1 "le premier degré de l'humilité est l'obéissance sans délai"

v8"Celui qui vous écoute m'écoute"

v13"Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé"

        Dans ce chapitre 5, st Benoît nous indique la voie à suivre de l'obéissance monastique. Avant d' accéder à cette conception d'obéissance religieuse, confirmée par les vœux, je vous invite à revoir 1)l'objet naturel de l'obéissance, puis2) sa signification spirituelle et enfin 3)comment comprendre l'obéissance selon st Benoît. 

  1)L'obéissance se définit toujours par rapport à une autorité ou une Loi. Elle inspire le respect de règles extérieures qui rappellent parfois l'autorité voire l'autoritarisme de certains tyrans qui exige alors une soumission qui peut entraîner des sanctions en cas de non-respect des règles. Nous pensons aussi aux situations où la personne ne dispose pas de toutes les qualités requises pour discerner, juger et analyser ( un enfant  devant un danger qui le dépasse, une personne exposée à un risque dont elle ne perçoit pas l'enjeu, le respect du code de la route, etc..)Dans ces cas, il s'agit d'une obéissance à une  autorité extérieure.

 2)L'obéissance intérieure (voir le livre de Joseph Schneider  "Le réveil du joueur") qui résulte d'une démarche consciente  de diriger sa pensée et ses actes en pleine liberté. Il s'agit alors de discerner, préalablement à la décision à suivre, à l'abri des formes de dépendances psychologiques, affectives ou morales. Cette forme d'obéissance ressemblerait alors à l'addiction lorsque la volonté est remplacée par un comportement inspiré par une forme de manque. Il s'agit d'une réponse à des besoins. Ce n'est pas encore l'obéissance consciente, éclairée et réfléchie.

3)Ce qui nous intéresse dans ce chapitre 5 de la règle bénédictine est l'obéissance à une autorité spirituelle : en l'occurrence ici il s'agit de l'abbé, représentant du Christ.. En essayant de bien comprendre ce voeu d'obéissance nous pouvons y voir déjà la signification d'un abandon à la sainte volonté de Dieu, c'est alors une forme d'ascèse car il y a désappropriation de sa propre volonté pour un degré supérieur, exprimé par l'abbé. Le moine ou la moniale accepte une décision qui peut les dépasser en abandonnant sa volonté propre au nom de règles spirituelles.

Demain nous verrons les degrés d'obéissance.