Eve, en effet, désira dans son fruit trois choses.
Elle désira y trouver d’abord sa déification et celle d’Adam, promise mensongèrement par le diable. Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal, lui dit ce menteur (Gen., 3, 5). Le diable menti, parce qu’il est menteur et père du mensonge (cf., 8, 44). Et par la manducation du fruit, Eve, loin de devenir semblable à Dieu, lui devint dissemblable. Par son péché, en effet, elle s’éloigna de Dieu, son Sauveur, et c’est pourquoi elle fut expulsée du paradis.
La Vierge bienheureuse, au contraire, trouva sa déification dans le fruit de ses entrailles. Par le Christ, en effet, nous nous unissons à Dieu et lui devenons semblables. Lorsque Dieu se manifestera, dit saint Jean (1 ép., 3, 2), nous lui serons semblables, par ce que nous le verrons tel qu’il est.
20. – Eve, en second lieu, désira trouver dans son fruit la joie de la délectation, car, dit la Genèse, (3, 6), ce fruit était bon à manger. Mais elle ne l’y trouva pas ; dès qu’elle l’eut mangé en effet, elle prit conscience de sa nudité et la douleur entra dans sa vie.
Dans le fruit de la Vierge, au contraire, nous trouvons la suavité et le salut. Celui qui mange ma chair, dit en effet le Seigneur (Jn., 6, 5), possède la vie éternelle.
21. – En troisième lieu, enfin, le fruit d’Eve était séduisant à voir (Gen., 3, 6).
Mais combien plus beau est le fruit de la Vierge, sur lequel les Anges désirent plonger leur regard (cf. 1 Pierre, 1, 12). C’est le plus beau des fils des hommes, dit le psalmiste (Ps. 44, 3), parce qu’il est, déclare saint Paul (Hébr., 1, 3), la splendeur de la gloire de son Père.
Eve ne put donc trouver dans son fruit ce qu’aucun pécheur ne trouvera dans ses péchés.
Ainsi tout ce que nous pouvons désirer, recherchons-le dans le fruit de la Vierge.
22. – Ce fruit de la Vierge Marie est béni de Dieu. Dieu, en effet, l’a tellement remplie de grâce, que sa venue à nous, rend déjà honneur à Dieu. Béni soit Dieu et le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, déclare saint Paul (Eph., 1, 3), dans le Christ, il nous a bénis de toutes les bénédictions spirituelles.
Ce fruit de la Vierge est béni des anges. L’Apocalypse (7, 11–12,) nous montrent, en effet, les Anges tombant la face contre terre et adorant le Christ par ces chants : La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâce, l’honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu dans les éternités d’éternité. Amen.
Le fruit de Marie est aussi béni des hommes ; car, dit l’apôtre, toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (cf., Phil., 2, 11).
Et le psalmiste lui-même (psaumes. 117,26) le salue en ces termes : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Ainsi donc la Vierge est bénie mais, mais son fruit l’est encore davantage.
Fin de l’explication de la salutation angélique par St Thomas d’Aquin
Prière de St Alphonse de Liguori à la sainte Vierge
O Marie, enfant chérie de Dieu, que ne puis-je vous offrir et vous consacrer les premières années de ma vie, comme vous vous êtes offerte et consacrée au Seigneur dans le Temple ! Mais, hélas ! Ces premières années sont déjà bien loin de moi ! J’ai employé un temps si précieux à servir le monde et vous ai oubliée en écoutant la voix de mes passions. Toutefois il vaut mieux commencer tard à vous servir que de rester toujours rebelle. Je viens donc aujourd’hui m’offrir tout entier à votre service, et consacrer à mon Créateur, par votre entremise bénie, le peu de jours qu’il me reste encore à passer sur la terre. Je vous donne mon esprit, pour qu’il s’occupe de vous sans cesse, et mon cœur, pour vous aimer à jamais. Accueillez, ô Vierge Sainte, l’offrande d’un pauvre pécheur ; je vous en conjure par le souvenir des ineffables consolations que vous avez ressenties en vous offrant à Dieu dans le Temple. Soutenez ma faiblesse, et par votre intercession puissante obtenez-moi de Jésus la grâce de lui être fidèle, ainsi qu’à vous, jusqu’à la mort, afin qu’après vous avoir servie de tout mon cœur pendant la vie, je participe à la gloire et au bonheur éternel des élus. Amen.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6