Avec le chapitre 35, intitulé "Des semainiers de la cuisine "versets 12 à 18

nous restons dans le thème du service :

verset 13 "Afin de servir leurs frères à l'heure des repas..."

    Hier nous avons essayé de partager ensemble la signification et les divers sens que pouvait prendre le service, dans le monastère mais aussi dans notre vie de laïcs à l'écoute de la Règle de Saint Benoît.

    Aujourd'hui nous sommes surpris par deux aspects fondamentaux de ce chapitre 35 

1)St Benoît nous met à la bouche et dans nos cœurs deux versets de psaume et de prière qui nous séduisent

2)Nous voyons le lien, voulu par St Benoît entre nos petits gestes quotidiens, de service entre nos proches est un lien qui se renouvelle avec Dieu, quand Jésus nous dit  en Mathieu 25,40 "Tout ce que vous faites à un petit, c'est à moi que vous le faites" C'est là aussi la grande mystique de St Benoît

Si nous parvenons  à vivre sous le regard de Dieu, c'est Lui qui nous donne force et courage pour devenir "porteurs" de Sa Présence.  Par un travail de transformation de notre être ce n'est plus le visible qui comptera le plus mais alors c'est Dieu qui sera à l'œuvre. C'est la part de l'homme intérieur, invisible.  L'intention de Benoît semble bien, ici, de nous conduire à naître à notre homme intérieur. Il a choisi le repas pour mieux nous toucher dans notre humanité et partager avec nos frères ce quotidien vital pour vivre et pourvoir aimer.

Le deuxième encouragement que nous donne aujourd'hui saint Benoît se présente dans deux versets mentionnés :

- le premier verset 17 placé dans la bouche des semainiers commençants "Dieu viens à mon aide. Seigneur hâte-toi de me sauver "  Nous pouvons y voir la force que donne Dieu pour faire ce qui est demandé aux moines. A notre tour nous pouvons nous entrainer à nous confier à Dieu au moment de commencer nos journées, de débuter des tâches faciles ou difficiles

- le  verset 18 que récite le moine semainier sortant "Tu es béni, Seigneur Dieu, Toi qui m'as aidé et consolé "   Nous pourrions plus souvent constater que Dieu est présent à nos côtés : c'est le mystère de la présence de Dieu parmi les hommes. si savons Le remercier et L'invoquer c'est une heureuse possibilité qu'Il nous offre pour nous faire grandir et transformer nos menus gestes en preuves d'amour. Peut-être que nos impatiences, nos épuisements et nos essoufflements pourront se transformer en confiance et en soutiens pour nos proches.

       Qu'il me soit permis, ici, de citer cette belle réponse d'un Père abbé que je conduisais, un jour, de notre gare vers une abbaye bénédictine pour y animer une retraite spirituelle de huit jours : quand je lui souhaite courage devant cette lourde charge, il me répond "L'Esprit Saint  me précède. C'est Lui qui agira !'  

    En ce dimanche confions nos demandes et nos attentes :

"Seigneur mon secours

  En toi seul mon bonheur

  Ma vie repose entre tes mains."