Dans ce chapitre 62, apparaît l'une des particularités juridiques des abbayes bénédictines : concernant l'ordination des prêtres , ceux-ci ne font pas partie du presbyterium de l'évêque local.  c'est l'abbé qui choisit "quelqu'un qui soit digne de remplir la fonction du sacerdoce" verset 1 et "sans oublier l'obéissance à la Règle"v;2.

        St Benoît rappelle que le moine, ordonné prêtre" est au service de ses frères en évitant la vanité et l'orgueil". Dans ce sens le moine-prêtre est invité à progresser de plus en plus vers Dieu en prenant la Règle comme outil de son évolution selon la spiritualité bénédictine.

        Nous pouvons établir un parallèle avec la mission de tous les laïcs, dont st Paul dit "Nous sommes tous prêtres, prophètes et rois" dès l'instant que nous proposons nos contributions, si modestes soient-elles, à l'édification et au progrès de l'Eglise, dans notre état de vie. tous nous pouvons accomplir un ou plusieurs services sans pour autant en tirer une quelconque gloire.

       Tous ceux qui sont appelés , dans le milieu professionnel ou autre, à faire des nominations, des propositions d'avancement ou d'appeler des personnes à des charges , qui sortent du rang en favorisant des choix peuvent trouver dans ce chapitre matière à réflexion pour toujours retenir en premier le service à rendre en fonction des aptitudes et selon les besoins. Nous rappelons l'importance du discernement pour ne pas tomber dans le favoritisme, la préférence : en effet tout choix humain peut entrainer vanité, recherche d'honneurs et fausser l'image de la personne. Parfois, cette notion de préférence, peut même s'entacher de graves problèmes psychologiques, pouvant entraîner une dépréciation . Ce problème de choix, dont doit faire preuve l'abbé vis à vis du choix et d'appel à la prêtrise, peut se retrouver, à des degrés certes moindres, dans les appréciations d'enseignants envers les élèves, ou de préférence familiale envers l'un des enfants. Nous nous apercevons qu'une saine appréciation, tant spirituelle qu'affective et humaine, mérite toute notre attention et peut éviter de tomber dans les privilèges non mérités ni prévus ni souhaitables

         Les vraies  progressions sont souvent invisibles aux yeux des hommes, comme les efforts elles sont  souvent cachées, invisibles. Pour le croyant, Dieu seul connaît le cœur de l'homme. Et bienheureux ceux qui ne jugent pas car ils ne seront pas jugés. L'humilité  chrétienne ne peut pas s'épanouir dans le désordre ni dans la vanité ou l'orgueil.

Relisons le Ps 118 "Heureux ceux qui gardent ses exigences,

                                  Ils le cherchent de tout cœur !

                                  Jamais ils ne commettent d'injustice !"