J9 - Naissance d'un saint

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Méditation quotidienne

À la fin de la Cité de Dieu, Augustin a soixante-douze ans. Il est vieilli et fatigué. L'affaire avec les donatistes, dans laquelle il a mis toutes ses forces, l'a vidé. Mais ne croyons pas qu'il cède au pessimisme. Au contraire, le vingt-deuxième et dernier livre de son ouvrage est un véritable plaidoyer pour l'espérance. De fait, il lui en fallait, de l'espérance, pour aborder sereinement la troisième grande querelle de sa vie, celle qui devait l'occuper jusqu'à la fin de ses jours.


Cette nouvelle querelle, c'est le pélagianisme. Vous n'en avez sans doute jamais entendu parler, et cela aussi nous rassure. Le pélagianisme, c'est la doctrine de Pélage, un moine venu d'Angleterre à Rome. Il affirmait que la perfection était une nécessité pour le chrétien. Or quel était l'état le plus parfait, celui qui permettait d'être délivré du conformisme pesant ? Celui de moine ! Pélage voulait faire de tout chrétien un moine. Le problème, c'est qu'après le sac de Rome, Pélage a également trouvé refuge à Hippone, et sa doctrine y a trouvé de nombreux adeptes : quand on promet le salut à la force du poignet, cela peut être intéressant ! "Faites cela, et vous serez sauvés", disait Pélage, en substance. De plus, Pélage marquait des points : les évêques de Terre sainte lui avaient même apporté leur soutien.


Comment Augustin va-t-il engager la contre-offensive ? À problème vigoureux, réponse vigoureuse, pourrait-on dire. Augustin profite ainsi des synodes de Carthage et de Milève pour rallier trois-cents évêques, et leur faire condamner le pélagianisme. Le coup est rude, mais le mal se propage toujours. Augustin comprend que la réponse ne peut pas être seulement institutionnelle, mais qu'elle doit aussi être de nature théologique, alors il interroge : quid du rachat, de la rédemption et de la grâce, dans le système de Pélage ? Ce sont ces thèmes qu'il désire désormais approfondir pour mettre en exergue le caractère erroné de la doctrine pélagienne. Et c'est ce combat qui lui vaudra la consécration par l'Église, lorsqu'elle a reconnu en lui le docteur de la grâce.


À bout de forces, Augustin assiste impuissant à l'avancée des Vandales en 429-430. Ils submergent la Maurétanie, la Numidie. Les voilà aux portes d'Hippone. Augustin passe les trois dernières années de sa vie à relire l'ensemble de son œuvre, et à la corriger : ce sont les Rétractations. Mais voilà que la fièvre monte, soudainement, elle s'empare du vieillard qu'Augustin est devenu et elle ne le quitte plus. Alors qu'il n'a plus que dix jours à vivre sur la terre, Augustin garde la chambre. Il prie beaucoup, et seul. S'étant préparé au trépas, il s'éteint le 28 août 430, et c'est à cette date que l'Église le fête.


Une phrase de la Règle : « Que le Seigneur vous accorde la grâce d'observer tous ces préceptes avec amour, comme des amants de la beauté spirituelle, répandant par votre vie la bonne odeur du Christ ; non pas servilement, comme si nous étions encore sous le régime de la loi, mais librement, puisque nous sommes établis dans la grâce. »

Prière de la communauté

Oraison de la fête de notre père saint Augustin

Renouvelle, Seigneur, dans ton Église l'esprit dont tu as comblé l'évêque saint Augustin, pour que, remplis de ce même esprit, nous n'ayons soif que de toi, source de la vraie sagesse, et ne cherchions que toi, auteur de l'éternel amour.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine à saint Augustin

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