Mémoire facultative de saint Jean-Paul II

Unis à tous les participants du Forum Shalom de Toulon, 
je prie pour les intentions du Saint Père et les fruits de ce Mois Missionnaire Extraordinaire :

Rm 5, 12.15b.17-19.20b-21

Ps 40, 7-10.17

Lc 12, 35-38

Le passage de Paul dans la liturgie de ce jour est situé exactement au

coeur de la Lettre aux Romains. Derrière l’affirmation que l’être humain a

besoin d’être racheté se trouve la conviction que celui-ci s’est rendu coupable

dans son rapport à Dieu. Après avoir démontré, à l’aide de l’expérience

et des Écritures, que la rédemption de l’homme vient de Dieu par la foi

en Jésus-Christ et non par la circoncision, l’Apôtre commence à traiter de

« notre » expérience chrétienne.

Si quelqu’un rompt une relation d’amitié en offensant un ami, un désordre

se crée dans son coeur et ne pourra être surmonté que quand cet ami

l’accueillera et l’embrassera à nouveau, en acceptant ses excuses. En effet, dit

Paul, la rédemption est le motif et la condition pour vivre en paix avec Dieu.

Mais pour que les amis retrouvent leur amitié, il faut que quelqu’un fasse une

médiation entre les deux, en disant au coupable que l’autre ne lui tient pas

rancoeur et qu’il l’attend le coeur ouvert. Et quand tout sera surmonté, le lien

sera plus fort et la joie plus grande qu’avant. Or, poursuit Paul, sachant que

celui qui sert de médiateur, c’est-à-dire Jésus, dut subir de nombreuses humiliations

et souffrances pour me trouver et me convaincre de faire confiance à

la bonté du Père, dont j’avais méprisé l’amour, mon coeur est profondément

reconnaissant et se dispose avec joie à collaborer avec lui à l’oeuvre de réconciliation,

en participant à ses sacrifices pour porter le message aux autres frères.

Comment pouvons-nous douter de cet amour – demande l’Apôtre des

nations – après l’extraordinaire démonstration que Dieu nous a donnée ?

L’événement historique de la mort de Jésus a une signification théologique

de souffrance substitutive : il est mort pour nous, à notre place et à la place

de tous, pour nous qui nous étions éloignés de Dieu. En d’autres termes,

celui qui a reçu la mission de médiation s’est révélé notre grand ami, en

prenant sur lui le poids de tous les maux qui nous ont frappés quand nous

étions seuls et égarés. Cette incomparable démonstration de l’amour divin

resplendira pour nous dans l’histoire pour toujours, en éclairant le chemin

des peuples.

Paul sillonne le monde en long et en large, avec une grande joie, sans

s’arrêter, jusqu’au don extrême de lui-même, pour répandre cette bonne

nouvelle. Jésus ne s’est pas sacrifié parce que nous étions Juifs ou Grecs,

esclaves ou hommes libres, cultivés ou ignorants, riches ou pauvres, hommes

ou femmes, mais simplement parce que nous étions des pécheurs en quête

de pardon. Et son offrande a été dispensée sans que les hommes en aient

aucun mérite. Ce qui plaît le plus à Dieu ce n’est pas d’infliger une punition,

mais plutôt de donner sans mesure sa sublime miséricorde.

Après que Dieu a accompli cet ineffable mystère d’amour, absolument

universel et gratuit, il est impossible – ajoute l’Apôtre – que Dieu n’achève

pas l’oeuvre de notre salut. La plénitude du salut concerne donc les biens

futurs, les biens eschatologiques : la gloire et la vie éternelle. De la sorte,

la paix et la réconciliation que nous recevons « maintenant » et que nous

goûtons dans notre coeur sont orientées vers leur futur accomplissement,

car elles sont le gage des dons que nous recevrons par la suite.

Pour exposer la triple dimension de cette libération, à savoir du péché,

de la Loi et de la mort, Paul entreprend une comparaison qui décrit la situation

de l’homme avant et après le Christ, en montrant les conséquences

de la désobéissance d’Adam – qui « préfigure » celui qui va venir – et celles

de l’obéissance du Christ, le nouvel Adam. En réfléchissant à l’histoire de

la chute de l’homme (Adam), dans le poème de la Genèse, Paul utilise la

vérité théologique qui y est incluse. Le caractère étiologique du récit de la

Genèse désigne le péché comme la cause de la misère générale de l’humanité

(douleur, affliction, discorde, violence et mort). La désobéissance d’Adam

– au sens individuel et collectif (cf. Gn 1, 27) – a introduit dans le monde

une force active et néfaste.

Mais voilà : Jésus-Christ est le libérateur ! Par lui, la rédemption et la vie

éternelle sont arrivées pour tous. Jésus est le « second » Adam, antithétique

par rapport à notre ancêtre. Le premier être humain n’a pas eu foi en son

Créateur, il a désobéi et rompu son amitié avec lui. Au contraire, Jésus est

« l’Homme Nouveau », le Nouvel Adam, absolument fidèle et parfaitement

obéissant, qui donne sa vie pour rétablir notre amitié avec Dieu. L’antithèse

souligne l’incommensurable supériorité du bénéfice apporté par Jésus, par

opposition au dommage infligé par Adam. « En effet, si la mort a frappé

la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle

répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un

seul homme, Jésus-Christ » (Rm 5, 15). Le contraste entre « un seul » et

« multitude » met en évidence la portée universelle du nouveau lien d’amitié

apporté par le Seigneur Jésus.

Le thème central du passage évangélique de Luc est la seconde venue

du Seigneur dans la gloire, pour juger les vivants et les morts, comme

nous le professons dans le Credo : « Il reviendra dans la gloire pour juger

les vivants et les morts. » La parenthèse qui sépare le chemin du fidèle de

ce rendez-vous inévitable est le temps de l’attente active. L’idée la plus

importante du passage évangélique est l’invisibilité du maître qui, après

avoir confié un patrimoine à cultiver et à faire fructifier, part, sans toutefois

abandonner les siens à leur destin. C’est dans cette façon de faire de Dieu

que réside aussi le mystère de la liberté accordée à l’homme, qui peut choisir

comment gérer le don de la vie sans pressions physiques, sans ressentir une

présence envahissante.

Dans les Saintes Écritures, la requête de se ceindre toujours les reins se

trouve déjà dans Exode 12, 11, au moment de la préparation du repas pascal,

avant le passage de l’ange de la mort et la sortie de la terre d’esclavage.

Cela deviendra par la suite une formule commune pour désigner l’appel au

service, dont Jésus donne lui-même un exemple magistral : « Avant la fête

de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde

à son Père, […] Jésus se lève de table, dépose son vêtement, et prend un

linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors

il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait

à la ceinture » (Jn 13, 1, 4-5). Par ce geste, le service au nom de Dieu a

été élevé au rang de sacrement de l’amour, à l’intérieur de l’Eucharistie qui

permet à celui qui la reçoit d’avoir part à la vie de Jésus (cf. Jn 6, 30-58). Ce

n’est pas un hasard si le quatrième Évangile raconte la Dernière Cène avec

le lavement des pieds. À Pierre, qui essaie de se soustraire à cette initiative,

« indigne » de son Maître, Jésus dit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas

de part avec moi » (Jn 13, 8). Laver les pieds des frères est un geste que le

Maître confie à ses disciples comme emblème du style de vie à apporter à

toutes les nations. Après la Résurrection de Jésus, les disciples sont dissuadés

de continuer à regarder vers le ciel ; ils sont plutôt encouragés à aller en

mission pour accomplir tout ce que Jésus avait dit et fait, avec la promesse

que le Maître reviendrait parmi les siens de la même manière qu’il était venu

(cf. Ac 1, 11). On attend avec espérance le retour du Maître en se ceignant

les reins, c’est-à-dire en servant les frères dans la foi, en leur annonçant et en

les faisant participer au salut qui nous est offert en gage dans l’Eucharistie.

La métaphore des lampes allumées (comme dans Ex 27, 20 ; Lv 24,

2) donne à l’attente le caractère d’une veille active. L’apparente absence

du maître peut induire la tentation de se substituer à lui, en prétendant

devenir les arbitres absolus de la vie, de la sienne et de celle des autres, en

faisant main basse sur les biens qui nous ont été confiés. Dans l’optique

de Dieu, l’attente répond à la loi de l’amour. En celui qui vit les temps

longs de l’attente, le désir de la rencontre face à face avec Dieu grandit : il

faut être forts pour supporter le devoir de la parole donnée, mais sans en

connaître l’échéance, soutenus par la promesse d’un retour sans préavis. Il

est important d’être conscients que toutes les saisons d’une vie bien vécue,

en cherchant et en faisant la volonté de Dieu, sont un kairos, un temps

favorable pour être rappelés à la Maison. La vie sera un succès si le fidèle se

trouve prêt pour cette rencontre.



Action en réponse d’amour

Servez-vous de nos quatre questions du Projet de Vie Personnel, et répondez par écrit quelle est l’Action que l’Esprit Saint vous a inspirée pendant la prière avec ce passage d’aujourd’hui.

“Comment est-ce que je me situe en ce qui concerne l’intimité avec Jésus?
Comment devrais-je être?
Que vais-je faire pour cela?
Quels sont les décisions que je vais prendre en vue de cela?”

Il est important de répondre à chaque question du Projet de Vie Personnel - PVP,
un tableau avec ces questions est disponible sur notre site internet en cliquant ici.

Remplissez votre Projet de Vie Personnel tous les jours et réalisez l’action que vous vous proposez de
faire avec sérieux et par amour pour Jésus Christ.

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Je prends un instant pour méditer toutes ces choses dans mon cœur (cf Luc 2,19)

Prière de la communauté

Prière à l'Esprit Saint

Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles, et embrase-les du feu de ton amour. Envoie, Seigneur, ton Esprit, et tout sera créé, Tu renouvelleras la face de la terre. Prions : Seigneur notre Dieu, par l'illumination de l'Esprit Saint, tu as instruit les cœurs de tes fidèles; rends-nous dociles à ton Esprit pour apprécier ce qui est juste et donne-nous d'éprouver toujours le réconfort de sa présence. Par le Christ notre Seigneur. Amen.

Merci ! 26 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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