Une Sagesse Monastique pour notre temps

Le chapitre 47 "Comment signaler l'heure du service de Dieu" rappelle l'une des prérogatives de l'abbé dans le verset 1

 "il revient à l'abbé d'annoncer l'heure du service de Dieu....ou qu'il charge de cette fonction un frère, pour que tout se fasse aux heures appropriées."

et dans le verset 4 nous avons la façon dont doit s'accompagner cette mission :

 "Cela doit se faire avec humilité, sérieux, profond respect et sur l'ordre de l'abbé"


        L'organisation de la vie monastique repose, sur une structure , des horaires et la fidélité dans les détails aux prescriptions contenues dans la Règle pour les bénédictins. L'horaire est rappelé aux moines par la sonnerie des cloches ou tout autre rappel interne pour convoquer les frères aux rencontres et aux divers regroupements avant les offices mais aussi pour les autres activités prévues dans le planning quotidien. Aujourd'hui on imagine que la programmation électronique et électrique remplace les service manuels de la minuterie et du découpage horaire. Mais dans tous les cas, il revient à l'abbé de légiférer sur ces actes qui s'inscrivent dans le devoir d'Etat de chaque membre de la communauté.


      Nous pourrions souligner l'importance du règlement journalier avec les offices qui reviennent sept fois par jour et l'articulation avec le travail, qui doit assurer la vie matérielle de la communauté. L'abbé en est le garant et par sa fonction pose les bases tant spirituelles que temporelles de cette organisation qui, libère ainsi les tensions inutiles et soumet, dans l'obéissance, tous les membres en un même lieu et temps.


      Pour une sérénité, voulue par St Benoît le déroulement journalier repose sur des critères spirituels et temporels. Le bon fonctionnement requiert des qualités qui permettront de durer et d'assurer aussi la stabilité dans l'endurance. La vie monastique d'aujourd'hui, qui s'inspire sans doute d'une expérience millénaire depuis la création des premiers monastères nous rappelle certaines conditions : la permanence de l'objet (toute la vie est orientée sur la prière et la louange) la stabilité ( c'est un des vœux du moine) l'endurance (la vocation s'éprouve à l'aune du temps, depuis le rang de l'admission jusqu'à la mort),la patience (signe de l'écoulement de ce temps de Dieu, qui se distingue de la simple volonté de l'homme)


       Les critères d'un fonctionnement monastique sont contenus dans la Règle. Leur source commune repose sur la rédaction voulue par le Maître : Saint Benoît. Comme nous le constatons, la Règle repose sur des fondements spirituels, évangéliques tout en intégrant aussi sa source psychologique dans le terreau humain. Enfin nous ne sous-estimons pas le rôle de l''Esprit Saint, toujours à l'œuvre.


       Pour ce chapitre 47, la règle nous précise, dans le verset 4

 "Cela doit se faire avec humilité, sérieux, profond respect et sur l'ordre de l'abbé"

Nous voilà avertis et invités à prendre ou à laisser ces trois caractères essentiels, dont nous dégageons quelques clarifications, simples, pour nous, laïcs, dans le monde :

1)L'humilité (ce sujet occupe plusieurs chapitres de la Règle) Pour nous elle peut faire penser à la reconnaissance de notre faiblesse dans un monde où règne la domination et le pouvoir. Elle peut nous aider à développer la conscience de nos limites et de nos insuffisances, quant les sujets nous dépassent ou lorsque nos compétences ne semblent pas suffire pour imposer une décision. Insuffisance ou faiblesse ne signifient pas dévalorisation, ni sentiment d'échec mais reconnaissance de ses limites. Enfin, pour faire court, l'humilité, vue sous l'angle spirituel, nous ramène à notre petitesse devant Dieu, seul Maître, qui nous inspire modestie, soumission et simplicité.


2)Le sérieux, rappelé ici, nous conduit à envisager l'existence sous l'angle d'une certaine gravité des évènementts.  Le sérieux pourrait devenir synonyme de solidité parce que éprouvé et apte à résister aux changements intempestifs ou trop superficiels. Le sérieux rime avec gravité, durabilité et conscience de stabilité et de longévité.


3)Le profond respect nous invite à traiter la question avec égards et considération. Ici le respect et le rappel des horaires revêt un caractère quasi sacré vu qu'il rappelle les premiers devoirs aux moines, sous l'autorité de l'abbé. Le profond respect conduit à observer les règles imposées. Dans la vie relationnelle, le profond respect rappelle la considération qui doit exister entre les uns et les autres en se traitant avec un égard particulier. Le profond respect n'est pas loin de l'estime de l'autre et de soi.


                  Nous pouvons retenir que ces trois caratéristiques ou conditions dans lesquelles se présente ce chapitre 47 méritent toute notre attentions dans nos états de vie.


Prière  

 Saint Benoît aide- moi à puiser dans Ta Règle, de silence et de prière, la force de mon apostolat.

Prière de la communauté

Benoît

Benoît, Toi qui nous as instruis par ton enseignement, Béni de Dieu, maître très bon; assiste-nous, et prends pitié, de tous ceux et celles qui ont recours à toi Par la miséricorde que tu as eue envers les autres et par celle que Dieu a eue envers toi aie pitié de nous et de notre misère, que nous puissions avec toi nous réjouir de ton bonheur. Amen

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4 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Règle de Saint Benoît pour les laïcs

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