Veiller
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! » (Lc 12, 35-38)
La lampe allumée du missionnaire
Les hommes apostoliques faisaient des sermons qui touchaient puissamment les cœurs ; leurs paroles étaient toutes de feu et de flammes : c’est qu’ils étudiaient aux pieds du crucifix, et qu’ils recevaient leurs lumières dans l’élévation de leur esprit à Dieu par la sainte oraison, notre divin Maître leur communiquant en abondance la science des saints.
Mais il faut ici remarquer un abus de quelques prédicateurs, qui sous le prétexte de ces grâces accordées aux hommes apostoliques dans l’oraison, au lieu de les imiter dans leur application à Dieu, demeurent en eux-mêmes ne faisant pas l’oraison, mais une simple étude des sujets de leurs sermons dans le temps de leur oraison. Nous parlons ici de l’oraison qui applique amoureusement l’esprit à Dieu, qui l’élève à l’union de notre bon Sauveur par des pensées qui enflamment l’âme en son amour, et qui fait produire plusieurs actes de la volonté en sa divine présence.
Il y a bien de la différence, de se servir dans les sermons des lumières et bons mouvements que Dieu a donnés dans l’oraison, ou bien de faire une étude de la matière de ses sermons durant le temps de l’oraison. Le grand secret pour apprendre la science des saints, pour recevoir les plus pures lumières du ciel, n’est pas de beaucoup penser, mais de beaucoup aimer. Tout est donné à l’amour, à l’esprit humilié, à un cœur saintement dégagé.
Henri-Marie Boudon
Archidiacre du diocèse d’Évreux, Henri-Marie Boudon (1624-1702) réforme avec énergie un clergé médiocre, s’attirant de nombreuses inimitiés. Calomnié et déposé avant d’être réhabilité, il finit sa carrière comme prédicateur en Lorraine, en Saxe et en Belgique.
La Pêche miraculeuse, vitrail du XIIe siècle, cathédrale de Canterbury, Angleterre. © Sonia Halliday Photo Library
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6