Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. 
Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle. » 
(Mt 13, 44-46)

Le trésor de la communion

Un des plus grands obstacles de la maturité, c’est la secrète prétention de s’en sortir par soi-même sans dépendre des autres. Cette autosuffisance va de pair avec le fait d’être centré sur soi, de voir tout en fonction de soi, de tourner autour de soi. Le Christ est mort sur la croix, il est allé jusqu’au bout de l’offrande de lui-même pour que nous ne vivions plus pour nous-mêmes mais pour lui. Et cette vie pour le Christ est en même temps une vie pour et avec les autres, pour la croissance du Corps du Christ. On se voit et on se vit de plus en plus comme n’importe quel autre membre du Corps du Christ. On se détache d’une illusoire réalisation de soi selon l’esprit du monde pour se consacrer à la croissance et à la fructification du Royaume qui est union à Dieu et union des hommes en Dieu. Ainsi s’opère la « révolution copernicienne » que chacun de nous doit faire pour « constituer cet homme parfait, dans la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Christ ».

La maturité spirituelle consiste à avoir une relation personnelle intime avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Mais cette union intime à Dieu n’est pas séparable de notre participation à la vie de cette communauté des croyants qu’est l’Église. Le royaume de Dieu est d’abord union à Dieu, mais aussi, indissociablement, union des hommes en Dieu. Il y a une relation réciproque. Plus nous sommes unis au Christ, plus nous nous retrouvons en communion de cœur et d’esprit en lui. Inversement, comme l’a dit Jésus : « Que deux ou trois soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18, 20). En vivant la communion fraternelle, nous accueillons le Christ. Sa grâce circule là où se vit la communion.

Louis Pelletier

Prêtre du diocèse de Paris, Louis Pelletier († 2015), décédé accidentellement, a fait de sa vie un chemin de compassion envers les personnes les plus éloignées du Christ.

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