Ce chapitre 55 du 7/8 "Des vêtements et des chaussures des frères " nous lance dans quatre directions aussi utiles que pratiques 

v 1 " les vêtements seront adaptés à la situation et au climat "

v 7 "on achètera  au meilleur prix"

v 9 "les vieux habits seront mis au vestiaire pour les pauvres"

v 11 " le superflu sera retranché"

Voilà bien les repères utiles pour notre propre organisation : s'habiller de vêtements adaptés à la saison et au climat, acheter au meilleur prix, ce qui est en double sera distribué aux plus démunis et ne pas se réfugier dans les vêtements superflus.

      Nous pouvons aussi trouver dans cet extrait l'attitude des parents à l'égard de leurs enfants : donner, recevoir et rendre.

       Pour ses moines, St Benoît adopte une attitude de père, qui pourvoit aux besoins essentiels tout en gardant le sens du pratique : il parle de taille, de conformité aux saisons et aux besoins tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la communauté sans oublier la valeur commerciale car il évoque le juste prix à payer pour les tissus. Il considère que le vêtement fait partie de l'économie de marché, mais toujours dans un souci de pauvreté, de partage et de bon usage en donnant à chacun selon ses besoins.

      Pour notre époque et pour les laïcs, ce chapitre peut trouver écho : l'habit peut rester pratique et utile pour les activités. Il revêt aussi une dimension sociale, parfois symbolique. Il garde son caractère de repère lorsqu'il concerne les signes des classes professionnelles car alors il sert de reconnaissance et contribue à donner une expression identitaire : . Il s'agit alors de rappeler le métier, la fonction, le rattachement professionnel ou éthique : pompiers, gendarmes, etc..

    Le vêtement a pu être associé à une deuxième peau : nous pensons aux vêtements de travail qui portent la marque extérieure d'une appartenance à telle société, aux couleurs et aux coupes spécifiques à telles  fonctions. Si pour les moines, l'habit n'a pas beaucoup changé nous constatons que le vêtement fait partie des expressions culturelles, des coutumes régionales. Le vêtement s'inscrit dans une mode locale et épouse l'évolution  sociale, dont il traduit les caractéristiques. Il devient aussi porteur des critères sociaux : pouvant faire valoir les inégalités entre riches et pauvres, Il s'inscrit dans la registre des biens de consommation, de la grande distribution. Il  peut contribuer à nous aider à rétablir une forme de justice en pratiquant son recyclage, sa redistribution et son utilisation pour une meilleure justice sociale. De simple bien de consommation, le vêtement peut ainsi devenir un produit de circulation dans un monde où les besoins sont inégalement répartis.