Samedi, 27ème semaine du temps ordinaire

Unis à tous les participants du Forum Shalom de Toulon, 
je prie pour les intentions du Saint Père et les fruits de ce Mois Missionnaire Extraordinaire :

Jo 4, 12-21

Ps 97, 1-2.5-6.11-12

Lc 11, 27-28

Dans le court passage évangélique d’aujourd’hui, le mot « heureux » est

récurrent : il se réfère à un état de bien-être spirituel, où l’âme fait l’expérience

de la vraie joie, mais il peut aussi vouloir dire « respecté, vénéré ». Qui sont

donc ces hommes et ces femmes qui méritent d’être appelés « heureux » ? La

réponse de Jésus est claire et directe : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la

parole de Dieu, et qui la gardent ! » (Lc 11, 28). Cette phrase ouvre la voie

à une réflexion profonde sur notre vocation missionnaire chrétienne. La

signification la plus profonde de l’écoute de la Parole de Dieu nous est révélée

à travers une magnifique image que nous offrent plusieurs prophètes de

l’Ancien Testament. Ézéchiel reçoit cet ordre : « Ce qui est devant toi, mangele,

mange ce rouleau ! […] J’ouvris la bouche, il me fit manger le rouleau »

(Ez 3, 1-2). De son côté, Jérémie dit : « Quand je rencontrais tes paroles, je

les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon coeur » (Jr 15, 16).

L’écoute authentique de la Parole de Dieu signifie « la manger », la méditer,

l’habiter, la prendre à coeur. Cela exige de lui permettre de s’enraciner dans

notre coeur, de grandir dans notre conscience, de défier nos valeurs et nos attitudes.

Notre vie et l’amour de Dieu s’entremêlent. Ce qui exige un abandon

constant à Dieu, qui n’est ni simple, ni automatique. Le manger prophétique

de la Parole de Dieu renvoie au manger du banquet eucharistique.

La seconde partie de l’avertissement de Jésus porte sur la façon de vivre

la Parole de Dieu. Cela exige un ferme engagement à mettre en pratique la

Parole de Dieu, à observer ses commandements, à imprégner de l’amour de

Dieu les actions concrètes et de traduire le message de Dieu dans la vie quotidienne.

Même si ce devoir revêt une dimension personnelle, il comporte

également un fort engagement social. Comment pouvons-nous démontrer

que nous avons vraiment écouté la Parole de Dieu et que nous y avons répondu

avec foi ? Nous pouvons nous inspirer de cette affirmation de saint

Jacques : « Moi, c’est par mes oeuvres que je te montrerai la foi » (Jc 2, 18)

et ajouter : je montrerai que j’ai écouté la Parole de Dieu.

À l’époque récente, les Papes ont souligné l’importance d’intégrer « l’écoute »

et « la mise en pratique » de la Parole de Dieu ; il faut être en même temps

des « auditeurs » et des « exécutants ». L’évangélisation requiert aussi bien la

contemplation que l’action concrète. Rappelons le défi présenté par le Pape

Paul VI dans Evangelii Nuntiandi (41) : « L’homme contemporain écoute

plus volontiers les témoins que les maîtres […] ou s’il écoute les maîtres, c’est

parce qu’ils sont des témoins. »

Un examen attentif du Nouveau Testament révèle que la première personne

à avoir reçu l’honneur d’être appelée « heureuse » n’est autre que

Marie. Décrivant la scène de la Visitation, Luc remarque : « Élisabeth fut

remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : “Tu es bénie entre toutes

les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. […] Heureuse celle qui a

cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur”

» (Lc 1, 41-45). Marie est bénie précisément pour sa foi : elle croit

à la Parole de Dieu prononcée par l’ange ; elle croit et répond par un fiat

inconditionnel au Seigneur.

Il est évident que les paroles de Jésus se réfèrent à la Vierge Marie, car

les versets 27 et 28 sont une allusion très claire à sa Mère, comme exemple

indiscutable de cette attitude de disciple disposée à accueillir la Parole

(cf. Lc 2, 16-21) ; dès le début de l’Évangile de Luc, il est dit de Marie

qu’elle « conservait toutes ces choses et les méditait en son coeur » (Lc 2,

19). « Conserver » signifie préserver, protéger, conserver la mémoire, et implique

toujours l’attention et la responsabilité. Or, en plus de « conserver »

ces choses, elle les médite en son coeur, c’est-à-dire qu’elle cherche à saisir la

véritable signification de ce qui arrive.

L’Évangile d’aujourd’hui ne doit donc pas être interprété comme la répudiation

de la Mère de Jésus ; il souligne plutôt que l’attention à la Parole

de Dieu, en raison de la foi, est plus importante qu’une relation biologique

avec Jésus. Cette même affirmation se retrouve dans d’autres passages de

l’Évangile (cf. Mt 12, 48 ; Mc 3, 33 ; Lc 8, 21) où Jésus demande : « Qui

est ma mère et qui sont mes frères ? » Jésus indique clairement l’importance

de recevoir et d’obéir à la Parole de Dieu.

Un passage de la Constitution Lumen Gentium (58) du Concile Vatican II

relève ceci : « Au cours de la prédication de Jésus, elle [Marie] accueillit les

paroles par lesquelles le Fils, mettant le Royaume au-delà des considérations

et des liens de la chair et du sang, proclamait bienheureux ceux qui écoutent

et observent la Parole de Dieu (cf. Mc 3, 35 ; Lc 11, 27-28), comme elle

le faisait fidèlement elle-même (cf. Lc 2, 19.51). Ainsi la bienheureuse

Vierge avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l’union avec

son Fils jusqu’à la croix où, non sans un dessein divin, elle était debout

(cf. Jn 19, 25). »

L’image de Marie comme « disciple fidèle » qui vit un « pèlerinage de foi »

stimule la sensibilité de l’homme moderne et la compréhension de l’Église

dans sa vocation de disciple du Christ. Le Pape François, faisant référence

à l’encyclique Redemptoris Mater de Jean-Paul II, écrit dans Evangelii Gaudium

(287): « Elle [Marie] est la femme de foi, qui vit et marche dans la foi,

et “son pèlerinage de foi exceptionnel représente une référence constante

pour l’Église”. Elle s’est laissée conduire par l’Esprit, dans un itinéraire de

foi, vers un destin de service et de fécondité. Nous fixons aujourd’hui notre

regard sur elle, pour qu’elle nous aide à annoncer à tous le message de salut,

et pour que les nouveaux disciples deviennent des agents évangélisateurs.

[…] C’est de cette manière, en effet, que Marie, pendant de nombreuses

années, demeura dans l’intimité du mystère de son Fils et avança dans son

itinéraire de foi. »

Quand nous parlons de partager la Parole comme Bonne Nouvelle, nous

savons que l’information est nécessaire et même indispensable ; ce n’est

cependant pas la première chose, ni la plus importante : la Parole consiste

principalement non pas dans le parler, mais dans le témoignage. Luc présente

cette conviction de façon très cohérente dans le récit où Jean le Baptiste

envoie deux de ses disciples demander à Jésus s’il est le Messie (cf. Lc 7,

18 sq.). Au lieu de leur répondre par des mots, Jésus leur offre une preuve

irréfutable, en leur montrant les répercussions concrètes du Règne de Dieu.

« À cette heure-là, Jésus guérit beaucoup de gens de leurs maladies, de leurs

infirmités et des esprits mauvais dont ils étaient affligés, et à beaucoup

d’aveugles, il accorda de voir » (Lc 7, 21). Cela veut dire que la bonté profonde

de la Bonne Nouvelle que Jésus-Christ a apportée ne se trouve pas au

niveau de ce qui peut être dit théoriquement, mais dans ses conséquences

essentielles. La Parole a donc besoin de disciples qui, comme la Sainte

Vierge, veulent être disponibles pour l’écouter et la vivre avec générosité.


Action en réponse d’amour

Servez-vous de nos quatre questions du Projet de Vie Personnel, et répondez par écrit quelle est l’Action que l’Esprit Saint vous a inspirée pendant la prière avec ce passage d’aujourd’hui.

“Comment est-ce que je me situe en ce qui concerne l’intimité avec Jésus?
Comment devrais-je être?
Que vais-je faire pour cela?
Quels sont les décisions que je vais prendre en vue de cela?”

Il est important de répondre à chaque question du Projet de Vie Personnel - PVP,
un tableau avec ces questions est disponible sur notre site internet en cliquant ici.

Remplissez votre Projet de Vie Personnel tous les jours et réalisez l’action que vous vous proposez de
faire avec sérieux et par amour pour Jésus Christ.

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Je prends un instant pour méditer toutes ces choses dans mon cœur (cf Luc 2,19)

Prière de la communauté

Prière à l'Esprit Saint

Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles, et embrase-les du feu de ton amour. Envoie, Seigneur, ton Esprit, et tout sera créé, Tu renouvelleras la face de la terre. Prions : Seigneur notre Dieu, par l'illumination de l'Esprit Saint, tu as instruit les cœurs de tes fidèles; rends-nous dociles à ton Esprit pour apprécier ce qui est juste et donne-nous d'éprouver toujours le réconfort de sa présence. Par le Christ notre Seigneur. Amen.

Merci ! 36 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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