Dimanche, 27ème semaine du temps ordinaire

Unis à tous les participants du Forum Shalom de Toulon, 
je prie pour les intentions du Saint Père et les fruits de ce Mois Missionnaire Extraordinaire :

Ha 1, 2-3 ; 2, 2-4

Ps 95, 1-2.6-9

2 Tm 1, 6-8.13-14

Lc 17, 5-10

L’Évangile d’aujourd’hui nous offre un récit significatif sur la foi et une

courte parabole sur notre rôle de serviteurs de Dieu. Ces deux enseignements

font suite à un précepte tout aussi exigeant de Jésus sur le péché

et sur le pardon, et conduisent au récit de la guérison par Jésus des dix

lépreux près d’un village samaritain. Il n’y a pas de lien logique clair entre

les récits de Jésus au chapitre 17 de saint Luc, ni entre les récits et l’histoire

de la guérison qui suit. Toutefois, en contemplant le devoir chrétien de la

mission, nous entrons en résonance avec les disciples (ici appelés apôtres)

tandis qu’ils implorent Jésus : « Augmente en nous la foi ! » (Lc 17, 5).

À cette demande d’une foi plus grande (apparemment, une sainte requête

de croissance spirituelle), Jésus répond en comparant deux extrêmes

et en mettant côte à côte l’image d’un minuscule grain de sénevé et celle

d’un grand arbre, le mûrier. Il nous pousse à dépasser la logique ordinaire

en utilisant une image originale qui suggère que la foi n’opère pas selon

des critères humains normaux mais qu’elle semble, au contraire, incompréhensible

au regard humain, comme un mûrier au milieu de la mer.

La foi, fondamentalement, est la profonde confiance en Dieu dans des

circonstances qui semblent totalement hostiles à tout résultat. L’Évangile

d’aujourd’hui nous met au défi de croire en Dieu au-delà des limites de la

logique humaine et du sens du possible, en ne faisant ainsi plus qu’un avec

l’esprit, l’imagination, la logique et le coeur de Dieu.

« Les Apôtres dirent au Seigneur : “Augmente en nous la foi !” » (Lc 17,

5-6). Saint Luc appelle « apôtres » les Douze que Jésus a choisis au début de

son ministère (cf. Lc 6, 12-16). Apôtres signifie « envoyés ». Alors que les

trois autres Évangiles n’utilisent ce mot qu’une seule fois, pour désigner le

groupe particulier de disciples de Jésus, Luc l’emploie six fois dans son Évangile

et vingt-huit fois dans les Actes des Apôtres. Dans l’Église primitive, on

était conscient du privilège non transmissible de ces Douze : l’authenticité de

leur mandat et de leur mission se fondait sur le choix de Jésus en personne.

C’est lui qui les avait choisis et envoyés. Ces apôtres sont donc les témoins

officiels de la Bonne Nouvelle du Ressuscité. En ce sens, ils devront avoir

suffisamment foi en lui. Ils sont les témoins privilégiés des enseignements

et des miracles de Jésus (cf. Lc 18, 31) et, en même temps, ce sont des

hommes fragiles comme nous tous, en proie au doute et au manque de foi

(cf. Lc 24, 11.25.38-39). D’où leur prière adressée à Jésus dans l’Évangile

de ce jours : « Augmente en nous la foi ! », avec la certitude qu’il est Dieu.

Quels enseignements pouvons-nous en tirer, nous qui sommes les

« envoyés » d’aujourd’hui ? Nous devons reconnaître humblement que la

foi nous fait cruellement défaut dans notre mission d’évangélisation du

monde. Le Seigneur ne nous dit-il d’ailleurs pas : « Si vous aviez de la foi,

gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici :

“Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi » (Lc 17, 6) ?

Il ne nous est donc pas possible d’avoir une foi capable de déplacer les

montagnes s’il nous manque cette foi essentielle en Jésus Seigneur, en Jésus

ressuscité et vivant en nous dans son Église. À quoi sert de vouloir posséder

une foi qui fait des miracles devant les foules, ou qui possède des pouvoirs

de guérison, ou des pouvoirs exceptionnels pour mystifier les païens et les

chrétiens d’aujourd’hui ? Jésus lui-même a opéré tant et tant de miracles

devant ses contemporains et ses apôtres, et cela n’a pas augmenté leur foi.

L’essentiel est d’avoir l’humilité des apôtres et de prier sans relâche pour

que le Seigneur nous vienne en aide : « Je crois ! Viens au secours de mon

manque de foi ! », comme le criait le père de l’enfant épileptique possédé

par un démon (Mc 9, 24 ; cf. Lc 9, 37-43). À chaque Eucharistie, rencontre


avec le Ressuscité, demandons-lui aussi la foi nécessaire pour pouvoir le rencontrer

vivant dans nos vie et dans notre monde. Seule la prière incessante,

âme de la mission, rend possible la foi.

Tout de suite après (cf. Lc 17, 5-10), le récit évangélique de Luc nous

place devant une scène tirée de la vie domestique quotidienne pour offrir

un enseignement sur l’apostolat : aussi merveilleux qui puissent être les

résultats de notre travail, nous ne faisons qu’accomplir la tâche que Dieu

nous a assignée. Dans la vie de tous les jours, au temps de Jésus, les attentes

du maître et de l’esclave quant à leurs rôles respectifs sont bien établies.

Le maître commande et l’esclave exécute. Il est légitime de s’attendre à ce

que l’esclave passe, sans trêve, du travail agricole au travail domestique. Le

serviteur n’a pas à faire d’objections, comme la fatigue, la faim ou la soif.

Certes, le point de vue de Jésus ne doit pas être interprété comme une justification

de l’institution économique de l’esclavage antique. Jésus utilise

simplement une réalité sociale millénaire comme métaphore, pour suggérer

une similitude entre cette réalité et notre service envers Dieu.

Quand Jésus pose la question rhétorique : « Va-t-il être reconnaissant

envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? », Jésus s’adresse à un public,

nous y compris, dont il attend une réponse, négative évidemment. Jésus

poursuit donc en affirmant que, quand nous aurions fait pour Dieu tout ce

qu’il nous a été ordonné, nous devrions dire : « Nous sommes des serviteurs

inutiles ; nous n’avons fait que notre devoir. » L’exagération de cet exemple

entend convertir, sur le mode pédagogique, le disciple missionnaire à la

logique de la foi : non pas l’efficacité ni l’utilité de notre service, mais la

fécondité de la foi comme communion avec Jésus.

À travers nos paroles et à travers l’expérience de la vie quotidienne, Jésus

nous met face au fait que l’attente de la récompense est disproportionnée

par rapport à la réalité. En revanche, ce qui est proportionné, c’est la

compréhension de qui est Dieu et de ce que nous lui devons. Jésus veut

que nous reconnaissions que Dieu attend de nous des efforts sérieux, un

engagement sincère dans l’oeuvre à laquelle il nous appelle, dans la mission

de faire connaître le Christ au monde.

Les deux autres lectures du jour abordent ces thèmes de la foi et du service

de Dieu, mais à partir de perspectives différentes. Le prophète Habacuc, qui

écrit un peu avant l’exil de sa terre natale, au VIème siècle av. J.-C., invoque

l’aide de Dieu au milieu de la destruction et de la violence. En réponse,

le Seigneur déclare que certaines personnes se sentent fières alors qu’elles

n’ont pas « l’âme droite », tandis que « le juste vivra par sa fidélité » (Ha 2,

4). Habacuc insiste sur le fait que, contrairement à ceux qui ont recours

à la violence et provoquent des conflits, d’autres personnes mettent leur

confiance en Dieu. Telle est la foi pure et simple ; c’est ce qui leur permet

de sentir en paix avec Dieu.

Quand Paul a rencontré Jésus, le Seigneur Ressuscité, la compréhension

de la foi dont parle Habacuc en est ressortie transformée. Il a pu connaître

la façon extraordinaire dont Dieu nous a aimés, les distances que Dieu a

parcourues pour nous ramener à la juste relation avec lui. Paul a vu que

la confiance dans le pouvoir créateur de Dieu agit aussi sur nous, dans le

Christ. Paul a découvert la liberté et la foi dans notre relation avec Dieu, et

que ce sont elles qui le poussent, lui et tout croyant après lui, à aller de par

le monde pour faire connaître la bonne nouvelle de l’amour régénérateur

de Dieu, pour annoncer la Pâque rédemptrice de Jésus.

« La nouvelle logique de la foi est centrée sur le Christ. La foi dans le

Christ nous sauve parce que c’est en lui que la vie s’ouvre radicalement à

un Amour qui nous précède et nous transforme de l’intérieur, qui agit en

nous et avec nous. Cela apparaît avec clarté dans l’exégèse que l’Apôtre des

gentils fait d’un texte du Deutéronome, exégèse qui s’insère dans la dynamique

la plus profonde de l’Ancien Testament. Moïse dit au peuple que

le commandement de Dieu n’est pas trop haut ni trop loin de l’homme.

On ne doit pas dire : “Qui montera au ciel pour nous le chercher ?” ou

“Qui ira pour nous au-delà des mers nous le chercher ?” (cf. Dt 30, 11-

14). Cette proximité de la parole de Dieu est interprétée par Paul comme

renvoyant à la présence du Christ dans le chrétien. “Ne dis pas dans ton

coeur : Qui montera au ciel ? Entends : pour en faire descendre le Christ ;

ou bien : Qui descendra dans l’abîme ? Entends : pour faire remonter le

Christ de chez les morts” (Rm 10, 6-7). Le Christ est descendu sur la terre

et il est ressuscité des morts ; par son Incarnation et sa Résurrection, le Fils

de Dieu a embrassé toute la marche de l’homme et demeure dans nos coeurs

par l’Esprit-Saint. La foi sait que Dieu s’est fait tout proche de nous, que le

Christ est un grand don qui nous a été fait, don qui nous transforme intérieurement,

nous habite, et ainsi nous donne la lumière qui éclaire l’origine

et la fin de la vie, tout l’espace de la marche de l’homme.

Nous pouvons ainsi comprendre la nouveauté à laquelle la foi nous

conduit. Le croyant est transformé par l’Amour, auquel il s’est ouvert dans

la foi, et dans son ouverture à cet Amour qui lui est offert, son existence se

dilate au-delà de lui-même. Saint Paul peut affirmer : “Ce n’est plus moi qui

vis, mais le Christ qui vit en moi” (Ga 2, 20), et exhorter : “Que le Christ

habite en vos coeurs par la foi !” (Ep 3, 17). Dans la foi, le “moi” du croyant

grandit pour être habité par un Autre, pour vivre dans un Autre, et ainsi sa

vie s’élargit dans l’Amour. Là se situe l’action propre de l’Esprit-Saint. Le

chrétien peut avoir les yeux de Jésus, ses sentiments, sa disposition filiale,

parce qu’il est rendu participant à son Amour, qui est l’Esprit. C’est dans

cet Amour que se reçoit en quelque sorte la vision propre de Jésus. Hors

de cette conformation dans l’Amour, hors de la présence de l’Esprit qui le

répand dans nos coeurs (cf. Rm 5, 5), il est impossible de confesser Jésus

comme Seigneur (cf. 1 Co 12, 3) » (Lumen Fidei, 20-21).


Action en réponse d’amour

Servez-vous de nos quatre questions du Projet de Vie Personnel, et répondez par écrit quelle est l’Action que l’Esprit Saint vous a inspirée pendant la prière avec ce passage d’aujourd’hui.

“Comment est-ce que je me situe en ce qui concerne l’intimité avec Jésus?
Comment devrais-je être?
Que vais-je faire pour cela?
Quels sont les décisions que je vais prendre en vue de cela?”

Il est important de répondre à chaque question du Projet de Vie Personnel - PVP,
un tableau avec ces questions est disponible sur notre site internet en cliquant ici.

Remplissez votre Projet de Vie Personnel tous les jours et réalisez l’action que vous vous proposez de
faire avec sérieux et par amour pour Jésus Christ.

Cliquez sur "Je Prie" pour supplier ensemble l'Esprit Saint !


Je prends un instant pour méditer toutes ces choses dans mon cœur (cf Luc 2,19)

Prière de la communauté

Prière à l'Esprit Saint

Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles, et embrase-les du feu de ton amour. Envoie, Seigneur, ton Esprit, et tout sera créé, Tu renouvelleras la face de la terre. Prions : Seigneur notre Dieu, par l'illumination de l'Esprit Saint, tu as instruit les cœurs de tes fidèles; rends-nous dociles à ton Esprit pour apprécier ce qui est juste et donne-nous d'éprouver toujours le réconfort de sa présence. Par le Christ notre Seigneur. Amen.

Merci ! 36 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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