Saint Luc est un grand missionnaire; il faut prêter une grande attention aux oraisons (la première de la messe ou de l'office) car elles contiennent beaucoup de doctrine, surtout sur la grâce (vie de Dieu en nous, ou secours de Dieu) et elles indiquent le fruit particulier de chaque fête ou de chaque dimanche. Or, ici, en signalant l'amour de Dieu pour les pauvres, il faut d'abord nous demander si nous sommes conscients de nos réelles pauvretés. Une certaine suffisance peut nous cacher notre misère spirituelle.
L'Église demande ici l'unité spirituelle: pas tout le monde pareil, car les vocations sont variées (cf. les petites fleurs de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus) : on est loin d'une certaine égalité soit-disant républicaine qui a coupé tant de têtes ! Mais attention aussi aux caprices du moi ! Mais les coteries, même nos « méthodes » ne sont pas des dogmes, et peuvent nuire beaucoup à la crédibilité de l'Église.

     Enfin, l' Église envisage ici tous les peuples de la terre : ce serait un faux irénisme, une caricature de l'œcuménisme que de priver les non chrétiens de l'Évangile, ou de taire les vérités catholiques sous prétexte de respect. Jésus dit même de s'adresser d'abord aux brebis perdues de la maison d'Israël !

     Saint Paul dénonce ici l'amour du monde qui peut entacher notre conduite ; tout en souhaitant que Dieu pardonne les conduites déviantes, il rappelle qu'il y a une justice divine, et il agit avec prudence. Enfin il réclame ses livres (dans un monastère, la bibliothèque est un lieu saint : désencombrons nos bibliothèques de livres sans intérêt !)
Quant au manteau de Saint Paul, ce n'est pas un dogme ! Peut-être le lui a-t-on volé ! Mais il prend ses dispositions pour « annoncer l'Évangile jusqu'au bout » : la maladie, la vieillesse, la prison ne nous empêchent pas, dans la communion des saints, de coopérer à la mission qui est celle de Jésus lui-même. Plus que nous, c'est la grâce qui agit ; donc prier d'abord le maître de la moisson. Qu'importe qui fait le bien aux yeux des hommes, pourvu que le bien se fasse ! La nourriture ? Comptons sur la Providence. Apportons la paix de Dieu, et ne passons pas de maison en maison comme certaines sectes, mais n'oublions pas ceux qui ne peuvent venir (malades, détenus, butés).