Dimanche, 30ème semaine du temps ordinaire

Unis à tous les participants du Forum Shalom de Toulon, 
je prie pour les intentions du Saint Père et les fruits de ce Mois Missionnaire Extraordinaire :


Si 35,15b-17.20-22a

Ps 34, 2-3.17-19.23

2 Tm 4, 6-8.16-18

Lc 18, 9-14

L’enseignement de Ben Sirac le Sage, héritier de la doctrine prophétique

millénaire sur la justice et l’amour préférentiel de Dieu pour les pauvres et

les opprimés, nous conduit vers les sommets de la vraie spiritualité biblique.

Le Deutéronome avait averti que Dieu « est impartial et ne se laisse pas

acheter » (Dt 10, 17), contrairement aux hommes qui usent de favoritismes

selon leurs préjugés sociaux, raciaux ou idéologiques, aux dépens de la vie

des humbles. Cette doctrine sera largement appliquée par Jésus aussi bien

dans sa prédication que dans son oeuvre libératrice, puis par les Apôtres

et les Évangélistes, qui l’insérèrent dans leurs écrits et la répandirent universellement.

Dieu, dans son infinie miséricorde, ne manque jamais de

rencontrer tous ceux qui, conscients de leurs défauts et de leurs faiblesses,

cherchent son aide et son pardon. Les superbes, en revanche, il les laisse

errer dans la confusion des fières pensées de leurs coeurs.

La parabole que Jésus a racontée à propos du publicain et du pharisien

nous montre sa façon de voir les personnes, qui est la forme concrète du

regard de Dieu, car il ne juge pas selon les apparences, ni même sur la base

de préjugés, mais à partir de ce qu’il voit clairement dans les profondeurs

du coeur humain, en discernant les véritables motivations qui engendrent

les actions et les prières des hommes.

De fait, nous trouvons pour la première fois la déclaration de Ben Sirac

le Sage, selon qui Dieu ne fait pas de préférences entre les personnes, dans

la bouche des adversaires de Jésus qui, bien que complotant contre lui,

ont dû reconnaître publiquement sa parfaite intégrité morale, en déclarant

: « Maître, nous le savons : tu parles et tu enseignes avec droiture, tu es

impartial et tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité » (Lc 20, 21 ;

cf. Mt 22, 16). C’est la voie de Dieu que Jésus a pratiquée et enseignée.

C’est évident non seulement dans sa façon d’approcher les humbles, les

exclus et les marginaux parce qu’ils sont considérés comme des pécheurs,

des prostituées et des publicains, des impurs et des maudits, ou encore des

lépreux, mais c’est aussi ce qui caractérise toute son action évangélisatrice,

en abattant toutes les barrières de discrimination, religieuse, sociale ou

raciale. Jésus, en effet, accepte d’écouter l’humble requête du centurion

romain et se rend chez lui pour guérir son serviteur. En outre, au cours

de ses incessants voyages comme Maître itinérant, il visite la région des

Samaritains et fait souvent leur éloge. Lorsqu’il se rend dans les territoires

païens, il guérit la fille d’une femme syro-phénicienne, dans la région de

Tyr. Traversant le lac de Tibériade pour se rendre sur l’autre rive, il se dirige

vers la Décapole et soigne plusieurs personnes atteintes de diverses maladies.

Ses fréquentes traversées du lac de Galilée révèlent que Jésus est Seigneur de

la mer, avec tout son sens symbolique : il est en mesure de calmer sa force

menaçante et de marcher sur l’abysse. La mer terrifiante, symbole négatif,

perd sa fonction de séparation pour devenir un pont qui, à travers le ministère

de Jésus, réalise la réconciliation des deux parties : juive et païenne.

Dans la synagogue de Nazareth – où il avait exposé le programme de son

ministère –, Jésus avait défié ses auditeurs sur la position d’Israël à l’égard

des autres peuples considérés comme élus. De fait, ils avaient réagi négativement,

condamnant son affirmation sur l’accomplissement des prophéties.

Les exemples d’Élie, envoyé à la veuve phénicienne, et d’Élisée, qui guérit

Naaman le lépreux syrien, furent suffisants pour démontrer que Dieu ne

fait pas de préférences entre les personnes, mais que toutes les créatures sont

précieuses à ses yeux. Comme le dit le Psalmiste : « La bonté du Seigneur

est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses oeuvres. […] Il est proche de

ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité. » Le Psalmiste

ne fait mention d’aucune race ou nationalité spécifique, ni de statut social

ou de couleur de la peau. Si l’amour de Dieu imprègne toutes les créatures,

c’est parce que toute son oeuvre et donc son amour sont universels, remplis

d’attentions pour les êtres humains, sans aucune discrimination.

Cela n’empêche pas Israël d’avoir été choisi par Dieu pour un lien d’alliance

spécial avec lui. Mais cette élection tendait à une mission spécifique

en faveur de tous les peuples, pour témoigner de la présence du Dieu vivant

dans l’histoire comme libérateur des opprimés et sauveur de l’être humain :

« Vous êtes mes témoins – oracle du Seigneur –, vous êtes mon serviteur,

celui que j’ai choisi pour que vous sachiez, que vous croyiez en moi et

compreniez que moi, Je suis. Avant moi aucun dieu n’a été façonné, et

après moi il n’y en aura pas » (Is 43, 10). Dieu en effet n’a pas simplement

choisi son serviteur mais il l’a constitué et instruit : « Moi, le Seigneur, je

t’ai appelé selon la justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de

toi l’alliance du peuple, la lumière des nations : tu ouvriras les yeux des

aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux

qui habitent les ténèbres » (Is 42, 6-7). En considérant plus profondément

l’enseignement de Jésus dans la parabole du publicain et du pharisien dans

le Temple, nous nous apercevons que ce qui fait la différence, c’est ce qui se

trouve dans le coeur humain mis à nu par la présence de Dieu dans la prière.

C’est dans l’intention de prier que le publicain et le pharisien se rendent

au Temple, se retrouvant ainsi ensemble à partager pendant quelques instants

le même lieu saint. Mais la façon particulière pour chacun d’eux de

se situer par rapport à ce temps de prière est ce qui déterminera leur destin

respectif et leur état spirituel final. Ayant eu l’humilité et la sincérité de

reconnaître son indignité et son péché et d’implorer le pardon de Dieu,

le publicain rentre chez lui en étant meilleur, transformé intérieurement,

réconcilié : devant sa prière authentique, la grâce divine ne s’est pas fait

attendre. Encore une fois : « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera

élevé » (Lc 18, 14b).

Le pharisien, à l’inverse, est prisonnier dans sa tour d’orgueil spirituel.

Trop conscient de ses oeuvres pieuses méritantes et de l’excellence de sa

classe sociale et religieuse, il se croit supérieur et meilleur que tous les autres.

Il érige des barrières entre lui et eux, il les insulte et les méprise. C’était peutêtre

un homme bon et pieux jusqu’à ce moment, mais l’attitude qu’il adopte

a révélé l’arrogance de son coeur, minant de l’intérieur sa vertu présumée.

On ne se présente pas devant Dieu dans le Temple pour exprimer la

satisfaction de soi, en regardant les autres de haut en bas. On se place

devant lui pour une rencontre d’amour, pour rencontrer les autres en lui.

En ce sens, la prière est contemplation du Seigneur, célébration des merveilles

que sa grâce accomplit chaque jour au sein de la fragilité humaine,

célébration de son inlassable miséricorde qui relève celui qui est tombé et

qui désire se relever.

En écoutant cette parabole, la tentation immédiate serait de se mettre à

la place du publicain, simplement parce qu’il a le beau rôle. Et si nous le

faisions, ce serait le signe de cette manie humaine sournoise qui consiste

à se donner bonne conscience. D’autre part, la parabole invite à une introspection

pour éliminer toute suffisance et tout mépris des autres, afin

de retrouver un coeur simple, humble et fraternel, qui sache poser sur soi

et sur les autres un regard de miséricorde et d’espérance. À cet égard, il

faut souvent s’interroger sur la façon dont nous prions : Qu’est-ce que cela

nous révèle sur la profondeur et la qualité de notre coeur ? Sur nous-mêmes,

sur notre manière de nous rapporter aux autres, sur la façon dont nous

les percevons spontanément par rapport à nous ? Qu’est-ce que cela nous

révèle sur notre rapport à Dieu et à son salut ?

Le Pape François nous rappelle constamment la centralité de la prière par

rapport à l’Église et à sa mission. La prière est l’âme de la mission : comme

pour dire que l’efficacité de la rencontre personnelle avec le Christ, les justes

mesures de notre rapport à nous-mêmes et avec le monde à la lumière de

l’Esprit Saint, sont à la racine de l’expérience de la vérité qui sauve. Grâce

à la prière, le disciple missionnaire s’inclut dans le besoin de salut qu’il

est appelé à annoncer et dans les sacrements qu’il doit dispenser. Ce qui

est certain, c’est que la mission d’évangélisation qui nous est confiée en

tant qu’Église ne pourrait pas être menée en vérité si nous adoptions une

attitude dominatrice dans notre rencontre avec les autres, sûrs et convaincus

de notre supériorité morale et religieuse. La mission doit être une humble

proposition de l’amitié du Christ, dans le respect infini de la liberté religieuse

des hommes et des femmes de notre époque, de leurs cultures et de

leur histoire. La véritable humilité n’est jamais l’absence de vérité. C’est

plutôt la présence efficace d’une vérité qui juge, pardonne et sauve celui

qui annonce et ses interlocuteurs.


Action en réponse d’amour

Servez-vous de nos quatre questions du Projet de Vie Personnel, et répondez par écrit quelle est l’Action que l’Esprit Saint vous a inspirée pendant la prière avec ce passage d’aujourd’hui.

“Comment est-ce que je me situe en ce qui concerne l’intimité avec Jésus?
Comment devrais-je être?
Que vais-je faire pour cela?
Quels sont les décisions que je vais prendre en vue de cela?”

Il est important de répondre à chaque question du Projet de Vie Personnel - PVP,
un tableau avec ces questions est disponible sur notre site internet en cliquant ici.

Remplissez votre Projet de Vie Personnel tous les jours et réalisez l’action que vous vous proposez de
faire avec sérieux et par amour pour Jésus Christ.

Cliquez sur "Je Prie" pour supplier ensemble l'Esprit Saint !


Je prends un instant pour méditer toutes ces choses dans mon cœur (cf Luc 2,19)

Prière de la communauté

Prière à l'Esprit Saint

Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles, et embrase-les du feu de ton amour. Envoie, Seigneur, ton Esprit, et tout sera créé, Tu renouvelleras la face de la terre. Prions : Seigneur notre Dieu, par l'illumination de l'Esprit Saint, tu as instruit les cœurs de tes fidèles; rends-nous dociles à ton Esprit pour apprécier ce qui est juste et donne-nous d'éprouver toujours le réconfort de sa présence. Par le Christ notre Seigneur. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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