J3 - Vers la conversion

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Méditation quotidienne

Nous avions laissé notre héros alors qu'il venait d'être nommé professeur à Milan. Milan, à l'époque, c'est le centre de l'Empire, et on ne doute pas qu'un personnage aussi fin et doué qu'Augustin allait y faire des étincelles. À Milan, Augustin rencontre un autre personnage considérable : S. Ambroise, le grand évêque. Un homme réputé pour sa science, sa sagesse, sa piété, et sa grandeur. Il n'a pas hésité, par exemple, à s'opposer vigoureusement à l'impératrice Justine pour sauver l'une des églises de la ville.


Augustin veut approcher un tel homme, sans doute pour se faire connaître de lui, et discuter avec lui. Il faut dire que notre Augustin a un peu laissé de côté la foi que Monique, sa mère, a essayé de lui transmettre. Le littéraire qu'il est est rebuté par le style des Écritures, qui lui semble bien pâle en regard de la verve cicéronienne. Et puis, comment peut-on accepter que Dieu soit devenu homme ? N'y a-t-il pas là un anthropomorphisme criant ? C'est ainsi qu'Augustin s'est détaché de l'Église, et qu'il a rejoint un courant spirituel très en vogue à l'époque : le manichéisme, au sein duquel il a passé presque dix ans. Une telle doctrine se distingue de la foi chrétienne : alors que les manichéens reconnaissent un principe du bien et un principe du mal, les chrétiens professent le Dieu unique et vrai, créateur du ciel et de la terre. Il n'y a donc pas deux principes, mais un seul, et la matière est bonne, car elle est créée par Dieu. 


Augustin, perclus de doutes et d'hésitations, voit l'assurance de la doctrine manichéenne se fissurer. Il se rend compte que le système intellectuel de cette secte ne tient pas debout. Intellectuellement exsangue, Augustin se dirige vers l'évêché, où Ambroise recevait les Milanais. Il raconte, dans les Confessions, comment il allait régulièrement trouver Ambroise dans son bureau : il y voyait le vieil évêque assis à son bureau, occupé à méditer l'Écriture, qu'il lisait à voix haute. Il raconte aussi à quel point il a été marqué par la concentration et la prière de cet homme, si bien qu'il n'osait pas le déranger. Le dimanche, par contre, Augustin se dirige à l'Église, pour entendre la prédication d'Ambroise, et c'était cet instrument que le Seigneur avait choisi pour ramener à lui cette brebis égarée qu'était notre Augustin. En écoutant l'évêque, Augustin voit tomber toutes ses résistances au christianisme : non, la conception de l'homme à l'image de Dieu n'implique pas un anthropomorphisme ; oui, les Écritures possèdent un sens spirituel qu'Ambroise s'applique à lui dévoiler. Le scepticisme ne peut que s'abattre. Il ne reste plus que la question de l'origine du mal qui pose problème à Augustin : Ambroise a beau expliquer que celui-ci réside dans l'homme, Augustin ne parvient pas à s'y résoudre. Ce n'est que plus tard, songeant au jour où, enfant, avec ses amis de Thagaste, il s'était infiltré dans un jardin pour voler des poires, qu'il a compris l'origine du mal. Pourquoi avait-il volé ces poires ? Parce qu'il avait faim ? Non, il n'avait pas faim. Parce qu'elles étaient mûres et savoureuses ? Non, elles étaient encore vertes, et toutes dures. Aucune raison ne justifiait ce larcin : s'il les avait volées, c'était pour le plaisir de voler. C'était l'expérience du mal gratuit. Il y a encore une chose qui empêchait la conversion d'Augustin : « ses habitudes charnelles », comme il dit. 


Une phrase de la Règle : « Quel avantage y-a-t-il à faire des prodigalités envers les pauvres, et à devenir pauvre soi-même, si la pauvre âme devient plus orgueilleuse en méprisant les richesse qu'elle ne l'était en les possédant ? »


Prière de la communauté

Oraison de la fête de notre père saint Augustin

Renouvelle, Seigneur, dans ton Église l'esprit dont tu as comblé l'évêque saint Augustin, pour que, remplis de ce même esprit, nous n'ayons soif que de toi, source de la vraie sagesse, et ne cherchions que toi, auteur de l'éternel amour.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine à saint Augustin

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