Réflexion
1. Beaucoup ont pensé que Jésus était un idéaliste et un illuminé. Pourtant, nous sommes face à un passage qui reflète une lucidité crue, qui pourraient en décourager plus d’un. Voilà toute la sublime pédagogie du Christ : il sait proposer au cœur de l’homme l’idéal dont il a besoin pour se sublimer mais, en même temps, il sait envisager et prévenir, sans complexes, les contradictions qu’engendre la vie à la suite du Christ.
2. L’envoi des disciples dans le monde découle de l’appel. Pourtant, ce n’était pas une évidence pour les premiers appelés. Pourquoi se séparer du Maître alors qu’il les avait appelés à « être avec lui », comme nous le dit saint Jean ? Pourquoi les envoyer se faire « dévorer » par les loups, c’est-à-dire se laisser traîner devant les tribunaux, se laisser flageller et se laisser condamner ? L’existence chrétienne aurait certainement été plus simple si nous étions restés près du Maître, dans la tiédeur d’une contemplation matinale ou la ferveur d’une retraite monastique.
3. Après la mort du Christ, le Temple de Jérusalem n’avait plus aucune utilité. La prophétie du Christ avait même annoncé sa destruction. Pourtant la présence de Dieu sur terre était perpétuée, et comment ! C’est cela que le Christ nous demande d’être, lorsqu’il nous envoie. Le Temple était présence de Dieu pour le seul peuple hébreu. Le nouveau Temple, c’est celui de la présence de Dieu au sein du monde, dans la vie des hommes. Quelle est grande la pédagogie du Christ : puisque les hommes ne venaient plus à lui, c’est lui qui vient à nous !
Dialogue avec le Christ
Seigneur, donne-moi la grâce de toujours avoir conscience que je suis signe et porteur de la présence de Dieu dans le monde où je suis. Donne-moi de ne jamais douter de cette présence mais plutôt d’en être fier.