Jeunes !

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Image AFP - Le Pape François aux JMJ de Panama

La rentrée est passée, les diverses activités reprennent. Les médias ont lancés la jeunesse sur les routes du sport, de l'art ou autres. Écoutons ce que le Pape François a dit à la jeunesse et sur la jeunesse dans quelques extraits de l'exhortation apostolique post-synodale Christus Vivit reçue le 25 mars dernier. Et même si nous ne sommes plus nous-même des "jeunes", découvrons ce qu'il veut nous enseigner à travers cette jeunesse, et prions pour elle. 

(Source Vatican)


<< 1. Il vit, le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie. Les premières paroles que je voudrais adresser à chacun des jeunes chrétiens sont donc : Il vit et il te veut vivant !

2. Il est en toi, il est avec toi et jamais ne t’abandonne. Tu as beau t’éloigner, le Ressuscité est là, t’appelant et t’attendant pour recommencer. Quand tu te sens vieilli par la tristesse, les rancœurs, les peurs, les doutes ou les échecs, il sera toujours là pour te redonner force et espérance.

3. A vous tous, jeunes chrétiens, j’écris avec affection cette Exhortation apostolique, c’est-à-dire une lettre qui rappelle certaines convictions de foi et qui, en même temps, encourage à grandir en sainteté et dans l’engagement de sa propre vocation. Mais étant donné qu’il s’agit d’une balise sur un chemin synodal, je m’adresse en même temps à tout le peuple de Dieu, à ses pasteurs et à ses fidèles, car la réflexion sur les jeunes et pour les jeunes nous interpelle et nous stimule tous. Par conséquent, dans certains paragraphes, je m’adresserai directement aux jeunes et, dans d’autres, je ferai des approches plus générales pour le discernement ecclésial. >>


<< CHAPITRE 2: JÉSUS-CHRIST TOUJOURS JEUNE

 22. Jésus est « jeune parmi les jeunes afin d’être un exemple pour les jeunes et les consacrer au Seigneur ».[3] C’est pourquoi le Synode a affirmé que « la jeunesse est une période originale et stimulante de la vie, que Jésus lui-même a vécue, en la sanctifiant ».[4] Que nous dit l’Evangile concernant la jeunesse de Jésus ? 

La jeunesse de Jésus

23. Le Seigneur « rendit l'esprit » (Mt 27, 50) sur une croix, alors qu’il avait un peu plus de trente ans (cf. Lc 3, 23). Il est important de prendre conscience du fait que Jésus était un jeune. Il a donné sa vie à un âge considéré aujourd’hui comme l’âge d’un jeune adulte. Il a commencé sa mission publique dans la plénitude de sa jeunesse, et ainsi, « une grande lumière » (Mt 4, 16) s’est manifestée, surtout quand il a donné sa vie jusqu’à la fin. Cette fin n’a pas été improvisée, mais toute sa jeunesse a été une précieuse préparation, à chacun de ses moments, car « tout dans la vie de Jésus est signe de son mystère »[5] et « toute la vie du Christ est mystère de Rédemption ».[6]

24. L’Evangile ne parle pas des premières années de la vie de Jésus, mais nous raconte certains événements de son adolescence et de sa jeunesse. Matthieu situe cette période de la jeunesse du Seigneur entre deux événements : le retour de sa famille à Nazareth, après le temps de l’exil, et son baptême dans le Jourdain où a commencé sa mission publique. Les dernières images de l’enfant Jésus sont celles d’un petit réfugié en Égypte (cf. Mt 2, 14-15) et ensuite celle d’un rapatrié à Nazareth (cf. Mt 2, 19-23). Les premières images de Jésus, jeune adulte, sont celles qui nous le présentent dans la foule près des bords du Jourdain, pour se faire baptiser par son cousin Jean-Baptiste, comme l’un parmi tant d’autres de son peuple (cf. Mt 3, 13-17).

25. Ce baptême n’était pas comme le nôtre, qui nous introduit dans la vie de la grâce, mais il a été une consécration avant le début de la grande mission de sa vie. L’Evangile dit que son baptême a été source de la joie et de la satisfaction du Père : « Tu es mon fils [bien-aimé] » (Lc 3, 22). Ensuite, Jésus est apparu rempli de l’Esprit Saint et a été conduit par l’Esprit au désert. Il était ainsi préparé pour sortir prêcher et faire des prodiges, pour libérer et guérir (cf. Lc 4, 1-14). Tout jeune est ainsi invité, lorsqu’il se sent appelé à accomplir une mission sur cette terre, à reconnaître en lui-même ces mêmes paroles que Dieu le Père lui dit : “Tu es mon fils bien-aimé”.

26. Parmi ces récits, il y en a un qui montre Jésus en pleine adolescence. C’est lorsqu’il retourne avec ses parents à Nazareth, après qu’ils l’aient perdu et retrouvé au Temple (cf. Lc 2, 41-51). Il est dit qu’il leur “était soumis” (cf. Lc 2, 51), car il ne reniait pas sa famille. Ensuite, Luc ajoute que Jésus « croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). C’est-à-dire qu’il était en train de se préparer et que, en cette période, il approfondissait sa relation avec le Père et avec les autres. Saint Jean-Paul II explique qu’il ne grandissait pas seulement physiquement mais qu’il « y eut aussi une croissance spirituelle de Jésus » car « la plénitude de grâce en Jésus était relative à l’âge : il y avait toujours plénitude, mais une plénitude qui croissait avec l’âge ».[7]

27. Par ces données des Evangiles, nous pouvons dire qu’à l’étape de sa jeunesse, Jésus s’est “formé”, il s’est préparé pour réaliser le projet que le Père avait pour lui. Il a orienté son adolescence et sa jeunesse vers cette mission suprême. 

28. Durant l’adolescence et la jeunesse, sa relation avec le Père était celle du Fils bien-aimé ; attiré par le Père, il grandissait en s’occupant de ses affaires : « Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Lc 2, 49). Toutefois, il ne faut pas penser que Jésus était un adolescent solitaire ou un jeune enfermé sur lui-même. Sa relation avec les gens était celle d’un jeune qui partageait toute la vie d’une famille bien intégrée dans le peuple. Il a appris le travail de son père et l’a ensuite remplacé comme charpentier. C’est pourquoi on l’appelle une fois dans l’Evangile « le fils du charpentier » (Mt 13,55), et une autre fois simplement « le charpentier » (Mc 6,3). Ce détail montre qu’il était un jeune homme ordinaire de son peuple, qui entretenait des relations normales. Personne ne le considérait comme un jeune étrange ou séparé des autres. C’est précisément pourquoi, lorsque Jésus a commencé à prêcher, les gens ne s’expliquaient pas d’où il tirait cette sagesse : « N'est-il pas le fils de Joseph, celui-là ? » (Lc 4, 22). 

29. Le fait est que « Jésus n’a pas grandi non plus dans une relation fermée et exclusive avec Marie et Joseph, mais se déplaçait volontiers dans la famille élargie incluant parents et amis ».[8] Nous comprenons ainsi pourquoi, revenant de pèlerinage à Jérusalem, ses parents avaient l’esprit tranquille en pensant que le garçon de douze ans (cf. Lc 2, 42) marchait librement avec les autres, même s’ils ne l’avaient pas vu de toute la journée : « Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin » (Lc 2, 44). Certainement – pensaient-ils – Jésus était là, allant et venant parmi les gens, plaisantant avec les autres jeunes de son âge, écoutant les récits des adultes et partageant les joies et les tristesses de la caravane. Le terme grec utilisé par Luc pour désigner la caravane des pèlerins – synodia – indique précisément cette communauté en marche dont la Sainte Famille fait partie. Grâce à la confiance de ses parents, Jésus se déplace librement et apprend à marcher avec tous les autres.

Sa jeunesse nous éclaire

30. Ces aspects de la vie de Jésus peuvent inspirer tout jeune qui grandit et se prépare pour réaliser sa mission. Cela implique qu’il faut mûrir dans la relation avec le Père, conscient d’être membre de la famille et du peuple, se disposer à être comblé de l’Esprit et à être conduit pour réaliser la mission que Dieu confie, sa propre vocation. Rien de cela ne devrait être ignoré dans la pastorale des jeunes, pour qu’on ne crée pas des projets qui isolent les jeunes de la famille et du monde, ou qui les transforment en une minorité sélectionnée et préservée de toute contagion. Nous avons plutôt besoin de projets qui les fortifient, les accompagnent et les lancent vers la rencontre avec les autres, vers le service généreux, vers la mission. 

31. Vous les jeunes, Jésus ne vous éclaire pas de loin ou du dehors, mais dans votre jeunesse même qu’il partage avec vous. Il est très important de contempler le Jésus jeune que nous montrent les Evangiles, car il a été vraiment l’un de vous, et en lui on peut reconnaître beaucoup de caractéristiques des cœurs jeunes. Nous le voyons, par exemple, à travers les caractéristiques suivantes : « Jésus a eu une confiance inconditionnelle dans le Père, il a pris soin de l’amitié avec ses disciples et, même dans les moments de crise, il y est resté fidèle. Il a manifesté une profonde compassion à l’égard des plus faibles, spécialement des pauvres, des malades, des pécheurs et des exclus. Il a eu le courage d’affronter les autorités religieuses et politiques de son temps; il a fait l’expérience d’être incompris et rejeté ; il a éprouvé la peur de la souffrance et connu la fragilité dans la Passion ; il a tourné son regard vers l’avenir, en se remettant entre les mains sûres du Père et en se confiant à la force de l’Esprit. En Jésus, tous les jeunes peuvent se retrouver ».[9]

32. Par ailleurs, Jésus est ressuscité et il veut nous faire participer à la nouveauté de sa résurrection. Il est la vraie jeunesse d’un monde vieilli, et il est aussi la jeunesse d’un univers qui attend, « en travail d'enfantement » (Rm 8, 22), d’être revêtu de sa lumière et de sa vie. Près de lui, nous pouvons boire à la vraie source qui garde vivants nos rêves, nos projets, nos grands idéaux, et qui nous lance dans l’annonce de la vie qui vaut la peine. Dans deux curieux détails de l’Evangile de Marc, on peut remarquer l’appel à la vraie jeunesse des ressuscités. D’une part, dans la passion du Seigneur, apparaît un jeune peureux qui a essayé de suivre Jésus mais qui a fui nu (cf. Mc 14, 51-52), un jeune qui n’a pas eu la force de tout risquer pour suivre le Seigneur. En revanche, près du tombeau vide, nous voyons un jeune « vêtu d'une robe blanche » (Mc 16, 5) qui invitait à se départir de la peur et qui annonçait la joie de la résurrection (cf. Mc 16, 6-7). 

33. Le Seigneur nous appelle à allumer des étoiles dans la nuit d’autres jeunes, il nous invite à regarder les vrais astres, ces signes si variés qu’il nous donne pour que nous ne restions pas figés, mais imitions le semeur qui les regardait pour pouvoir labourer son champ. Dieu allume pour nous des étoiles pour que nous continuions à marcher : « Les étoiles brillent à leur poste, joyeuses : les appelle-t-il, elles répondent : Nous voici ! » (Ba 3, 34-35). Mais le Christ lui-même est pour nous la grande lumière d’espérance et la boussole dans notre nuit, car il est « l'étoile radieuse du matin » (Ap 22, 16).

La jeunesse de l’Eglise

34. Avant d’être un âge, être jeune est un état d’esprit. Il en résulte qu’une institution si ancienne que l’Eglise peut se renouveler et se rajeunir aux diverses étapes de sa très longue histoire. En réalité, dans les moments les plus tragiques, elle sent l’appel à retourner à l’essentiel du premier amour. En se souvenant de cette vérité, le Concile Vatican II a affirmé que « riche d’un long passé toujours vivant en elle, et marchant vers la perfection humaine dans le temps et vers les destinées ultimes de l’histoire et de la vie, elle est la vraie jeunesse du monde ». En elle, il est toujours possible de rencontrer le Christ, « le compagnon et l’ami des jeunes ».[10]

Une Eglise qui se laisse renouveler 

35. Demandons au Seigneur de délivrer l’Eglise des personnes qui veulent la faire vieillir, la scléroser dans le passé, la figer, l’immobiliser. Demandons-lui également de la délivrer d’une autre tentation : croire qu’elle est jeune parce qu’elle cède à tout ce que le monde lui offre ; croire qu’elle se renouvelle parce qu’elle cache son message et qu’elle imite les autres. Non ! Elle est jeune quand elle est elle-même, quand elle reçoit la force toujours nouvelle de la Parole de Dieu, de l’Eucharistie, de la présence du Christ et de la force de son Esprit chaque jour. Elle est jeune quand elle est capable de retourner inlassablement à sa source. 

36. En tant que membres de l’Eglise, il est certain que nous ne devons pas être des personnes étranges. Tous doivent sentir que nous sommes frères et proches, comme les Apôtres qui « avaient la faveur de tout le peuple » (Ac 2,47; cf. 4, 21.33; 5,13). Mais, en même temps, nous devons oser être différents, afficher d’autres rêves que ce monde n’offre pas, témoigner de la beauté de la générosité, du service, de la pureté, du courage, du pardon, de la fidélité à sa vocation, de la prière, de la lutte pour la justice et le bien commun, de l’amour des pauvres, de l’amitié sociale.

37. L’Eglise du Christ peut toujours succomber à la tentation de perdre l’enthousiasme parce qu’elle n’écoute plus l’appel du Seigneur au risque de la foi, l’appel à tout donner sans mesurer les dangers, et qu’elle recommence à chercher de fausses sécurités mondaines. Ce sont précisément les jeunes qui peuvent l’aider à rester jeune, à ne pas tomber dans la corruption, à ne pas s’installer, à ne pas s’enorgueillir, à ne pas se transformer en secte, à être plus pauvre et davantage témoin, à être proche des derniers et des marginalisés, à lutter pour la justice, à se laisser interpeller avec humilité. Ils peuvent apporter à l’Eglise la beauté de la jeunesse quand ils stimulent la capacité « de se réjouir de ce qui commence, de se donner sans retour, de se renouveler et de repartir pour de nouvelles conquêtes ».[11]

38. Ceux d’entre nous qui ne sont plus jeunes ont besoin d’occasions pour rester proches de leur voix et de leur enthousiasme, et « la proximité crée les conditions pour faire de l’Eglise un espace de dialogue et un fascinant témoignage de fraternité »[12]. Il nous faut créer plus d’espaces où résonne la voix des jeunes : « L’écoute rend possible un échange de dons, dans un contexte d’empathie. […] En même temps, elle pose les conditions d’une annonce de l’Evangile qui atteigne vraiment le cœur, de façon percutante et féconde ».[13]


[3] Saint Irénée, Contre les hérésies, II, 22, 4: PG 7, 784.

[4] Document Final de la XVème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, n. 60. Par la suite, ce document sera désigné par le sigle DF. On peut le trouver sur http://www.vatican.va/roman_curia/synod/documents/rc_synod_doc_20181027_doc-final-instrumentum-xvassemblea-giovani_fr.html

[5] Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 515.

[6] Ibid., n. 517.

[7] Catéchèse (27 juin 1990), 2-3: L’Osservatore Romano, éd. française, n. 27 du 3 juillet 1990, p. 12.

[8] Exhort. ap. postsynodale Amoris laetitia (19 mars 2016), n. 182:  AAS 108 (2016), 384.

[9] DF, n. 63.

[10] Conc. Œcum. Vat. II, Message aux jeunes (8 décembre 1965): AAS 58 (1966), 18.

[11] Ibid.

[12] DF,   n. 1.

[13] Ibid., n. 8.

Prière de la communauté

Action de grâce

Seigneur, mon Sauveur et mon Maître, avec crainte et tremblement, Moi Ton serviteur inutile, Je Te remercie de tous les bienfaits que Tu as abondamment répandu sur moi. Je me prosterne devant Toi pour T'adorer, et je T'offre mes louanges, ô Dieu, tandis qu'avec ferveur, je crie vers Toi: ô Dieu, délivre-moi désormais de toute adversité, et accordes mes demandes qui sont opportunes. Ecoute-moi, je T'en supplie, et aie pitié de moi, Toi Qui es l'espérance des extrémités de la terre. Qu'à Toi soit la gloire, avec le Père et le Saint Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles, Amen!

Merci ! 49 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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