J8 - La Cité de Dieu
Méditation quotidienne
Nous avons laissé Augustin alors qu'il venait de régler la querelle donatiste. Il était désormais à l'aise dans sa tâche épiscopale, conscient du poids de celle-ci, et soucieux d'apporter à ses contemporains la direction du Ciel. Mais un événement majeur devait marquer le IVè siècle, et peut-être signifier la fin de l'Antiquité et le passage au Moyen-Âge.
Cet événement se produit en 410. Il s'agit du sac de Rome par les troupes du Goth Alaric. Il est important de bien mesurer le séisme que provoque cette mise à sac : c'est la capitale de l'Empire qui est à terre, c'est la « Ville éternelle » qui est touchée, et avec elle, c'est toute une civilisation qui s'effondre. Augustin a vent des événements par les Romains qui, n'ayant d'autre choix que la fuite et l'exil, arrivent en Afrique, jusque dans la ville portuaire qu'est Hippone. Notre héros ne s'est pas contenté de larmoyer sur le saccage d'une ville superbe. Sa réponse est d'un autre ordre. C'est dans un livre qu'Augustin va répondre, en homme de lettres. Et pas n'importe quel livre, s'il vous plait ! Un livre qui en comprend vingt-deux, et qu'il met treize ans à écrire. Ce livre, c'est l'un des ouvrages majeurs de S. Augustin : la Cité de Dieu.
Dans la Cité de Dieu, Augustin montre que l'histoire de Rome est celle d'une communauté privée de l'autorité du Christ, et donc en proie aux démons. C'est son idolâtrie qui a conduit Rome à sa chute. Il met en évidence l'existence de deux cités : la cité des hommes et la cité de Dieu, celle de la terre et celle du ciel : l'une prône l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, la seconde est partisane de l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi. Il ne faut pas lire ici une distinction très nette de la vie présente et de la vie future : pour Augustin, les deux cités sont intimement mêlées, imbriquées l'une dans l'autre. Comment le chrétien doit-il donc se comporter dans cette cité ? Augustin le déclare sans ambages : le chrétien doit continuer à vivre dans le monde, tout en conservant son identité de citoyen du ciel. Ainsi, au sein de la société, il doit pouvoir y avoir une cité pérégrinante, celle d'étrangers domiciliés. En insistant sur ce paradoxe, c'est un authentique code éthique que S. Augustin offre à ses contemporains.
Une phrase de la Règle : « N'ayez pas de disputes, ou, du moins, venez-en à bout le plus tôt possible. Sinon, la colère pourrait se développer en haine, de paille devenir poutre, et rendre l'âme meurtrière. »
Merci ! 358 personnes ont prié
12 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6