En ce dernier dimanche d’octobre, les textes proposent la « feuille de route du disciple missionnaire, du « baptisé-envoyé », sous la forme d’une lettre, une lettre d’Amour, adressée personnellement à qui la reçoit. Que propose cette lettre ? 

Vivre en pauvre, «S’ajuster » à l’Amour du Seigneur,

Prier, Annoncer l’Évangile jusqu’au bout…et jusqu’au bout du monde…

     La célèbre parabole dite « du pharisien et du publicain » vise, par-delà les deux protagonistes, ceux qui sont «convaincus d’être des justes», qu’il s’agisse aussi bien des chrétiens de la communauté de Luc, que de ceux des églises d’aujourd’hui. Le pharisien est un homme bien et très sérieux dans sa foi. Le pape François a attiré l’attention sur la maltraitance dont les pharisiens ont été l’objet durant des siècles. Il monte au temple pour prier, il reconnaît ses bonnes actions, mais il ne demande rien, et il a complètement oublié d’être « juste, de s’ajuster à Dieu, à ce Seigneur » qui ne fait pas de différence entre les hommes, lui « le juge impartial ». Il se permet dans sa prière intérieure de mépriser ceux à qui il se compare. Il rend grâces de n’être pas comme les autre qu’il qualifie, avec une étonnante désinvolture, « de voleurs, d’injustes et d’adultères », il s’attaque au publicain, cette catégorie d’hommes pécheurs, honnie des bien-pensants.

     Le représentant des pécheurs publics est, lui, dans sa prière, d’une absolue discrétion. « Il n’ose même pas lever les yeux vers le ciel », vers ce Seigneur qui regarde les justes, et il se frappe la poitrine pour implorer pitié, la miséricorde du Seigneur. Quand le publicain « rentra chez lui, il était devenu juste » en lui-même, face à son Seigneur, il s’était reconnu pauvre et pécheur . Cette reconnaissance l’ajustait, le mettait en situation d’accueil de l’Amour Sauveur. Cette parabole du pharisien et du publicain est d’abord un enseignement sur Dieu, un Dieu d’amour et de miséricorde qui voit le fond des cœurs et qui, seul, peut rendre juste. 

     La première lecture empruntée au livre de Ben Sirac Le Sage éclaire les propos de la parabole. Dans ce texte nous est présentée la justice royale de Dieu, un Dieu particulièrement attentif à la prière, aux cris d’appel des pauvres, des petits, des méprisés…Face à cette divine libéralité, « la prière des pauvres traverse les nuées » pourvu qu’elle soit confiante et persévérante. « Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu et cela vous sera accordé ». (Marc 11, 24). 

     Les versets choisis du Ps.33 encouragent les pauvres et relient la 1ère lecture à l’Évangile. Le psalmiste invite les justes à une prière de louange sans relâche. Il énumère les attitudes divinement humaines de cet étonnant Seigneur. « Il regarde ceux qui s’ajustent à Lui…Il écoute…Il entend… »
     Paul (2ème lecture) en a fait l’expérience et relit sa vie d’aventurier de l’Évangile. Il rend grâces à Son Dieu qui lui a permis de tenir jusqu’au bout et jusqu’au bout du monde d’annoncer l’Évangile.

     Les textes de ce jour brossent le « portrait grandeur nature de Dieu » qui, en Jésus le Christ, invite les baptisés-envoyés à devenir comme Lui. « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Luc 6, 36). C’est le mot d’envoi de Jésus aux disciples.