J2 - La pré-conversion (ou la conversion intellectuelle)

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Méditation quotidienne

Nous allons donc raconter la vie d'un homme. Mais pas de n'importe quel homme. Celle d'un grand homme, dont la vie a marqué l'histoire, dont l'enseignement a influencé la pensée jusqu'à aujourd'hui, dont des religieux se réclament encore aujourd'hui. Cet homme, c'est un docteur de l'Église. Le docteur de la grâce, comme on le surnomme. Cet homme a écrit des dizaines d'ouvrages, il a commenté toute l'Écriture, a prêché des centaines de sermons. Cet homme exceptionnel, c'est S. Augustin.


Le petit Augustin est né à Thagaste, qui est une ville prospère située dans le Maghreb actuel. Son père s'appelle Patricius, mais Augustin n'en dit pas grand chose, et sa mère s'appelle Monique, et il en parle abondamment. C'est elle qui donne à Augustin une éducation chrétienne, alors que son mari préfère s'attabler à la taverne. La famille d'Augustin est plutôt aisée. On sait qu'il a un frère, nommé Navigius, ainsi que deux sœurs. La vie de la famille, cependant, est dure : elle est marquée par l'épargne, afin de subvenir à l'éducation de l'enfant prometteur qu'est notre petit Augustin.


De fait, son père Patricius place de grands espoirs dans son fils : il voudrait bien en faire un avocat, de façon à le propulser sur la rampe d'une carrière brillante, qui serait fulgurante et qui bouleverserait tout l'empire romain. Mais Augustin ne veut pas d'une carrière juridique. Il sera professeur, sinon rien. Et professeur de quoi, me direz-vous ? De rhétorique ! Notre Augustin aime parler, et il veut apprendre aux autres comment être un bon hâbleur, pour briller en société. Pour cela, il lit les plus grands auteurs latins : Cicéron, Virgile, Salluste. Il les connaît si bien qu'ils deviennent ses intimes. À l'âge de 11 ans, Augustin part à Madaure pour y commencer ses études, mais un an plus tard, Patricius a bu toutes ses économies, et Augustin doit revenir à Thagaste. Pendant une année, il ne fait rien, condamné à l'oisiveté.


En 370, après avoir réuni de l'argent, Augustin poursuit de nouvelles études à Carthage, un centre portuaire majeur de l'Empire. Il y travaille beaucoup, lit beaucoup, notamment un ouvrage qui le marque profondément : l'Hortensius, de Cicéron. Nous avons perdu cet ouvrage, mais ce qui est sûr, c'est qu'il bouleverse profondément la vie d'Augustin. En un sens, il vit une conversion. Mais une conversion à la philosophie : désormais, c'est la Sagesse, plutôt que les honneurs, qu'il recherchera et dont il se délectera.


En 373, alors qu'il n'a pas encore vingt ans, Augustin devient professeur, dans sa ville natale, à Thagaste. L'année suivante, il enseigne à Carthage. Mais une dizaine d'années plus tard, déçu par le comportement dissipé de ses élèves, Augustin quitte l'Afrique pour l'Europe, et là, c'est la consécration : Augustin devient professeur de rhétorique à Rome, la capitale de l'empire ! Son ambition s'assouvit : Augustin est sur le point d'intégrer le who's who de l'Empire, et on peut supposer que toutes ces dames de la ville éternelle s'entichent de ce jeune et brillant rhéteur. Quelques mois plus tard, Augustin vit une désillusion violente : à Rome, les élèves ne sont pas plus sages qu'en Afrique, et il abhorre ces Romains avides « de pain et de jeux », ce qui les détourne de l'idéal de la sagesse qu'il poursuit.


Que se passe-t-il à ce moment là ? Augustin est choisi comme rhéteur à la cour impériale à Milan, ce qui équivaudrait aujourd'hui à une place de ministre de la propagande. Qu'en dit Augustin ? « Et veni Mediolanum ad Ambrosium episcopum » (« Et je vins à Milan, et fus jeté aux pieds d'Ambroise son évêque », Confessions,V, 13). Augustin souffle ses trente bougies, mais que va-t-il se passer ? Comment sa vie va-t-elle être bouleversée ? Réponse au prochain épisode...


Une phrase de la Règle : « Vivez tous dans l'unité des cœurs et des âmes, et honorez les uns dans les autres ce Dieu dont vous êtes devenus les temples. »

Prière de la communauté

Oraison de la fête de notre père saint Augustin

Renouvelle, Seigneur, dans ton Église l'esprit dont tu as comblé l'évêque saint Augustin, pour que, remplis de ce même esprit, nous n'ayons soif que de toi, source de la vraie sagesse, et ne cherchions que toi, auteur de l'éternel amour.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine à saint Augustin

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